Wilderness

or tameness ?



NATURE, PROGRES, CULTURE...

...le rejet ou le compromis...

...l'équilibre ou le contraste...

 

1) L'équilibre en forme de compromis

Vers une Architecture-nature ? Maisons-cabanes bâties en pleine nature par des charpentiers amateurs américains

Ci-contre, cabane au Canada 1975


 

 

Bientôt des photos "paradoxales" prises dans les potagers et autres jardins ouvriers de la banlieue strasbourgeoise...

Renouant avec une vieille tradition de leur pays, des charpentiers amateurs américains construisirent de leurs propres mains, dans les années 70, des cabanes en bois, moitié palais, moitié abris, symbolisant la matérialisation d'une liberté retrouvée ou découverte. Architecture libre, architecture sans architecte, où les déchets de la société de consommation et les matériaux les plus rugueux, les moins bien équarris, ramassés çà et là dans les ravines et chemins creux, se mêlent harmonieusement aux gadgets les plus élaborés de la technologie triomphante. C'est là le royaume de l'imagination et de la simplicité conjuguées.

En fait, c'est moins d'une fuite devant la technologie ou d'un retour à la terre qu'il s'agit, que de la tentative de retrouver un équilibre entre ce qui doit être produit par la main de l'homme et ce qui peut l'être par la machine...

D'autres, avant ces "architectes" du compromis, ont fait un choix plus radical... :

2) Le contraste souligné par le rejet

Pour un rapport actif avec la nature...

Bien avant ces charpentiers amateurs, en effet, au XIXè siècle, l'écrivain américain Henry David THOREAU, plutôt que de rechercher cet équilibre entre l'homme et la machine, rejette cette dernière et avec elle toute forme de compromis, soulignant ainsi le contraste, selon lui insurmontable, entre une existence naturelle et la vie de la société industrielle : il s'éloigne de celle-ci pendant deux ans, de 1845 à 1847, et s'installe, au bord d'un étang, dans une cabane construite de ses propres mains... Il rédigera un ouvrage capital sur cette expérience et la philosophie qui l'inspire :

WALDEN OU LA VIE DANS LES BOIS ....1854

Walden est le nom d'un petit lac proche de Concord , sur les rives duquel Henry-David THOREAU se construisit une cabane où il vécut en solitaire de 1845 à 1847. Il ne s' agissait pas d'une fugue, puisque l' écrivain revenait souvent voir ses amis, mais d'un choix délibéré qui rappelle par bien des côtés l'expérience faite par Jean-Jacques ROUSSEAU dans la forêt d'Ermenonville. Thoreau donnait à ses contemporains l'exemple d'un rapport actif avec la nature, en dehors de toute contemplation romantique ; il s'élevait aussi contre la fausse morale de la société industrielle, avec son mythe de la productivité et d'un progrès à son avis illusoire.

Walden est un livre qui échappe à toute définition.

L'essai alterne avec la description, la narration, voire l'épopée, tel ce chapitre sur un combat de fourmis vues comme des guerriers antiques.

L'ouvrage repose sur une formulation centrale : le contraste entre l'élément primitif propre à la nature, wilderness, et l' élément "domestique", maté, propre aux institutions coercitives imposées par l'homme et la société, tameness... On y trouve une dénonciation passionnée de l'aliénation provoquée chez l'homme par la machine. Thoreau déclare ainsi la guerre aux instruments du progrès, au chemin de fer, au télégraphe...

cf. H.D. Thoreau, Walden ou la vie dans les bois

Gallimard, 1922, coll. "L'imaginaire"...


Compléments

d'information...

En plein 19è siècle, dans le pays qui est en passe de devenir le plus industrialisé du monde, Thoreau tourne donc le dos à la civilisation et s'installe seul, dans les bois, à un mille de tout voisinage, dans une cabane qu'il a construite lui-même, au bord de l'étang de Walden, Massachusetts. Il ne doit plus sa vie qu'au travail de ses mains. C'est là qu'il commence à écrire Walden , grand classique de la littérature américaine, hymne épicurien, souvent loufoque, à la nature, aux saisons, aux plantes et aux bêtes, toutes choses et tous êtres qui ne sont, selon les propres dires de Thoreau, que "l'envers de ce qui est au-dedans de nous".


Extraits de WALDEN

Bibliographie


1817-1862

Précisions biographiques sur Henry-David THOREAU

Henry David Thoreau est né le 12 juillet 1817 à Concord, Massachusetts, dans une famille pauvre dont le père est marchand de crayons et où l'on cultive le souvenir du grand-père, corsaire et normand. Boursier grâce à la paroisse, Thoreau fait ses études à Harvard, revient à Concord comme maître d'école et se fait licencier pour avoir refusé d'appliquer la règle des châtiments corporels. Il fait la connaissance d'écrivains et de poètes parmi lesquels se trouvent Nathaniel Hawthorne et Emerson. Thoreau s'installe à vingt-huit ans sur les terres de ce dernier, dans une cabane qu'il a construite lui-même, au bord de l'étang de Walden. Il y vivra seul pendant deux ans et deux mois. Walden ou la vie dans les bois, tiré de cette expérience, paraîtra en 1854.

En 1860, après une vie partagée entre l'écriture, les vagabondages, la petite entreprise familiale de crayons et les prises de position publiques en faveur des opprimés ou des anarchistes, Thoreau contracte la tuberculose. Il meurt à Concord le 6 mai 1862, après que la guerre civile a éclaté.

Outre Walden, considéré dans le monde entier comme un classique de la littérature américaine, Thoreau laisse A Week on the Concord and Merrimack Rivers (1845) , un journal : The Maine woods et Cape cod , publiés après sa mort.

 

UN CERTAIN ETAT D'ESPRIT...

Se plaçant au coeur de la tradition libérale américaine, THOREAU voit la nécessité de la participation directe de l'intellectuel aux événements de son propre pays.

En 1849, il publie un opuscule, DÉSOBÉIR, après un séjour en prison pour avoir refusé de payer ses impôts, en signe de protestation contre la guerre du MEXIQUE...

L' idéologie de cette oeuvre ramène aux principes de la Déclaration des Droits de l'homme et elle se situe à la source de tous les mouvements d' opposition non violente qui suivirent. GANDHI et le pasteur Martin Luther KING s'en inspirèrent directement.

Extraits de WALDEN / .....TREE HOUSES ....... H.D. Thoreau and his Cabin on Walden Pond


WILDERNESS I

WILDERNESS II

Bivouac du lac

PARADOXE

Quinze jours dans le désert américain

Wilderness or tameness?

Dialogues curieux

Le projet de François-René

Paradoxal François-René

Fin d'un mythe?

Chateaubriand en Amérique

Paroles d'Indiens

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