Introduction ...
Stockfeld
1 ...Stockfeld
2 ...Safari .. "Indiens"
et bâtisseurs ...Ecologie .. Galerie
d'art ..Flâneries
photographiques
...Plans .. Transports
Ignace
d'Antioche
.. Thomas
More .. Richardson ...Jules
Verne
.. William
Morris
.. Ebenezer
Howard
...F.L
Wright...
Documentation ..... Restauration
Page en CONSTRUCTION... mais voici
déjà quelques éléments
puisés dans un ouvrage des années 40, qui
s'inspire d'un modèle de cité-jardin
construite près de Reims, dans les années
1920, après la 1ère guerre mondiale, dans le
cadre de la reconstruction des villes. Reims avait
été particulièrement
sinistrée...
" De quoi se composent les
cités-jardins ?
Si la composition varie d'une cité
à l'autre, néanmoins, elles constituent toutes
des petites villes dont les maisons familiales sont
séparées entre elles par des jardins potagers
et des jardins publics.
Le type le plus remarquable de
cité-jardin est : le Foyer Rémois,
près de Reims (* cf.
note en fin de texte ). Il se compose d'environ 200
maisons d'habitation, d'une garderie d'enfants, de deux
centres alimentaires, d'une église et d'une maison
commune comprenant une salle de fêtes, des
bibliothèques, un restaurant, un service
médical, des bains-douches, une salle de gymnastique
et une salle de réunion(s).
Les maisons du Foyer Rémois sont
conçues, les unes pour une famille, les autres pour
deux ou trois familles.
Pour éviter la monotonie, qui est le
défaut principal des cités-jardins, ces
maisons ne sont pas toutes construites sur le même
modèle. De plus, chacune a ses bois extérieurs
peints dans une tonalité différente de la
voisine.
Au point de vue hygiénique, toutes les
pièces destinées à l'habitation sont
orientées au Sud, à l'Est et à l'Ouest,
jamais au Nord. Pour servir utilement de moyen de protection
contre la chaleur, le froid et l'humidité, la
maçonnerie est à double paroi.
|
Est-ce la cité
ouvrière ou la cité-jardin qui
présente le plus d'avantages
?
La cité ouvrière groupe
un grand nombre d'ouvriers dans une même
maison à 7 ou 8 étages, tandis que la
cité-jardin est une agglomération de
maisons individuelles pour deux ou trois familles
au plus.
La cité-jardin est donc la
meilleure formule. Il est en effet plus
agréable de posséder sa maison que de
loger au 8è étage d'un immeuble.
Malheureusement, toutes les usines et industries ne
se trouvent pas en banlieue ou à la
campagne. Or, il est matériellement
impossible de bâtir en ville une maison par
ouvrier, le terrain sur lequel on peut construire
étant toujours très
limité.
Néanmoins, ces
cités-jardins dont l'Allemagne et
l'Angleterre ont fait
bénéficier leurs ouvriers bien avant
la France, se multiplient de plus en plus sur notre
sol. Groupes de chalets clairs et fleuris où
l'ouvrier vit chez lui. De plus, le fait
d'être hors de la ville lui procure ces
compléments si nécessaires pour vivre
: l'air pur, la lumière et les promenades
dans la campagne. Cela n'exclut pas
systématiquement le bistrot, mais ôte
la routine "le bistrot", "toujours le
bistrot", but de chaque sortie en ville
où la femme reste chez elle, seule, avec ses
enfants..."
M. DELEAU,
A la découverte de
l'art populaire,
pp. 70-71 / 172 p. / Les Editions
ouvrières, Paris ( sans
date de parution ).
|
(*) Note :
apparemment, M. DELEAU ne connaît pas l'existence de
la Cité-Jardin du
Stockfeld, même s'il
évoque l'avance de l'Allemagne et de l'Angleterre
dans ce type d'urbanisme. Il choisit un exemple
français, celui du Foyer Rémois, présenté comme le plus
remarquable ( en France...),
l'Alsace n'étant
sans doute pas encore, dans les années 40,
véritablement "intégrée" au patrimoine
français. Il est vrai qu'en 1911, notre province
était encore sous la férule allemande :
inspirée par le concept de l'anglais Howard, la
Cité-Jardin du
Stockfeld fut construite (
de 1911 à 1914 ) sur un sol encore
"germanique"...
Cette même cité-jardin de Reims
est évoquée dans un ouvrage plus
récent, paru en 1988 :
Les
cités-jardins
Le Plan Ford prévoyait de créer
une douzaine de cités-jardins reliées entre
elles par une ceinture verte de parcs destinés
à séparer les quartiers d'habitation des zones
industrielles. La plus complète de ces
cités-jardins est celle du Chemin-Vert
réalisée pour le Foyer Rémois
par les architectes Jean-Marcel AUBURTIN et Emile DUFAY-LAMY
entre 1920 et 1924 :
Créé en 1912, le Foyer Rémois , après
les hostilités, conçut un vaste programme de
constructions où figurent en bonne place les projets
de cités-jardins.
