TAM -
TAM
Tam-tam au loin, rythme
sans voix qui fait la nuit et tous les villages au
loin
Par delà
forêts et collines, par delà le sommeil des
marigots...
Et moi je suis
celui-qui-accompagne, je suis le genou au flanc
du tam-tam, je suis la
baguette sculptée
La pirogue qui fend le
fleuve, la main qui sème dans le ciel,
le pied dans le ventre
de la terre
Le pilon qui
épouse la courbe mélodieuse. Je suis la
baguette qui bat, laboure le tam-tam.
Qui parle de monotonie ?
La joie est monotone, la beauté monotone.
L'éternel un ciel
sans nuage, une forêt bleue sans un cri, la voix toute
seule mais juste.
Dure ce grand combat
sonore, cette lutte harmonieuse, la sueur perle de
rosée !
Mais non, je vais mourir
d'attente...
Que de cette nuit blonde
- ô ma Nuit ô ma Noire ma
Nolivé.
Que du tam-tam surgisse
le soleil du monde nouveau.
Léopold
Sedar Senghor, Ethiopiques ( extrait de Chaka, poème dramatique ).
Eéditions du Seuil
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Le poète
célèbre le rythme qu'engendre le tam-tam. Loin
d'être monotone, il est générateur de la
vie si variée, si belle... et il créera un
monde nouveau...
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