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Communications
"J'ai dit que les
habitants de cette belle ville ou de ce beau groupe de
villes créeront des transports rapides par chemins de
fer. Il y a, d'abord, une ligne inter-municipale reliant
entre elles toutes les villes du cercle extérieur -
32 km de développement - de sorte que pour aller
d'une ville quelconque à sa voisine la plus
éloignée, on n'aura pas à parcourir
plus de 16 kilomètres, ce qui se ferait en 12
minutes. Ces trains ne feraient pas arrêt entre les
villes, les moyens de communication à cet effet
étant représentés par des trains
électriques qui croisent les chaussées et qui
sont nombreux, chaque ville étant reliée
à ses voisines par une ligne directe.
Il y a aussi un
système de chemin de fer qui met chaque ville du
cercle extérieur en communication directe avec la
Ville Centrale. La distance de chaque ville au coeur de la
Ville Centrale n'est que de 5 km 1/4 et peut être
facilement couverte en cinq minutes.
Ceux qui savent par
expérience la difficulté d'aller d'un des
faubourgs de Londres
à l'autre verront tout de suite l'avantage
énorme dont profiteraient les habitants d'un groupe
de villes tel que celui que j'ai figuré, parce qu'ils
auraient pour les servir un système et non un chaos de
voies ferrées. La difficulté
éprouvée à Londres est
due en effet au manque de prévisions et de
préarrangement."
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Rompre avec
le présent
Quelques-uns de mes amis
ont fait valoir qu'un tel schéma de groupe de villes
est assez bien adapté à un pays neuf, mais
qu'il en va tout autrement dans un pays
aménagé de vieille date, avec ses villes
bâties et son "système" de chemin de fer pour
la plus grande partie construit. Non, cela ne peut pas
être ; au moins cela ne peut pas être pour
longtemps. Ce Qui Est peut
empêcher pour un temps Ce Qui Devrait Etre, mais ne peut pas arrêter la marche
du progrès. Ces villes surpeuplées ont rempli
leur mission ; elles étaient ce que pouvait
construire de mieux une société basée
grandement sur l'égoïsme et la rapacité. C'est pourquoi j'insiste auprès du
lecteur pour qu'il ne prenne pas comme chose acquise que les
grandes villes, au sujet desquelles il nourrit
peut-être un orgueil pardonnable, sont
nécessairement, dans leur forme présente, tant
soit peu plus permanentes que le système de la
diligence, qui fut l'objet d'une si vive admiration, juste
au moment où elle était sur le point
d'être supplantée par le chemin de fer. La
question simple à envisager, et cela
résolument, est celle-ci : de meilleurs
résultats peuvent-ils être obtenus en partant
d'un plan hardi sur un terrain comparativement vierge, qu'en
essayant d'adapter nos vieilles villes à nos besoins
nouveaux et plus élevés ? Si on envisage ainsi
la question, on ne peut y répondre que par
l'affirmative ; et, dès que ce simple fait aura
été bien saisi, la révolution sociale commencera vite."
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Garden-Cities of
Tomorrow, nouvelle
éd. avec préfaces de Sir F. Osborn
& Prof. L. Mumford, Faber & Faber, Londres,
1946. Traduction française par L.E. Crepelet
: Villes-jardins de demain, Tientsi Press Limited,
Chine, 1902. ( Pages 15-26, 83-84, 77-79, 81, 128,
134.)
Extraits
figurant également dans l'anthologie de
Françoise CHOAY, L'Urbanisme, utopies et
réalités, éd. du Seuil, coll. Points
1965 ( pages 278 à 289 ).
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