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Un village sur le Nil | Artisans d'Egypte | La demeure d'un noble | Le Domaine des Dieux | Le chantier de Sakkarah | Le trésor de Tout Ankh Amon

Vers de nouvelles pages ( août 2004 )

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"Les Egyptiens ont inventé l'agriculture, l'architecture, l'art du gouvernement et probablement le monothéisme.Pendant trois mille ans, le monde a pris ses sources aux sources du Nil. Alors cette vallée fut la mère des arts, des armes et des lois. (...) Toutes les civilisations du soleil sortent de cette matrice. Le peuple égyptien a écrit et obéi, prié et bâti avant tous les autres. On dirait d'une "Vie antérieure" de l'humanité..."

Simone Lacouture, EGYPTE, coll. Microcosmes, Planète, Seuil, 1984

 

Photos prises au "Village pharaonique" du Caire

PAPYRUS

DOCTOR RAGHAB PHARAONIC VILLAGE

"Sur l'île de Jacob, à 5 km au sud du centre-ville, ce site est ouvert tous les jours, de 9 heures à 21 heures, l'été. En hiver, on peut entrer jusqu'à 16 heures. On peut s'y rendre par les bus n° 105 et 107 ( départ place midan El-Tahrir). Une bonne entrée en matière sur la vie quotidienne à l'époque des pharaons. Tout un village de l'ancienne Egypte a été reconstitué par le Dr Ragab sur cette petite île qui fait face au Vieux Caire.

Pendant une heure, une embarcation à moteur suit le cours d'un canal et vous permet de découvrir des paysans en costumes d'époque, utilisant les méthodes agricoles d'autrefois et les instruments anciens. On a reconstruit là un pigeonnier ( que l'on retrouve dans certains villages ), des ruches cylindriques en terre, des silos à blé... Des artisans construisent un bateau en papyrus ( cette plante a la particularité d'éloigner les crocodiles), extraient des essences, fabriquent des feuilles de papyrus... Sans oublier les potiers et les artisans qui oeuvrent sous vos yeux...On peut également visiter une maison villageoise ainsi que la demeure richement décorée d'un notable. Bien entendu, un temple rappelle la structure classique, pratiquement inchangée pendant tout l'époque pharaonique : allée de sphinx, porte monumentale encadrée par deux pylônes, salle à colonnades (hypostyle) et le sanctuaire (naos) avec la barque sacrée. Une salle présente la reproduction du tombeau de Toutankhamon. L'intérêt réside dans ce capharnaüm d'objets entassés pêle-mêle : c'est ce grand désordre que l'archéologue Howard Carter découvrit en accédant à la sépulture... Un choc!"

D'après LE GUIDE DU ROUTARD EGYPTE 1999-2000, page 165

HACHETTE 1999


AVERTISSEMENT

Les textes choisis, qui accompagnent ces photos d'une curieuse reconstitution à mi-chemin entre les décors de péplum hollywoodien et les pages naïves d'un livre d'images éducatif, avec acteurs-figurants en chair et en os, évoquent tantôt l'Egypte ancienne, tantôt l'Egypte actuelle, héritière et gardienne de bien des coutumes et savoir-faire d'autrefois...D'ailleurs, ces deux univers, aux liens et prolongements inextricables, du moins dans le domaine rural (agricole et artisanal), sont parfois étroitement imbriqués dans le même texte, au point de se confondre au delà de toute chronologie... Derrière les mots, dans les images, une petite brise d'éternité souffle sur cette "vie antérieure" ressuscitée...On y revit le passé au présent...On y fredonne le présent sur un petit air ancien...Il m'a semblé que ce choix "littéraire" était le plus apte à refléter l'esprit du lieu avec fidélité, à en restituer l'ambiance incertaine en brouillant ainsi les pistes de l'Histoire... Un dépaysement poétique à l'orientale...


Le village pharaonique, niché sur la rive du Nil, n'est accessible qu'en bateau. Avant d'y parvenir, à bord d'une barge tractée par un petit remorqueur aux pétarades fumantes, la cargaison de visiteurs en route pour une autre époque a tout le temps de découvrir une plantation verdoyante de papyrus véritable... Y.C.

