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Rencontre au Jardin
d'Eden...
La
création d'Adam et d'Eve a été
représentée dès le
début de l'art chrétien, mais on
privilégiait alors les gestes de Dieu envers
l'humanité - gestes qui n'ont pas besoin
d'être situés dans la
représentation d'un jardin. Même
l'arbre de la connaissance du bien et du mal, qui
portait l'emblème de Satan, était
tout-à-fait isolé d'un environnement
végétal.
Il
faudra attendre l'urbanisation du moyen âge et le besoin de
l'équilibrer par le développement du
jardin pour qu'apparaissent dans les
églises et les miniatures les mille fleurs
chargées d'évoquer le bonheur et la
liberté. du jardin d'Eden... ce qui revient
à suggérer l'intimité possible
avec Dieu dans le cadre verdoyant d'un
jardin...
La
Genèse ne dit-elle pas que "Dieu s'y promenait
à la bise du soir" avec le couple qu'Il avait
créé ?
Reconnaissant en Jésus celui
qui a rouvert le jardin du Paradis aux hommes, la tradition
chrétienne a donc haussé celui-ci
jusqu'à devenir le lieu de la rencontre
mystique avec Dieu, avec ce qu'elle comporte de
distance et de présence simultanées.
Bien des textes et oeuvres d'art transposent
l'expérience intime de la recherche de Dieu
et de l'attente patiente d'une rencontre pleine et
définitive dans l'image symbolique du
jardin qui la résume.
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Celui
du Cantique des
Cantiques prend des formes
différentes dans le texte sacré et il
est difficile de les représenter en une
seule image : est-ce l'enclos de la maison,
s'agit-il des allées de la ville, est-ce la
vigne en fleurs ou simplement la joie et la
détresse réciproques des amants qui
se cherchent et se trouvent ?
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Le
patio, oasis dans la ville...
La
maison traditionnelle orientale est destinée
à accueillir sous un même toit les
trois, voire les quatre générations
constituant une famille. Elle est normalement
édifiée autour d'une cour
intérieure constituant un puits de
lumière, dans le cadre d'une architecture
qui s'attache à s'abriter du feu ardent du
soleil... Dans les demeures des grandes familles,
la petite cour intérieure devient un
véritable patio comportant en son centre une
fontaine. En ce lieu d'agrément, comparable
à une oasis, on vient profiter des heures
fraîches, le soir, pour boire le thé
et jouer de la musique. Quelques arbres,
citronniers, orangers ou cyprès, dispensent
l'ombre apaisante pendant les périodes de
canicule. La cour-jardin, comme tout jardin clos,
mais ouverte sur le ciel, est l'image terrestre du
paradis ... Ce havre de paix et de fraîcheur,
où règnent la solitude et le calme
d'un îlot, évoque le paradis perdu du
Jardin d'Eden ...
Dans
le Cantique des
cantiques, le jardin clos ( hortus conclusus
)
apparaît comme la figure de l'âme.
Y.C.
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...Photos et montages
Pléiade Atelier 7 / Jérusalem 2000 -
Strasbourg 2009 Patios et
jardins d'Eden
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