D'une hauteur de 60 mètres (sa base est un faux carré de 110 x 120 mètres), elle résulte d'agrandissements et d'ajouts successifs.Ayant, à l'origine, la forme d'un mastaba carré de 63 mètres de côté et de 8 mètres de haut, elle a été plusieurs fois modifiée dans ses proportions, puis surmontée de trois étages de gradins. Plus tard, deux étages supplémentaires ont été ajoutés, donnant à l'ensemble cette allure de pyramide à six degrés que nous connaissons actuellement, revêtement en moins. Le Petit Fûté, Country Guide, Egypte, page 121 Nouvelles Editions de l'Université 1997

Moins impressionnante que celles de Guizeh, la pyramide de Djéser est plus importante, car c'est la toute première tombe à avoir été conçue en forme de pyramide (vers 2800 avant J.C.). Une sorte de brouillon avant-gardiste. Djéser, le fondateur de la IIIè dynastie, fut le premier à faire appel à un architecte, IMHOTEP ... La pyramide n'est qu'un chapeau. Les sépultures elles-mêmes sont creusées dans la roche et réparties sur deux niveaux. Les appartements royaux se trouvent à 28 mètres de profondeur. Le caveau de granit est situé au fond d'un puits. D'autres puits permettent d'accéder aux galeries qui constituent le 2è niveau de la pyramide, à 33 mètres de profondeur. Elles conduisent notamment à la Chambre de la Reine et à la Chambre des enfants où demeure un sarcophage en albâtre. C'est dans l'une de ces galeries que, lors de la campagne de fouilles de 1932-33, l'archéologue Jean-Philippe Lauer fit l'une de ses plus belles découvertes : un trésor de quarant mille jarres, vases, assiettes et bols. Le Guide du Routard, Egypte 1999-2000, page 176, Hachette

Un répertoire de formes inépuisable : le mystère des pyramides (extrait) par Henri Stierlin, Le Nouvel Observateur, Hors- Série n° 30, juin 1997 Malgré les recherches et les spéculations, les scientifiques sont incapables d'expliquer comment les pyramides furent construites. Le mystère des pyramides a déjà fait couler beaucoup d'encre - chez les scientifiques les plus sérieux comme chez les illuminés et les farfelus les plus suspects. Le fait est que la pyramide fascine. Les uns ont élaboré une véritable "pyramide" d'interprétations ; d'autres ont conçu une science occulte : la pyramidologie. Il n'en demeure pas moins que les pyramides d'Egypte comportent encore bien des aspects mystérieux. La genèse de cette forme architecturale laisse d'ailleurs sans réponse plus d'une interrogation ; avant de revêtir son caractère géométrique pur, elle apparaît comme la superposition de plusieurs mastabas. Ces structures bâties qui surmontent les tombeaux de la Haute Epoque se caractérisent par un plan rectangulaire et des façades inclinées. C'est à partir de cette formule primitive que naît la pyramide à degrés, telle qu'on la trouve à Saqqarah, avec l'ensemble funéraire du pharaon Djoser, à l'aube de l'architecture de pierre. Sous cet aspect, elle symbolise le grand escalier que l'âme du pharaon défunt emprunte pour rejoindre, dans l'au-delà, les "astres impérissables" dans la cosmologie que régit le soleil. La première pyramide pharaonique - que fouille depuis plus de soixante-dix ans l'égyptologue Jean-Philippe LAUER - est un jalon dans l'évolution culturelle de l'humanité. Attaché à reconstituer l'ensemble édifié voici 4700 ans par Djoser, pharaon de la IIIè dynastie, Lauer a tiré des sables du désert occidental un immense complexe bâti, ceint d'une muraille à redents qui mesure 550 mètres sur 275 mètres ( 1650 mètres de pourtour)...Oeuvre de l'architecte Imhotep, ce complexe illustre la formule du tombeau pharaonique telle qu'elle s'imposera durant les siècles suivants. L'architecte de Djoser affirme d'emblée la formidable réussite d'un premier essai qui, sans balbutiement, atteint la perfection : l'ensemble est dominé par la pyramide à six hauts degrés, revêtue de calcaire, culminant à 61 mètres. Elle est entourée de chapelles, de cours, de bâtiments factices, qui simulent l'environnement du souverain dans sa capitale, Memphis, à la jonction entre Haute et Basse-Egypte. Le succès d'Imhotep - en "pétrifiant" des formes jadis en bois, en brique crue et en chaume - est d'avoir créé un langage architectural qui se perpétuera durant des millénaires : le mur appareillé en assises, la colonne à cannelures concaves des chapelles, ou convexes du portique d'entrée, le tailloir, les chapiteaux en fleurs de lotus ou de papyrus, les murs bastionnés. Tout ce répertoire de formes, l'humanité le reprendra sans cesse jusqu'à nos jours. Mais l'essentiel réside dans l'élan vers le ciel que manifeste la pyramide. Il marque une révolution majeure : avec ses faces inclinées et son haut sommet, il domine le désert et la vallée du Nil. L'ensemble de Djoser, tel que l'a "ressuscité" Jean-Philippe LAUER, avec ses profonds puits conduisant aux appartements souterrains, sa salle funéraire, son serdab* d'où la statue du défunt contemple, par d'étroites meurtrières, l'étoile Polaire, ses bas-reliefs figurant le rituel royal, ses dépôts de milliers de vases de pierre, etc..., représente le début de la fantastique aventure des pyramides... * serdab : chambre secrète précédant la chambre funéraire et contenant les statues du culte, dans les mastabas ("banquette", en arabe), nom donné aux tombeaux de l'Ancien Empire.

Bientôt, nous nous rendrons, toujours en photos, sur le chantier actuel de Sakkarah, où votre serviteur s'est livré, au cours des dernières années, à de monumentales séances de méditation transcendantale...Y.C.

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