Celle du Chemin-Vert s'organise autour de
quatre principes :
- la disposition autour d'un vaste espace
commun de tous les services importants ( maison commune,
écoles primaires et école
ménagère, crèche, église,
magasins ) ;
- le marquage des limites de la cité
;
- la relation avec la cathédrale ;
- l'élaboration de 14 types
d'habitations qui répondent à la
variété des situations rencontrées.
La majeure partie des
maisons comprend quatre pièces habitables d'environ
14 m2 chacune, une buanderie, des wc, une cave et un
grenier.
Le jardin de 300 m2 possède un petit
hangar faisant office de poulailler ou clapier.
617 logements locatifs :
- 594 logements ordinaires ;
- 13 habitations avec magasins ;
- 10 « particuliers » ;
- 14 types de maisons groupées en
bandes, jumelées ou isolées ( 371
bâtiments ).
Olivier RIGAUD et
Marc BEDARIDA, Reims Reconstruction 1920-1930,
Ville de Reims,
1988
Au
delà de la Cité-Jardin, la Ville des champs
La cité
- jardin et le jardin ouvrier :
des caricatures
de la nature ?
Mêler la
ville et la campagne
|
Synthèse d'informations
puisées dans un ouvrage de Michel RAGON,
Les cités de
l'avenir
éditions de l' Encyclopédie Planète
(
années 90 )
|
Une idée
neuve commence à se faire jour, vers la fin des
années 70, celle de l'interpénétration des villes
et des campagnes. Un
urbaniste d'origine polonaise vivant en France, Janusz Deryng, a concrétisé cette
idée dans le plan d'un "Paris des champs". D'après lui, " banlieues, cités-jardins,
unités de voisinage, villes satellites, jardins
ouvriers, espaces verts urbains sont des conceptions
périmées. Les cités-jardins et les
jardins ouvriers constituent une vraie caricature de la
nature. Le jardin ouvrier correspond à une conception
sociale paternaliste. Quant aux espaces verts urbains,
d'ailleurs insuffisants dans la plupart des villes, ils ont
toujours un caractère artificiel. De plus leur
aménagement et leur entretien sont très
onéreux...". D'où la nécessité de
trouver une nouvelle formule.
Cette formule
nouvelle que nous propose Janusz Deryng, c'est la Ville des champs qui consiste à remplacer les espaces
verts artificiels par la nature réelle
pénétrant dans la cité. Villes et
campagne, s'interpénétrant, couvrent ainsi des
surfaces considérables. Mais les actuels moyens de
transport individuels et collectifs suppriment l'objection
de la distance. La seule limitation des moyens de transport
actuels est toujours le parking qui, dans la Ville des champs, trouve évidemment sa
solution immédiate.
Janusz Deryng
précise encore
qu' "en laissant
les champs à l'intérieur d'îlots
urbains, les jardins urbains disparaissent pour laisser la
place à la production maraîchère et
agricole. Avec la mécanisation, le travail des
urbains et des ruraux ne diffère pas autant que
jadis. Dans la Ville des champs, les paysans habitent la grande ville, tout
comme les ouvriers et les employés habitent la
campagne."
Dans les plans de
Deryng, si le centre économique et administratif de
la cité est prévu en hauteur, l'habitat est en
revanche réparti autour de vastes espaces agricoles,
de telle façon qu'une façade donne sur la
ville et une autre sur la campagne. Curieusement, ce plan
révolutionnaire revient à la conception de la
ville médiévale, avec sa très grande
densité de population sur des espaces limités
côtoyant d'immenses espaces libres. Dans une certaine
mesure, l'Angleterre a d'ailleurs empiriquement conçu
son urbanisme dans cette idée de Ville des champs, à tel point qu'il est
fort difficile de savoir où finit Londres et où commence la campagne,
Hyde
Park
étant, par exemple, un vaste morceau de campagne,
avec troupeaux de moutons, en plein coeur de Londres.
Dans le
livre de
lecture
intitulé Le Tour de la France par deux
enfants,
de G.
Bruno, ouvrage
destiné aux élèves du Cours Moyen, au
début du XXè siècle, les
péripéties des deux jeunes héros,
André et Julien, se déroulent en 1904 / 05,
à l'époque où apparaissent les
premières garden-cities, en Angleterre. Il faudra attendre 1911 pour
voir s'édifier la cité-jardin du Stockfeld, à Strasbourg, dans une
région occupée par l'Allemagne et
bientôt "rendue"
à la France, à l'occasion de la guerre de
14-18. Mais l'ouvrage de G. Bruno répercute
déjà dans les écoles primaires
certaines des idées "hygiénistes" que l'on découvre dans les romans de
l'anglais Benjamin W. Richardson ou du français Jules Verne, idées qui
influenceront l'anglais Ebenezer HOWARD. ... Ainsi en va-t-il pour l'habitation - ici, la ferme :
"
Sans
air pur et sans soleil, point d'habitation saine ; sans
habitation saine, point d'homme qui puisse conserver sa
vigueur et sa santé. (...) On entra dans la ferme et Julien, tout en
souhaitant le bonjour à la fermière,
s'émerveilla de trouver la maison si claire et si
gaie. Par deux fenêtres ouvertes au sud, les rayons du
soleil pénétraient librement dans la
pièce.
