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Vers de nouvelles pages ( août 2004 )

 

Une villa de l'ancienne Egypte satisferait un propriétaire de nos jours. L'habitation est légèrement construite, partie en briques crues, partie en colonnades ajourées. De minces cloisons séparent les différentes pièces. Des treillis, des tentures protègent les nombreuses ouvertures des ardeurs du soleil.

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Aujourd'hui encore..."Les maisons, en particulier les mieux construites, s'approprient admirablement au climat du pays. Je sais le confort que peut présenter une maison bien tenue de la meilleure catégorie, car j'en ai habité une durant cinq mois. Elle s'élevait sur un monticule notable, formé des débris de bâtiments antérieurs. En effet, en Egypte, si une maison a été démolie ou s'est écroulée, on ne déblaie pas nécessairement la masse des décombres; quand ils sont tassés et qu'un certain nivellement en paraît suffisant, on y dresse une nouvelle habitation. Je pouvais disposer de tout l'étage supérieur; mes appartements comprenaient là une petite chambre à coucher et un salon; ce dernier avait deux fenêtres dépourvues de vitres mais munies de volets, d'où ma vue pouvait embrasser les terrasses des maisons voisines et observer le spectacle des diverses activités qui se déroulent sur les toits. En dehors des chambres, il y avait un dégagement partiellement couvert, d'où l'on contemplait toute la gloire des soleils couchants."

W.S. BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA HAUTE-EGYPTE, éd. Payot, Paris, 1948

Des lits, des chaises, des fauteuils, de larges tabourets, des coffres en bois précieux, finement travaillés et ornés, constituent presque tout le mobilier. L'Egyptien de l'antiquité se servait de coffres pour ranger ses vêtements et préférait s'asseoir par terre; aussi les tables sont-elles rares. En revanche, le sol est couvert de nattes ou de beaux tapis, et s'il y a peu de meubles, des vases variés et somptueux sont posés sur d'élégants supports. Partout des fleurs : lotus et lis à profusion répandent de délicats parfums.

 

 

La nourriture est délicate et variée : oies, canards, gibier, poissons, confiseries, le tout arrosé de bon vin. Un mort dans son tombeau ne demande-t-il pas "dix sortes de viandes, cinq sortes de gibier, seize de pains et de gâteaux, six de vins, quatre de bière, onze sortes de fruits, outre toutes espèces de friandises et maintes autres choses"...? Les confiseurs étaient en effet fort experts : dattes confites, sirops, pâtisseries au miel n'avaient plus de secrets pour eux.

 

 

 

 

 

 

 

C'est dans cette agréable demeure, au milieu d'un nombreux personnel d'esclaves de toutes sortes, que le maître de maison aime à se divertir...A son appel, les servantes de la maison viennent danser les pas graves des temps anciens. Mais si l'on a des invités à fêter, on mande des danseuses de profession, qui exécutent des tours de souplesse. Des musiciens les accompagnent, harpistes, joueurs de flûte ou de théorbe. Quelquefois, un vieux chanteur vient charmer les convives. " Ne songe plus qu'au plaisir, chante-t-il, jusqu'à ce qu'arrive ce jour où l'on doit aborder à la terre qui aime le silence, sans que cesse pour cela de battre le coeur du fils qui vous aime !... Suis ton désir et ton coeur aussi longtemps que tu seras sur terre. N'use pas ton coeur au chagrin jusqu'à ce qu'il vienne pour toi, ce jour où l'on supplie sans que le dieu impassible écoute ceux qui implorent de lui un nouveau délai de vie. Les lamentations des siens ne font pas que l'homme au tombeau se console. Fais donc un jour heureux et jouis-en de ton mieux. Certes, homme n'y a qui puisse emporter son bien avec lui dans la mort; certes, personne n'y a qui soit parti et qui soit revenu."

