Romans
interactifs
4è
Bleue Strasbourg / 4è Turquoise Mejdlaya
RETROUVAILLES,
incipit français
"Chère amie,
voilà quatorze ans que je ne t'ai
pas revue... Je dois te dévoiler quelque chose... Je
te donne rendez-vous le vendredi 13 janvier 1963 devant
notre chère école primaire...
Je t'embrasse,
Catherine."
Anne fut bouleversée de
recevoir des nouvelles de son amie d'enfance. Durant les
minutes qui suivirent, le souvenir des jours heureux
passés dans la cour de récréation avec
Catherine lui mouilla les yeux et de grosses larmes
coulèrent sur ses joues. Elle allait enfin la revoir
! C'était sûr, elle irait au rendez-vous
fixé, malgré une petite
inquiétude. Il est vrai que recevoir des nouvelles de
son amie d'enfance, après de si longues
années, lui semblait étrange. Qu'importe !...
la date prévue était inscrite dans son emploi
du temps. Anne voulut quand même obtenir confirmation
de l'invitation de
Catherine, mais aucune trace
d'expéditeur ne figurait sur l'enveloppe, qui
d'ailleurs n'était pas timbrée. La signature
seule indiquait l'origine de la lettre..."
... de Stéphanie S., Mathilde S.,
Camille R., Laura-Lou W., Céline L.
SUITE LIBANAISE
Malgré cette situation ambiguë,
Anne qui appréciait beaucoup son amie résolut
de s'engager dans l'aventure. Car si Catherine ne
voulait pas réellement la retrouver, elle ne
lui aurait pas envoyé cette lettre, surtout qu'elles
ne s'étaient pas revues depuis quatorze ans. Cela ne
pouvait pas être un simple hasard.
La veille du 13 janvier, Anne ne pouvant
pas dormir, attendit le grand jour. Le lendemain, elle
quitta sa maison de Saïda où elle s'était
installée depuis quelques années et où
elle travaillait dans une agence de voyage. Sur l'autoroute
qui longeait la mer du Sud au Nord, Anne était assise
dans un taxi, sur le siège arrière,
admirant la grande étendue d'eau qui miroitait au
soleil et s'enthousiasmant à l'idée des
retrouvailles. Elle pensait à son amie et tentait de
se rappeler ses traits, soucieuse de l'identifier
facilement.
Au bout de deux heures, la voiture
s'arrêta devant la porte de l'école
Haroun Al- Rachid, située à Tripoli, dans la
rue Azmé, non loin de la Cathédrale
Saint Maroun. A peine débarqua-t-elle de la
voiture qu'un tas de souvenirs défila devant ses yeux
: les enfants en tablier, les cris et les jeux, les
bousculades, les devoirs copiés sur les camarades,
les petits secrets, les moments de
fêtesÉ
Elle n'eut que de beaux souvenirs qui la
ramenèrent bien loin dans le passé. Soudain,
elle se réveilla de sa rêverie et
s'aperçut qu'elle attendait depuis presque une heure.
Elle sortit la lettre de Catherine pour s'assurer de
la date de la rencontre. Elle avait
commencé à s'impatienter quand un
homme qu'elle n'avait jamais rencontré auparavant lui
adressa la parole:
"Vous êtes Anne, l'amie de Catherine
?", lui demanda-t-il.
- Oui, répondit-elle.
-Votre amie m'a chargé de vous
remettre ce message".
Gilles lui tendit la lettre reçue via
e-mail, avec l'adresse complète de Catherine... Elle
l'ouvrit et la lut :
"Ma chère amie,
Veuillez m'excuser d'avoir manqué
à ce rendez-vous. Mais j'espère qu'on aura le
temps dans les jours à venir de nous rencontrer.
Depuis que nous avions quitté l'école
primaire, nous ne sommes plus revues. Actuellement, je suis
rédactrice en chef dans un magazine local,
hebdomadaire, parrainé par le Centre Culturel
Français, et dont l'intitulé est
"Zoukraiat Toufoula" ou "Souvenirs d'enfance".
On avait organisé un concours
pour le premier trimestre de l'année et
le sujet portera sur les souvenirs des hommes et des femmes
ayant vécu dans les années cinquante. Il
s'agit précisément de s'adresser aux
lecteurs pour leur rapporter les lectures et les
expériences vécues à
l'école primaire à cette époque. Un
grand prix sera décerné à
l'auteur des meilleurs textes. J'espère que tu
accepteras de participer à ce concours.
Je t'embrasse.
Catherine"
A ces mots Anne, retourna chez elle et se mit
à rédiger son premier texte.
RETROUVAILLES
Voici le récit
qu'elle écrivit, lorsqu'elle rentra chez elle : "
Quand j'étais
petite, je faisais souvent l'aller retour France-Liban en
bateau car ces deux pays m'ont toujours intriguée. Au
cours du bel été 1953, nous avons fait une
excursion en Alsace avec mes parents, frères et
soeurs. J'ai pu découvrir que cette région est
riche en culture et en traditions.
Pendant la Seconde
Guerre mondiale, mon grand-père décéda,
mais, avant de partir au front, il confia son alliance
à ma mère et lui ordonna de la donner à
son enfant, lorsqu'elle en aurait un...
Quelques mois plus tard,
je naquis... Cette alliance me fut confiée à
l'âge de 6 ans. Malheureusement, je la perdis. Depuis,
je la cherche, mais en vain...".
... de Stéphanie S., Mathilde S.,
Camille R., Laura-Lou W., Céline L.
SUITE LIBANAISE
Suite à la rédaction de ce
passage, Anne posa son stylo, s'accouda sur sa table et se
mit à songer. Pourquoi la lettre de Catherine
n'était-elle pas parvenue avant de faire ce long
trajet ? Quelle était la cause pour laquelle son amie
avait manqué son rendez-vous ? Le message ne le
mentionnait pas.
Elle ruminait une grande déception et
sentait une grande tristesse : elle avait effectué un
long voyage et s'attendait à voir son amie et
voilà que, au lieu de la rencontrer, elle avait
reçu un e-mail. Elle jugea le comportement de
Catherine peu aimable. Malgré cela elle était
tentée par l'idée de participer au concours
organisé par l'hebdomadaire "Zoukrayat
Toufoula".
Elle s'était donc hâtée de
terminer son texte et de l'envoyer à l'adresse
qu'elle venait de recevoir. A son texte, elle avait joint
une lettre adressée à son amie. Dans cette
lettre, elle la priait de lui promettre de venir lui rendre
visite, maintenant qu'elle avait son adresse.
Anne passa les jours à attendre la
réponse de Catherine. Cette réponse tarda
à venir. Anne décida d'aller, à
l'improviste, visiter son amie : elle avait l'adresse
complète de celle-ci ; elle pouvait maintenant le
faire.
Mais hélas !... une mauvaise surprise
l'attendait, cette fois-ci encore...
PORTRAITS
Vers les autres romans
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SARDOU,
LE FILS, BRICE
MARIGNAN ,
TROUCYBOEUF
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