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RICHESSE et INÉGALITÉS aux ETATS -UNIS

 

RICHESSE AMÉRICAINE

Deux amis de longue date, issus de niveaux sociaux très différents, débattent de la richesse des américains et du partage qui pourrait en découler.

Roger, cadre supérieur, est convaincu que son argent n'appartient qu'à lui, qu'il a travaillé pour le gagner et que tout le monde devrait en faire autant. De son côté, Doug, simple employé de commerce, soutient le fait que le partage et la générosité sont les clés d'un monde meilleur.

" Franchement, Roger, ne penses-tu pas que donner ne serait-ce que cinq pour cent de ton argent pourrait servir à nourrir de nombreuses familles africaines pendant plusieurs mois ?... et tu n'en serais pas pour autant affecté !

- ...S'ils s'abstenaient de concevoir des enfants par dizaines, leurs problèmes financiers seraient moindres. Je suppose, ajouta Roger d'un ton pompeux, qu'ils ont ouï parler de l'existence du préservatif et de la pilule...

- Si seulement ils avaient les moyens de s'en procurer, je ne pense pas qu'ils hésiteraient...

- ...et si seulement ils travaillaient au lieu de faire les ''mères couveuses'', rétorqua Roger. Moi, je travaille dur chaque jour afin de subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille, donc j'estime que le salaire est un dû ; je ne suis pas un mendiant dépendant du fruit du travail des autres. Sache que pour avoir de l'argent, il faut le mériter.

- Mais tu oublies que du fait de leur situation sociale, toutes les portes leur sont fermées, et cela est aussi valable dans nos contrées. Ils ont donc besoin d'une aide extérieure...

- Flûtiau ! Mais c'est du communisme ! ! ! vociféra Roger...

- Il ne s'agit en aucun cas de communisme, répliqua Doug d'une manière très habile : c'est de l'entraide, de la générosité entre les membres d'une même espèce. Des dons volontaires leur permettraient, par exemple, de financer des études, d'acquérir des connaissances et enfin de s'élever à un niveau social supérieur. De plus, cela favoriserait le développement du pays, qui ensuite produirait de plus en plus de richesses et, peut-être, en définitive, aiderait les donateurs à leur tour...

- Tu as peut-être raison... Cependant, je ne suis toujours pas de ton avis. Je pense qu'il est préférable de ne pas débattre de cela ensemble, nos points de vue sont beaucoup trop différents. Il vaudrait mieux que tu en parle avec d'autres personnes..."

Droits et richesses : deux extrêmes...

Le droit à l'égalité sociale s'applique-t-elle aux citoyens américains pauvres et de couleurs différentes ?

Mary, une jeune adolescente de seize ans, née d'une famille très aisée, bénéficie donc d'une situation très confortable et vit pleinement son adolescence dans des sorties et autres loisirs... Elle a certainement un bel avenir et connaîtra beaucoup d'opportunités dont elle pourra profiter pour entrer facilement dans la vie active et y trouver un bon parti.

Sam, noire américaine, devenue femme à treize ans de par la dureté de sa vie dans le Bronx, est issue d'une famille de dix enfants et ne travaille que pour subvenir aux besoins de ses frères et soeurs. Mais à seize ans, peut-on s'imposer dans le Bronx en tant que femme ? Misère, pauvreté, maladies, trahisons, meurtres, viols... font partie intégrante de son quotidien...

Et lorsqu'un jour, ces deux vies se rencontrent à la terrasse d'un café, un débat explose alors sur le statut social et la différence d'origine.

Ainsi, un vendredi après-midi, Mary décida d'aller flâner sur la terrasse d'un café... Elle y fit une rencontre peu commode ; et de suite, la conversation déboucha sur un grand débat : " ... Mais d'où venez-vous, si ce n'est point indiscret ? J'avoue que votre comportement m'excède quelque peu ! Ce n'est point des choses à faire que de mettre ses pieds sur la table !

- Je viens du Bronx, et là-bas, on ne nous apprend pas les manières des petits-bourgeois. Si j'ai envie de mettre mes pieds sur la table, du moment que je n'embête personne, je le fais ! "...

La différence d'éducation et surtout de valeurs, entre les deux personnages, commença à se faire remarquer.

