Ecrivain, artiste, architecte et homme
politique britannique ( Elm House, 1834 - Londres, 1896 ).
Tout en se consacrant à
l'écriture de ses romans, Morris étudie la
peinture et fonde, en 1861, une fabrique de papier de tenture et une
imprimerie. Puis il constitue la Ligue Socialiste dont il restera durant dix
ans l'un des principaux propagandistes. La société de
l'avenir est pour lui une société communiste
égalitaire et fraternelle. Il vulgarise ses conceptions dans
plusieurs ouvrages, et principalement dans Nouvelles de nulle part
( News from Nowhere - 1890
), roman d'anticipation qui décrit une société
idéale communiste après l'an 2000.
Chronologiquement, avant d'être
poète, penseur et militant politique, Morris est un
artiste.
Architecte, il fonde en 1862 une firme de décoration dont les
travaux contribueront puissamment à la genèse du
meilleur modern'style et comptent parmi les "sources
(plastiques) du XXè siècle".
Morris
jouera le même rôle dans les arts typographiques
après avoir fondé, en 1891, la Kelmscottpress.
Sa pensée est dominée par
l'idée d'art et de beauté. Pour lui, le beau travail
est l'expression d'une culture totale qui n'a de sens qu'à
condition d'être le bien propre de la classe
laborieuse. ( " La cause de l'art est la
cause du peuple." ) Or, celle-ci
étant aliénée dans le travail dégradant
du sysqtème industriel, sa libération est
nécessaire. Il milite donc activement dans l'aile gauche du
socialisme anglais, pour participer à cette libération
de la classe laborieuse. (*)
Son oeuvre littéraire rejoint cet
idéal. Il publie en feuilleton dans un mensuel socialiste,
Common weal, ses Nouvelles
de Nulle part, roman d'utopie dans lequel
l'auteur se suppose transporté dans l'Angleterre du
XXIè siècle, décrit le pays et dialogue avec
ceux qu'il rencontre. C'est pour lui l'occasion d'exposer sa vision
de la société future. Les problèmes de la ville
et de l'architecture y tiennent une place considérable, tout
comme dans ses nombreux essais politiques et sociaux.
(*) " C'est le propre de l'art que d'offrir au
travailleur une vie à laquelle la perception de la
beauté, c'est-à-dire la jouissance du plaisir
véritable, apparaîtra aussi nécessaire que le
pain quotidien." ( Extrait de
How I became a
socialist,
1894.)