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Vers de nouvelles pages ( août 2004 )

 

L'ART DE LA POTERIE EN EGYPTE

Aujourd'hui comme hier, l'une des industries les plus répandues en Egypte est la fabrication des poteries. Habituellement, les procédés employés présentent une grande simplicité. Il y a deux sortes de poteries : les unes sont faites à la main, les autres au tour. Les premières peuvent être l'oeuvre d'hommes ou de femmes ; les hommes seuls emploient le tour. J'ai demandé à un potier qui travaillait au tour combien de temps il faut pour devenir expert en son art. Il me répondit qu'il l'avait appris de son père et qu'il n'avait possédé une réelle habileté qu'au bout de cinq années. D'ailleurs, ajouta-t-il, initié par quelque autre instructeur, il lui eût fallu escompter une durée deux fois plus longue. Son père était un sagace instructeur autant qu'un habile artisan.

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, Payot, Paris 1948

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La fabrication d'un vase

Le potier commence par creuser avec son pouce la partie supérieure de son bloc d'argile, tournant continuellement la roue du tour que meut son pied, et tirant doucement vers le haut les côtés du vase qui, dans la première phase du processus, ressemble à un bol aux parois épaisses. Puis, peu à peu, cela devient un récipient d'allure svelte, à mesure qu'on allonge les côtés, lesquels, naturellement, ne cessent de s'amincir, jusqu'à ce que le kulleh ( vase, au singulier) ait pris sa forme. La cannelure finale est obtenue à l'aide d'un instrument appelé sãdif ; c'est un mince carré de fer, percé d'un trou en son milieu. On l'emploie aussi pour graver les dessins élémentaires qui figurent sur les kulal ( vases, au pluriel). Le kulleh est ensuite détaché du bloc d'argile au moyen d'une ficelle attachée à un court bâton. Les vases restent vingt-quatre heures au soleil, puis on les met au four, en entretenant le feu durant quatre heures avant de le laisser se consumer. On retire les kulal du four lorsqu'ils ont refroidi.

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, Payot, Paris 1948

La fabrication des briques

La fabrication de briques est aussi une industrie importante. On mélange l'argile et la paille hachée, puis on prépare et pétrit cette substance comme le font les potiers. Chaque brique reçoit sa forme dans un moule de bois muni d'une poignée; vient ensuite la cuisson au soleil, à terre. La plupart des maisons des fellahs sont couvertes de ces briques crues ; il en est de même pour un certain nombre d'habitations des gens les plus aisés ; cependant les propriétaires de cette dernière catégorie préfèrent plus généralement employer des briques cuites au feu.

Pour la construction d'un mur, chaque maçon poseur de briques est assisté d'un compagnon, qui d'en bas lui lance les briques une à une.

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, Payot, Paris 1948


Dialogue entre un Maître et son disciple
- Le
charpentier assemble les pièces de bois pour construire l'ossature de l'édifice selon les limites (n' djer *) imposées par le plan établi. Le grand secret du Maître charpentier, c'est un assemblage si ingénieux, que seul celui qui l'a imaginé peut le défaire (...).

- Ô mon Maître, me diras-tu le secret du menuisier ?

- Le menuisier accompli connaît la nature des bois selon leur essence, leur résistance et leur poids.Il sait ajuster les pièces en accord si parfait que le temps les allie au lieu de les disjoindre. C'est ce que signifie le nom de ton Seigneur : MENKH !

* Nedjer = charpentier. En arabe, nadjar = charpentier. En hébreu = ngr.


Schwaller de Lubicz
HER-BAK, "POIS CHICHE", page 173, coll. Champs, éd. Flammarion, 1985


Pois Chiche avait repris son travail ... L'enthousiasme et la candeur de l'enfant rafraîchissaient le coeur du chef d'atelier ; le vieil artisan lui montra les tours de main de l'ouvrier aux doigts habiles ; il lui révéla les traditions de son métier, y ajoutant le fruit de sa propre expérience.

" Sache sentir le bois, mon fils, en poussant ton outil ; car le bois a ses exigences : toute vie n'est pas absolument éteinte en lui - quoi qu'en pensent les ignorants - à moins qu'on n'ait commis quelque faute en l'abattant.

La curiosité de Pois Chiche s'enflamma :

- Oh ! dis moi quelles fautes on devrait éviter !

- Si tu coupes un arbre au moment où la montée de la sève est arrêtée, les fibres seront vides, mortes, et risqueront de s'altérer ou de se déformer par le temps, par la chaleur ou par la sécheresse.

- Sait-on ce qui peut arrêter la montée de la sève ?

- Certaines influences, Temps et circonstances : ce sont les secrets de l'artisan observateur et "conscient" ; n'en parle point, mon fils, car les scribes ignares pourraient en rire !"


Schwaller de Lubicz HER-BAK, "POIS CHICHE", page 176, coll. Champs, éd. Flammarion, 1985

L'atelier d'un ébéniste

LA PEINTURE

Les Egyptiens n'ont pas connu la peinture au sens où nous l'entendons. Elle n'est chez eux qu'un dessin enluminé. On se contenta pendant des siècles de teintes plates et peu variées. Ce procédé enfantin est séduisant pour deux raisons : d'une part les couleurs employées, si l'on en juge par quelques exemplaires retrouvés, étaient fraîches et vraies ; d'autre part, la valeur du dessin confère aux oeuvres égyptiennes un charme persistant.

Dans la peinture égyptienne, le dessin est tout. L'Egyptien est un dessinateur-né. L'adresse de main que nous lui connaissons depuis les temps préhistoriques a toujours été perfectionnée par le besoin de faire vrai. La religion le veut ainsi. Il a créé une graphie d'une qualité rare que seuls les Grecs ont - de peu - dépassée. Or, son dessin a gardé pendant plus de trois mille ans les conventions avec lesquelles il était apparu au seuil de l'Histoire. Quelle explication en donner, sinon qu'il s'agit d'un parti pris ? Le dessinateur a gardé la formule d'un oeil de face dans une figure de profil, parce que son but n'est pas de rendre la nature telle que nous la voyons, mais de la décomposer en ses éléments essentiels. Ne pouvant tout exprimer, il choisit. C'est ce qui lui a fait représenter avec tant de bonheur les caractères distinctifs des animaux. Il fuit d'instinct le raccourci. On trouve çà et là des corps correctement dessinés, et même la figure humaine représentée de face. Est-ce là un dessin malhabile ? Tout au contraire, il a un charme expressif et pittoresque qu'on ne peut nier. Or, nous sommes au milieu du second millénaire avant notre ère. L'artiste égyptien qui, sans essais préliminaires apparents, était capable de nous donner ces curieuses représentations, avait le temps de faire les progrès nécessaires. Mais il n'éprouvait pas le besoin de changer, et la figure de face est restée une rareté.

"L'Encyclopédie par l'image : L'EGYPTE", Librairie Hachette, Paris 1930

Specimens de papyrus peints

 

Atelier photographique Pléiade au Musée pharaonique du Caire

 

Carnets de route ou le Journal de bord d'un voyage virtuel

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Yves Clady ©Copyright 1999

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