"A mesure
qu'on avance, l'ombre se fait plus épaisse, la
divinité se dérobe, plus
impénétrable, plus inaccessible.(...) Un jour
douteux se glisse à peine à travers les salles
qui se succèdent, de plus en plus saintes; les
ténèbres règnent épaisses dans
le saint des saints, ou salle occulte, où seul jadis
le grand prêtre avait le droit d'entrer, une fois
l'an.
Tout ce
mystère, il est vrai, n'avait pas seulement pour but
de soustraire les dieux aux regards indiscrets : il
protégeait aussi les trésors que les
prêtres amassaient, sous le couvert de la religion, et
qu'ils enfermaient soigneusement au fond des temples;
l'ouverture de ces cachettes, creusées dans les
murailles, était masquée par un bloc de pierre
mobile, que les initiés faisaient tourner. Deux
cryptes sont ainsi dissimulées, à Denderah,
dans les fondations de l'édifice. Elles sont
reliées par d'étroits passages,
débouchant dans les salles par des trous
béants aujourd'hui. Seuls les prêtres de la
déesse connaissaient les cachettes : ils levaient les
pierres d'entrée, et, rampant dans les couloirs, ils
se glissaient jusqu'aux coffres pleins d'or et de
métaux précieux."
Jean BAYET, EGYPTE - Les
beaux voyages, éd. Les Arts Graphiques, Vincennes,
1911
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