Photo de gauche .Silos à blé

Photo de droite

.....Scribe à l'oeuvre sous son auvent

au pied d'un pigeonnier

 

Le silo, bâti en terre crue, présente une forme cylindrique et se termine par un petit dôme percé en son sommet d'une ouverture servant au remplissage. Un petit couvercle pointu permet d'obturer cette dernière.Selon leurs dimensions et leur contenance, qui peuvent varier considérablement, ils se vident par le même orifice ou par une trappe ménagée au-dessus du sol. En général, un muret bas, doté d'une porte, forme un enclos autour des silos.

L'engrangement des récoltes est un thème volontiers traité par les peintres et les sculpteurs de l'Ancien et du Moyen Empire. Il assure symboliquement l'abondance des récoltes dans le domaine du défunt, pour l'éternité. En effet, les reliefs et peintures des tombeaux ne sont là que pour reconstituer, autour de leur propriétaire, le contexte socio-économique auquel il est habitué, condition nécessaire à sa survie, consécutive à sa mort terrestre.

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, éd. Payot, Paris, 1948

 

Et tandis qu'il travaillait, Pois Chiche observait les scribes qui contrôlaient les meules, les scribes qui mesuraient les grains au boisseau, les scribes qui surveillaient l'engrangement, les scribes sachant compter milliers et dizaines de mille millions, et les multiplier par tous les grains de la récolte ! Car tous les registres de tous les bureaux devaient témoigner des quantités amassées, pour légitimer les impôts et les dîmes.

Schwaller de Lubicz HER-BAK, "POIS CHICHE", page 72, coll. Champs, éd. Flammarion, 1985

Voir aussi la page Pléiade consacrée aux scribes

Les villages de Haute-Egypte présentent un aspect fort pittoresque. Ils sont généralement entourés de bouquets de palmiers, souvent considérables; d'autres palmiers s'élèvent même entre les maisons, abritant agréablement de la chaleur. Ces villages à ceinture de palmiers s'éparpillent partout à travers le terrain cultivé; leur brillante verdure forme un contraste saisissant avec le désert apparemment infini qui les touche immédiatement. Quelquefois, un village empiète déjà sur les confins du désert, dont la pente le domine, toile de fond toute romantique. A la saison des crues, les villages, placés un peu plus haut que les champs cultivés qui les entourent, ressemblent à des îles bordées de palmiers dans une vaste mer intérieure; Hérodote, déjà, notait cette configuration géographique.

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, éd. Payot, Paris, 1948

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Pigeonniers

Les pigeonniers sont, dans un village, une particularité architecturale prédominante. Ils revêtent parfois la forme de tours dont les murs de terre inclinée, peinte en blanc, supportent plusieurs couches superposées de cruches, poteries placées en rangs côte à côte. Chacune est percée à la base d'un orifice par où les pigeons entrent et sortent. Certains pigeonniers sont ornés de simples dessins blancs. Il paraît que cela plaît aux pigeons et sert à les ramener exactement chez eux ! On tient principalement à garder ces oiseaux à cause de la fiente, qui passe pour fournir aux champs un engrais appréciable. Néanmoins, il est probable que les pigeons causent aux récoltes plus de dommages que de profits, car ils se posent en groupes fort nombreux dans les champs où le grain mûrit, et ce n'est pas sans peine que les paysans les chassent à coups de frondes et de pierres. Aujourd'hui, les engrais chimiques ont généralement pris le relais de la fiente.

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, éd. Payot, Paris, 1948

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Sommet d'un pigeonnier

 

Vivre à la campagne

Les paysans égyptiens sont essentiellement des agriculteurs, comme l'indique le mot arabo-égyptien qui désigne le paysan : felläh ( pluriel fellähïn), littéralement celui qui bêche ou laboure. Ces fellähïn pratiquent l'agriculture, dès leur plus jeune âge, avec une remarquable sagacité. Les procédés employés sont pour la plupart très primitifs : dans le labeur rural ordinaire, on emploie encore dans une large mesure des méthodes et outils anciens, et l'on observe toujours des coutumes remontant à un lointain passé.