On a préparé la maison pour recevoir dignement les hôtes. Tandis que les dames à leur toilette voient s'empresser autour d'elles de jeunes servantes pour les coiffer, les parfumer ou les parer, les serviteurs disposaient les grandes amphores pointues sur leur socle, toutes ornées de guirlandes. Buffets chargés de victuailles, corbeilles de fruits à terre, fleurs dans les vases, tout est prêt. Les hommes prennent place sur les tabourets, les dames sur de hautes chaises. On les a parfumés; on leur a donné des fleurs de lotus que l'on renouvelle sans cesse. Sur les têtes, on aperçoit un petit objet de forme conique, qui contient un onguent. La chaleur le fait fondre, il coule lentement et répand sur le corps une fraîcheur délicieuse. C'est dans cet air saturé du parfum des essences et des fleurs que les invités écoutent musiciens et chanteurs, regardent évoluer les danseuses, cependant que de jeunes eclaves des deux sexes leur apportent des rafraîchissements. La riche sobriété de leurs vêtements, d'un lin fin et brillant comme la soie, l'éclat des parures, toutes ces délicates recherches du goût le plus exquis nous sont une preuve de l'extrême raffinement de la société égyptienne vers le milieu du second millénaire avant notre ère.

Textes extraits de "L'Encyclopédie par l'image : l'EGYPTE", Librairie Hachette 1930

L'hospitalité, aujourd'hui comme hier...

" De nos jours, le voyageur trouve parfois une hospitalité plus confortable chez les riches propriétaires que chez les fellahs. Leurs maisons sont vastes et convenablement meublées à la mode turque : tout autour s'étendent des jardins bien plantés, où l'on peut se reposer agréablement, entre des vignes et des figuiers, au milieu des grenades et des abricots. Le maître a bonne mine et sa mise est soignée. Il reçoit son hôte à la porte de sa maison ou s'avance au-devant de lui, l'aide à descendre de cheval; puis, après l'avoir salué cérémonieusement, il le conduit à sa chambre. On présente des bonbons et du café avant le repas, qui sera plantureux, car l'hospitalité, dans ces maisons luxueuses, se manifeste par une véritable fête qu'on donne en l'honneur de l'invité.

Les mets sont placés sur le "sannich" ou plateau bas qui tient lieu de table. Les places sont marquées par des pains plats, entourés de petits plats de salades et de condiments divers. Avant de manger, une servante apporte le "tisht wa abrik", pot et cuvette de cuivre, remplis d'eau, et les invités se lavent les mains et la bouche.

Le repas commence toujours par une soupe graisseuse, dans laquelle on verse un bol de beurre fondu. Les convives se servent de leur cuillère, seul accessoire qui prenne place sur le plateau : chacun plonge à même le bol posé au milieu de la table. Cette soupe est suivie de poissons, de pigeons, de ragoûts variés, de salades : on mange avec les mains; les convives se font de mutuelles politesses, offrant à leurs voisins les meilleurs morceaux. Le plat principal est souvent un dindon rôti, bourré de noix, ou, dans les grandes occasions, un agneau entier; le maître de maison doit couper le plat habilement, sans le secours d'un couteau ou d'une fourchette.

L'eau est souvent aromatisée avec des feuilles de rose ou de verveine : elle est conservée dans des pots poreux que les servantes présentent, pendant le repas. On sert toujours, à la fin du dîner, un plat de riz bouilli au lait et sucré avec du miel : c'est un mets délicieux, mais qui se mange avec la cuillère qui a déjà servi pour la soupe.

Tel est le menu des gens riches. Le fellah, lui, se nourrit de riz et de pain de blé; il mange quelques légumes, de la canne à sucre, parfois un peu de viande ou du poisson pêché dans le canal. L'eau est la boisson courante : le café est un luxe que l'on s'offre rarement. La vie de ces gens est fort simple; ils n'interrompent leurs travaux rustiques que pour un mariage, pour la fête du village, ou, dans les centres plus populeux, pour ces fêtes religieuses périodiques qu'on appelle "muled"..."

Jean BAYET, EGYPTE - Les beaux voyages, éd. Les Arts Graphiques, Vincennes, 1911

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