A la découverte des Premières Nations ...

"Traitez la terre comme il se doit ; elle ne vous a pas été donnée par vos parents, elle vous a été prêtée par vos enfants. Nous n'héritons pas la Terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants. Nous sommes plus que la somme de notre savoir, nous sommes le produit de notre imagination." Vieux Proverbe indien

 

 
Photos . Yves Clady.. ©.Copyright 2001 / Camp des Capucindiens / Koenigshoffen


GERONIMO
....................

Préambule

Aujourd'hui, les Indiens des Etats-Unis et du Canada - 1,5 million d'individus au total - demeurent les citoyens les plus pauvres et les moins scolarisés du continent américain. L'Indien n'est pas seulement une image de cinéma. Son destin tragique exige qu'il retrouve dans l'Amérique pluriethnique d'aujourd'hui - dont il est le plus ancien habitant - une place digne de sa culture et de son histoire.

Puissent ces quelques pages en construction, composées avec les moyens du bord, ici, au fin fond d'une province française riche de sa propre aventure identitaire, contribuer ( avec modestie) à faire mieux connaître l'esprit du peuple indien. Trois petits textes descriptifs sont empruntés à un écrivain américain d'origine indienne, KA-BE-MUB-BE (clic), alias William Camus, engagé dans cette lutte pour la reconnaissance des droits de son peuple, que la civilisation blanche a balayés... Deux autres courts extraits d'un ouvrage destiné à la jeunesse, Au temps des Indiens d'Amérique, complètent cette documentation...

Et ce n'est pas le moindre des paradoxes (clic) que d'illustrer ces textes avec des photos prises à Koenigshoffen ( Alsace, France ) dans le cadre d'un reportage sur une pratique en vogue, aujourd'hui, en Europe : vivre à l'indienne ...

Réseau Pléiade



 


J'ai longtemps rêvé du Québec et, en arrivant à Montréal, la plaine certes plus vaste ressemblait à celle de Bodoncourt, à l'entrée de ma ville natale..."

Alain BORER,

Pour une littérature voyageuse, p. 26, Editions "Complexe" 1992/99

Coll. "Le regard littéraire"
"Où êtes-vous allé, au plus loin ?

Et au plus près ?

Le voyage commence à l'endroit même où je me trouve : chez soi, dans sa ville ou dans son pays..."

 

Alain BORER,

Pour une littérature voyageuse, p. 24, Editions "Complexe" 1992/99

Coll. "Le regard littéraire"

C'est sans l'ombre d'une appréhension qu'après dix-huit minutes de croisière dans l'ambiance feutrée d'une rame de tramway de la CTS, puis d'un bus confortable de la même compagnie, je débarque, un beau dimanche matin, sur l'artère principale de Koenigshoffen...

Longeant le Palais des Doges avec la souplesse d'une couleuvre, la rame argentée met le cap sur un quartier excentré, d'où un bus assure la correspondance vers Koenigshoffen...

Point de comité d'accueil sur les trottoirs désertiques de cette annexe encore endormie de la capitale européenne... D'un pas libre, donc, et déterminé, je me dirige aussitôt vers l'étang dit "des Capucins", qui stagne derrière le couvent du même nom...

Une tribu indienne vient tout juste de déployer ses modestes huttes sur la rive Est du plan d'eau...

Portées par une brise espiègle jusqu'au chemin qui débouche sur une verte clairière, des volutes de fumée blanchâtres avertissent le hardi voyageur que l'on s'active déjà, de si bon matin, au village des Capucindiens...

A propos de volutes, chacun sait que, pour envoyer des messages à distance, les Indiens utilisaient les signaux de fumée... " Ils allumaient un feu vif et sans fumée sur une hauteur. Sur l'ordre de Celui-qui-détient-le-secret-des-signes, un Indien jetait dans le feu des poignées d'herbe grasse ; la densité et la fumée variaient selon les herbes employées. Toujours sur les ordres de Celui-qui-détient-le-secret-des-signes, deux autres Indiens maintenaient pendant quelques instants une couverture au-dessus du feu et l'enlevaient vivement afin que les nuages de fumée prennent des formes significatives selon des alternances et des fréquences très étudiées. La fumée blanche signifiait : bonheur, victoire, paix, bonne médecine... La fumée noire voulait dire : malheur, guerre, défaite, mauvaise médecine..."

Extrait de VIVRE EN INDIENS , coll. Kinkajou, éd. Gallimard, 1975, pages 92-93.

Eclairé par cette utile réminiscence intervenant fort à propos - et rassuré par la teinte engageante de la fumée qui m'accueille, je peux dès lors me lancer résolument sur le sentier de la découverte...
Point de bétail en vue...


L'élevage et le gardiennage des vaches sont des activités réservées aux Blancs, d'où l'appellation de Cow Boys dont ils sont affublés, dans l'Ouest américain...

Quand les indiens font école... (clic)

L'habitat qui, par contre, s'offre à la curiosité du visiteur a tous les attraits de ce qui, pour un Blanc européen d'aujourd'hui, symbolise les vacances et l'évasion : la toile de tente, légère et portable, donc mobile... Mais on voit rarement ce genre d'abri pointu dresser ses colombages aux abords de nos villes... Le TIPI ou TEPEE appartient à l'époque héroïque et pittoresque - mais révolue - de la conquête de l'Ouest américain...
Le tepee ou tipi

"Le tepee, grande tente conique, est constitué d'une armature de perches, posées en cercle, qui se rejoignent à leur sommet. Cette charpente soutient un revêtement de toile ou, le plus souvent, de peaux de bison ou d'élan cousues les unes aux autres. Des broches de bois ferment la couture finale lors du montage. Il suffit de retirer les broches, de laisser glisser l'enveloppe le long des mâts et de la plier pour déménager."