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, éd. Payot, Paris, 1948

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"Le fellah d'Egypte est le meilleur agriculteur du monde, un véritable jardinier.Pas un pouce de terre qui ne soit nivelé, gratté, arrosé, fécondé.Il est aussi le plus perfectible, habitué qu'il est depuis des millénaires à obéir aux impératifs de l'eau."

Simone Lacouture, EGYPTE, Planète, coll. Microcosmes, Seuil 1984


Sita fit pratiquer à Pois Chiche le nettoyage des grains : il sépara la balle avec l'éventoir ; il les battit ; il s'amusa beaucoup à les verser de haut avec les deux écopes afin que le vent pût emporter les glumes ; puis il aida les femmes à les passer au crible. Il vit hacher la paille par les bovidés ; il aida les ouvriers à l'entasser avec les fourches pour en faire des meules solides ; il planta lui-même au centre de la meule la grande ombelle de papyrus qui la consolidait.

Schwaller de Lubicz HER-BAK, "POIS CHICHE", page 72, coll. Champs, éd. Flammarion, 1985


Pieds dans l'eau, un scribe attend la fin de la crue pour continuer sa tâche...

 

De la paysanne au scribe, un village animé...

Villes et villages égyptiens d'autrefois devaient revêtir en grande partie l'aspect qu'ils présentent encore aujourd'hui en Haute-Egypte. Alors comme aujourd'hui, les meilleures habitations avaient un ou deux étages, outre le rez-de-chaussée; elles étaient sans doute peintes souvent en blanc ou en couleurs, et pourvues d'un escalier (voir plus loin), probablement en briques, menant aux étages et jusque sur le toit en terrasse, où se trouvaient posés exactement les mêmes récipients de terre servant de greniers qu'on y voit encore de nos jours.

Jean BAYET, EGYPTE - Les beaux voyages, éd. Les Arts Graphiques, Vincennes, 1911

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La charrue actuellement en usage est un instrument primitif mais tout à fait approprié à son office. Entièrement en bois, sauf le soc garni d'une pointe de fer, ce sont en général des boeufs qu'on y attelle. Toutefois, en Haute-Egypte, on peut voir plus d'une charrue tirée par un chameau et un âne portant le même joug, couple plutôt hétéroclite ! Le laboureur suit à pied, guidant la marche de la charrue ; habituellement son travail s'accompagne d'un chant. L'activité exercée dans les champs ne cesse que pendant l'inondation ; le sol, en effet, est si fertile qu'une récolte peut suivre la précédente avec une grande rapidité.

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, éd. Payot, Paris, 1948

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Au premier plan : un de ces pigeons qui alimentent les tables égyptiennes,

les plus copieuses comme les plus modestes...


Le champ fertile est le rendez-vous préféré des peuplades d'oiseaux, selon la saison, selon l'heure et la mollesse de la terre. Les hirondelles le survolent en rase-mottes quand la chaleur humide y rabat les moucherons. La famille de huppes y élit domicile ; auprès de l'arbre, la mère apprend à ses enfants à heurter le sol de leur bec pour faire sortir le vermisseau ; les petites huppes tapent et tapent, frappent trop loin, frappent trop près, et, dépitées, tentent de partager le ver que la mère a trouvé.

Schwaller de Lubicz HER-BAK, "POIS CHICHE", page 48, coll. Champs, éd. Flammarion, 1985

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SEMAILLES
...Un grand mouvement se fit chez les cultivateurs du domaine et chacun se mit à vérifier les charrues pour les travaux des semailles. Et Sita dit à Pois Chiche :

- Hâte-toi de peser les semences, car les eaux se retirent et la terre commence à paraître ; demain, elle sera molle à souhait, nous nous mettrons à semer dès l'aube.

- Ne faut-il pas préparer l'attelage ? dit Pois Chiche.

- Ce ne sera pas utile sans doute, pour ce limon très mou ; le piétinement du troupeau suffira pour enfoncer les grains. Mais si tu le regrettes, console-toi : lorsque la terre sera plus sèche, tu pourras exercer ta force pour briser les mottes à la charrue ou à la houe. Alors on verra si tu es un viril.

- Mais notre champ, ô père, ton champ, le tien, qu'en feras-tu ?