-
Vois, dit M. Gertal, la lumière entre à plein,
ici. Autrefois, il n'y avait qu'une fenêtre au nord ;
elle a été murée et le fermier en a
percé deux autres au midi.
-
C'est donc malsain, les fenêtres au nord, monsieur
Gertal ?
-
Ce qui est malsain, Julien, ce sont les maisons froides et
humides, et elles sont plus malsaines encore pour le
travailleur que pour tout autre : quand il a sué et
peiné au grand soleil, s'il rentre dans une maison
fraîche, il se refroidit brusquement et s'expose aux
fluxions de poitrine ou aux douleurs. Or une maison est
ordinairement froide, humide et sombre, quand elle n'a
d'ouverture que par le nord. Celle-là était
ainsi naguère, et encore les fermiers n'ouvraient
même pas la seule fenêtre qui pût leur
donner de l'air ; à présent le soleil
éclaire, réchauffe et dessèche la
maison. En hiver, chacun s'en réjouit ; en
été, la vigne, qui s'avance en tonnelle
au-dessus des fenêtres et de la porte, fait un peu
d'ombre qui agrée. Avec la lumière et le bon
air, c'est la santé qui entre dans une
maison."
Extrait
du
Tour de France par
Deux Enfants,
de G.
Bruno,
pp.
95-96,
Librairie classique Eugène Belin, rééd.
1977.
L'image de la ville et de la
campagne dans les manuels scolaires de
1900
|
"Pour les instituteurs du début
du XXè siècle,
auteurs des manuels de 1900, le progrès,
c'est l'industrialisation, la concentration de main-d'oeuvre
dans la ville, la division du travail et l'urbanisation de
la campagne. Ils croient à l'importance de
l'instruction pour le progrès. Ils croient en leur
rôle, et c'est par eux que passe l'image de la ville
présentée à des enfants de la campagne
qui deviendront peut-être des citadins.
Il faut donc donner une nouvelle image de
marque à la ville. Dans cette perspective, des textes
explicites affirment que toutes les villes sont maintenant
modernisées, propres, claires et saines,
ou le seront
bientôt, et font l'apologie des nouvelles
cités ouvrières construites par les
industriels. Dans cette ville, il ne serait donc plus
justifié d'aller vagabonder ni de traîner au
bistrot puisque le logement y serait agréable et
salubre. L'importance attachée au logement vise
essentiellement la sauvegarde de la morale et des liens
familiaux.
Or, dans les manuels de 1900, on trouve
aussi une image de la ville associée au luxe, aux
dangers moraux de la rue, une image négative de la
ville pour laquelle il faut à tout prix trouver une
morale. Dans cette perspective, deux thèmes sont
particulièrement développés :
" la
ville est une cité", il faut inculquer à
tout habitant de la ville l'idée qu'il en est
responsable ; "retrouvons la morale de la campagne"
car la
ville a disloqué la famille et les auteurs de 1900
ont la nostalgie d'une société rurale stable
où "la vie a quelque chose de patriarcal et de
sérieux, où les fêtes, les noces, font
de rares échappées de joies
bruyantes".
Il ne s'agit pas d'un retour à la
terre, au passé. Les textes qui incitent à la
vie saine et retirée de la campagne sont
sévèrement critiqués. L'idéal, c'est
un village moderne doté de tous les services urbains
et relié aux autres villes par la route, le train et
la poste. (...)
Dans les manuels scolaires de
1930, on voit naître
l'idée du retour à la terre à la fois
comme moyen de lutter contre le chômage urbain et pour
sauvegarder les traditions et les liens familiaux qui
n'existeraient plus qu' à la campagne, mais dans une
campagne modernisée. Cependant, il ne s'agit pas du
refuge individuel, à l'écart de la
société, que l'on trouvera dans les manuels de
1960.
En effet, la campagne des manuels de
1960 est coupée de toute
communication avec la ville et pratique une économie
de subsistance. Le village idéal n'est pas le village
moderne des années 1900 et 1930 mais un village sans
liaison avec l'extérieur, et on ignore s'il s'agit d'un
village du passé ou du présent car le temps
est souvent flou dans ces manuels où l'on
évite de dater les textes. (...)
Dans les manuels de 1975, l'image de la campagne se
modernise. Il devient en effet difficile de vanter les
bienfaits de la vie en autarcie mais un attrait certain pour
les métiers d'artisans persiste. Dans le manuel le
plus moderne et dans un texte neutre, on voit
apparaître une résidence
secondaire."
D'après le catalogue de l'exposition
LA
VILLE et L'ENFANT,
qui s'est tenue au Centre Beaubourg, en 1977 ( pp. 128
à 130 ).
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