- Mais ma chère, je vous parle de savoir-vivre ! Vous me direz, c'est sûr, que les bonnes manières ne sont faites que pour les gens d'une certaine classe sociale ! Si les personnes de votre rang ne peuvent en bénéficier, c'est comme cela, un point c'est tout ! s'emporta Mary.

- Intolérante et raciste par dessus le marché ! Nan mais je rêve ! Comment des spécimens de ton genre peuvent-ils encore exister à notre époque ?! Tu te prends pour qui ? Ta petite robe de princesse et tout ton luxe, tu peux les laisser chez toi ! Ici, c'est la réalité, ma jolie, l'ambiance de la rue, comme on dit dans mon quartier. Et c'est pas une petite peste qui va me dire où je dois aller ou ce que je dois faire, c'est compris ? ...ou faut-il que je te le dise autrement ? Mes parents à moi n'ont jamais eu la chance de faire des études, ils n'ont pu être aidés financièrement. Quant à moi, ce n'est guère mieux !

- Ah ! Mais ça, ce n'est pas mon problème, ma chère... : vous croyez vraiment que des gens comme nous vont subvenir à vos besoins ? La vie est un combat, il ne faut pas rester à ne rien faire ni attendre que les riches vous aident !

- J'hallucine ! C'est toi qui me dis ça ! Mais c'est qu'elle est comique, la petite ! Toi, il te suffit de claquer des doigts pour obtenir tout ce que tu désires ! Moi, ma vie est une survie. Tu ne vas pas me dire que tu ignores toute la misère qui règne ici, juste devant tes yeux ? "

L'ambiance devint "électrique" et Sam, voyant Mary impassible, s'emporta de plus belle :

- Pourquoi, dans ce pays, traite-t-on les pauvres comme des personnes inférieures ? Et ça, on nous le fait bien comprendre ! Nous sommes des êtres humains, nous souffrons de cette situation tous les jours de notre vie. Tu crois vraiment que ça me plaît de me lever tous les matins en ayant bien conscience que je n'aurai jamais la chance de faire quelque chose de ma vie ? On a réellement l'impression que c'est inscrit sur notre front, que nous sommes pauvres. Les gens nous rejettent, nous crachent dessus et nous en font voir des vertes et des pas mûres ! Tu trouves ça normal ?

- En tout cas, je trouve tout à fait normal que tu ne mènes pas la même vie que moi. Ce serait un vrai comble de voir des Noirs commander à des Blancs dans une entreprise ! Au mieux, vous pouvez y être agents de sécurité !

...Et Mary éclata de rire, ce qui agaça fortement Sam. Un tic nerveux se laissait voir sous son oeil, ce qui ne présageait rien de bon, car cela signifiait qu'elle était dans un état de colère incroyable !

- Il est vrai que pour vous, les américains aisés, vous n'hésitez jamais à étaler devant les autres votre richesse. C'est dingue, dans ce pays, il suffit de regarder la voiture d'une personne pour connaître son statut social ! La règle aux Etats-Unis est d'en mettre plein la vue aux pauvres, c'est ça ? Et quand on n'a pas les moyens, on est des moins que rien ?... désolée, je rejette toutes ces "idées"...

- Et puis quoi encore, on ne va pas céder à vos exigences ! Cette fois-ci, c'en est de trop ! Je ne vois pas pourquoi je resterai une minute de plus à me laisser traiter ainsi !

Alors Sam , saisie d'une grande fureur et sans plus réfléchir, gifla Mary avec force. Cette dernière, ne sachant que dire, lui annonça maladroitement que cette affaire serait traitée devant les tribunaux, mais elle commit là une deuxième erreur et se fit gifler de plus belle.

- Barre-toi, petite bourgeoise !..

Et c'est ainsi que s'acheva le débat : Mary s'en alla, une main sur sa joue gauche enflammée tandis que Sam, la regardant partir en courant, s'effondra en larmes. Il faut dire que tous les propos polémiques tenus par Mary l'avaient bouleversée...

Quant à Mary, gênée par la tournure des événements et consciente d'avoir été odieuse, elle ne parla à personne de cette histoire de gifles...


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Iconographie : une autre "jaquette" pour ATALA ?

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