- Nous l'ensemencerons dès le premier jour où les eaux l'auront quitté, afin d'en faire un bon pâturage pour notre âne, car l'âne, en le broutant, l'enrichira de son fumier. Après cela, je retournerai la terre à la charrue, je lui donnerai les meilleures semences du grenier,...et nous aurons le plus beau champ d'orge des Deux-Terres !

Schwaller de Lubicz HER-BAK, "POIS CHICHE", page 107, coll. Champs, éd. Flammarion, 1985

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Sita se mit à instruire Pois Chiche de tout ce qui concernait les cultures. Il lui dit ce qu'il en était de l'arpentage des champs au début de la récolte. Il lui montra la manoeuvre du dépiquage des épis sur l'aire par le troupeau des boeufs, puis par les ânes circulant en rangs serrés.

Schwaller de Lubicz HER-BAK, "POIS CHICHE", page 72, coll. Champs, éd. Flammarion, 1985


IRRIGUER

L'irrigation des champs requiert un labeur considérable. L'appareil le plus couramment employé à cet effet, appelé shãduf (shadouf), est un élévateur primitif. Il consiste en une paire de poteaux ou piliers, dressés verticalement, faits de vase et de büs et reliés par une barre horizontale, que traverse soit une autre barre soit une forte branche d'arbre, chargée à son extrémité d'une masse de pierres et de vase, tandis qu'à l'autre bout est suspendu un seau en cuir ou en vannerie.

L'homme qui fait fonctionner le sheduf plonge ce seau dans l'eau ( du fleuve ou d'un canal), puis, le seau rempli, il manie l'extrémité qui porte le poids pour élever le seau au niveau du champ. Il lui reste alors à verser l'eau dans le canal préparé pour l'irrigation, lequel emporte dans la direction voulue cette onde fertilisante. Si le sol à irriguer se trouve très au-dessus du niveau de l'eau, on aménage deux ou trois shawãdïf (pluriel de shãduf) l'un sur l'autre.

 

Ce travail s'accomplit généralement en chantant. Certains airs sont très mélancoliques et décrivent la dure manoeuvre en cours :

"Shawãdïf,

Leurs liens sont en fibres de palmier,

Leurs seaux en peau de chèvre;

C'est aux temps anciens qu'il inventa shawãdïf,

Le bienheureux Sãlih Zabãdi."

Les liens ou cordes ainsi mentionnés sont ceux qui suspendent le seau depuis l'extrémité de la pièce de bois munie du poids et faisant office de levier. Quant au nom de l'inventeur supposé, il va de soi qu'il ressortit à la mythologie.

 

Pour voir ces photos ( et d'autres ) agrandies, cliquez

 

Voici encore une lamentation sur les pénibles manoeuvres qu'exige le maniement du shãduf :

"As-tu décidé de m'étrangler, ô Dieu ?

Détache le noeud !

Sur moi ne pleure ni mère

Ni tante

Ni soeur."

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, éd. Payot, Paris, 1948

 

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La maison villageoise

Les maisons des paysans, simples cabanes fort souvent, sont faites de briques crues, parfois recouvertes d'un plâtrage de terre. Les meilleures habitations comportent généralement une suite de degrés ( plutôt qu'un escalier proprement dit) donnant accès à un étage supérieur, où peut se trouver une chambre de société (mandareh) meublée de bancs ( dikak; singulier dikkeh) que recouvrent des tapis et qu'ornent des coussins. C'est à cet étage également que se place habituellement la pièce où l'on conserve les provisions. Le toit en terrasse est un agréable emplacement où s'asseoir et observer ce qui se passe dans les environs. Il sert aussi de poulailler, de chenil et de séjour pour les chats; on l'emploie comme séchoir et on lui réserve bien d'autres fonctions utilitaires. C'est là, par exemple que l'on entrepose d'énormes fagots de baguettes et de tiges desséchées de maïs (büs), ainsi que des quantités de galettes en bouse de vaches ou de boeufs, qu'on empile soigneusement et qui, comme les fagots de büs, servent de combustible.