KA-BE-MUB-BE / William CAMUS

Ainsi vivaient mes ancêtres les indiens

Editions Fleurus 1995, page 68



"Dans la partie basse du tepee, une échancrure sert de passage. Au sommet, une fente triangulaire encadrée par de grandes "oreilles d'aération", orientables suivant la direction du vent et soutenues par des gaules, canalise la fumée dégagée par le foyer central, l'empêchant ainsi de se rabattre sur les occupants."

KA-BE-MUB-BE / William CAMUS

Ainsi vivaient mes ancêtres les indiens

Editions Fleurus 1995, page 68


.............

Le backrest

"Il est impossible de parler du souci de confort de l'Indien sans évoquer le backrest. "

"Le Brave se prélasse à la moindre occasion sur la chaise longue qu'il a conçue pour son repos. Cette natte à dossier est faite de morceaux de bois rond reliés entre eux par un lien de peau.

Cet assemblage, qui ressemble à une clayette souple et rectangulaire, mesure un mètre cinquante de long sur soixante centimètres de large. Posés à terre, les trois quarts du backrest sont relevés et soutenus par trois perches de bois hautes de soixante-dix centimètres. Le Brave n'a plus qu'à s'asseoir sur le plan horizontal et à appuyer son dos contre la partie verticale. Ce siège, une fois roulé, ne réclame qu'une place réduite et peut être transporté aisément.

L'Indien est non seulement l'inventeur de la chaise longue, mais on lui doit également la tente et le camping."


KA-BE-MUB-BE / William CAMUS

Ainsi vivaient mes ancêtres les indiens

Editions Fleurus, 1995, page 75

" La terre n'appartient pas à l'homme.

C'est l'homme qui appartient à la terre."

Chef Seattle

Vers le

BIVOUAC DU LAC

Au bord de l'étang des Capucins... Sa surface ridée par la brise renvoie la forme fluctuante des tipis proches de la rive, tandis que dans la Prairie céleste paissent de furtifs moutons blancs et pacifiques - modeste échantillon de la Nature cosmique qui bat au coeur de la spiritualité indienne. Trappeurs, chasseurs et chercheurs d'or côtoient les Capucindiens, dans une ambiance bon enfant et bigarrée - écho sympathique d'un passé pourtant tumultueux, celui d'une mythique Amérique du Nord que beaucoup d' européens ont imaginée, à travers leurs lectures vagabondes, de Jack London à James Oliver Curwood, ou qu'ils ont découverte, avec toutes ses légendes, grâce à John Ford ou Huston...

Exit la Bibliothèque verte de notre enfance... ou Hollywood et ses effets spéciaux ... Ici, aujourd'hui, le décor est autour de nous, bien réel, et les acteurs, sans fard, inconnus du grand public, portent sans affectation, hors des heures de bureau, les costumes d'un autre temps, d'une autre vie, s'essayant à un autre langage, plus fleuri, pour la plus grande joie de quelques voyageurs, petits et grands, amateurs de poésie, venus chercher le bout du monde dans une proche banlieue...

Koenigshoffen, nom-lieu exotique, le temps d'un week-end... faubourg de l'Ouest recomposé, toujours à conquérir - ou à reconquérir ? Cela dépend du point de vue, "blanc" ou "rouge"...




"Raconte à ton peuple que, depuis qu'on nous a promis de ne jamais nous déplacer, on nous a déjà déménagés cinq fois. "

Un Chef Indien, 1876.


Vers OST-CITY 2003


WILDERNESS II

Bivouac du lac

PARADOXE

Dialogues curieux

Quinze jours dans le désert américain

Wilderness or tameness ? Henry-David Thoreau

Fin d'un mythe?

Le projet de François-René

Paradoxal François-René

Paroles d'Indiens

Chateaubriand en Amérique

Réserve indienne

Canoë canadien

L'Amérique des "années 50"

... l'autre amérique ...

Paysages urbains

Lien les voies de la découverte

Montréal, l'autre ville...

Lien Eloge de la cabane, dossier thématique, in La revue des ressources, webzine partenaire

Lien L'enfance de la cabane : construis ton aventure !

Bulles

Lire l'Amérique

Lire le Canada

Salle de réveil

Chasseurs de signes

Kiosque Nouvelles d'Amérique, débats

ATALA

Pages canadiennes

Lien JMJ Toronto : les Jésuites et les Indiens

Lien Bibliokids, dossiers, quiz...

Fort Pléiade

Tribulations amérindiennes

Lien original sur l'architecture U.S.

Ost-City

Webzine U.S.

Ost-City 2


Réseau Pléiade Ici, l'Amérique / Cap sur l'Egypte /

e-Toile d'Orient / Rencontres / Au Génie Bleu / Archiv'net

WEBZINE PARTENAIRE


Page d'accueil du Réseau Pléiade

Mascotte

L'ELAN

Photos ... Yves Clady ©.Copyright 2001..Camp des Capucindiens...Koenigshoffen /