Sur le toit d'une maison ancienne aussi bien que moderne, on plaçait souvent deux malãkif (pluriel de malkaf), ventilateurs amenant l'air (vent du nord et vent du sud) à l'intérieur des maisons pendant la forte chaleur.

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, éd. Payot, Paris, 1948

ALLUMER UN FEU

 

Elles sont belles, mes miches !...

Les paysannes fabriquent deux sortes de pain. On emploie soit un mélange de farines, froment et dura (maïs), soit cette dernière seule, avec de la levure, bien entendu; on ajoute de l'eau jusqu'à ce que la pâte ait pris la consistance voulue, puis on la fait lever au soleil.

Pour obtenir les miches de pain rondes, en forme de gâteau, les khubz, la pâte est répartie en masses de la dimension choisie, qu'on fait lever au soleil avant de les porter à cuire au four. La farine de froment est le principal élément constitutif du khubz, pain que consomment habituellement les paysans les plus aisés.

Plus laborieuse est la fabrication du battaw. Quand on a préparé pour la cuisson un petit morceau de pâte convenablement humectée, on la place sur un large plateau, fait de tiges de palmier et revêtant la forme d'un éventail. Puis la boulangère y tourne et retourne la pâte jusqu'à l'avoir réduite à l'état d'une mince couche couvrant tout le plateau. Elle passe alors cet objet à une autre femme qui, assise devant le four de terre, glisse le tout sur la surface intérieure du four. (Le four est ouvert sur le devant, mais couvert en haut. La fumée sort en traversant un trou du plafond.) Un grand feu, alimenté par des tiges de dura, est entretenu dans le foyer, à la base du four. Quand un côté du pain est cuit, l'ouvrière le retourne à l'aide d'une verge de fer, appelée bashkur et confectionnée tout exprès. La cuisson totalement achevée, le bashkur sert encore à retirer le pain qu'on dépose à terre, à côté du four.

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, éd. Payot, Paris, 1948

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La gravité de la meunière relayée par le sourire de l'épicière...

Quand on a besoin de farine pour la consommer, on broie le grain entre deux pierres ou dans des moulins à main très primitifs. "Deux femmes occupées à moudre" (Evangile de Luc, 17, 35) s'offrent très souvent à la vue dans les villages égyptiens. Ces moulins consistent en pierres venant, m'a-t-on dit, du désert, et taillées suivant la forme voulue. La farine ainsi obtenue est très grossière ; à plus forte raison quand, autour des meules, elle s'est répandue sur le sol poussiéreux, on pourrait difficilement lui attribuer pureté ou propreté !

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, éd. Payot, Paris, 1948

Ils sont beaux, mes paniers !

Depuis la plus haute antiquité, l'Egypte produit de beaux paniers. Le panier le plus commun, l'un des plus utiles dans la vie de tous les jours, s'appelle maktaf, fait de feuilles de palmier. On l'emploie pour travailler dans les champs, pour enlever les décombres, pour emporter le sibãkh ( engrais que l'on extrait d'anciens monticules de débris) et pour transporter le grain. En outre, c'est en général dans un maktaf que les femmes recueillent les racines sèches qu'elles ramassent à travers les champs et apportent chez elles pour en faire du combustible. Le panier sert aussi à contenir les diverses denrées qu'elles portent au marché ou celles qu'elles s'y procurent. Une femme place toujours le maktaf sur sa tête ; il arrive qu'au milieu du contenu varié s'y trouve un petit enfant. C'est l'habitude de porter ainsi leurs charges qui donne aux femmes leur démarche balancée si remarquable ( merci, les paniers ! NDLR) Les fardeaux les plus lourds se transportent de la sorte avec, semble-t-il, une grande facilité.

Si l'on mesurait systématiquement la tête des paysannes égyptiennes, il se pourrait que l'on reconnût une influence décisive exercée sur la forme des crânes par cet usage de poids considérables ainsi portés depuis une tendre enfance ; qui sait si le sommet du crâne n'est pas sensiblement plus aplati chez la femme que chez l'homme (re-merci, les paniers...NDLR) J'ignore d'ailleurs si jamais l'anthropologie physique a découvert ou non cette particularité.

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, éd. Payot, Paris, 1948

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