Fiche technique UN ROI A NEW-YORK ( 1957 )

Scénario : Charlie CHAPLIN. Image : Georges PERINAL. Musique : Charlie CHAPLIN.

Avec Charlie CHAPLIN : le roi / Maxine AUDLEY : la reine / Dawn ADDAMS : Ann / Michael CHAPLIN : le petit garçon.

Le roi dépossédé d'une petite monarchie européenne arrive aux U.S.A. dans l'espoir de refaire sa vie. Aux prises avec une journaliste de télévision, le grand monde, les agents de publicité, la Commission des Activités Anti-américaines, le Roi Shadow, dégoûté par la folie de la vie américaine en ce milieu des années 50, décide de rentrer en Europe.

Sur cette trame, Chaplin s'est employé à tourner en ridicule, mais avec un humour particulièrement aiguisé, un certain nombre de sujets qui vont du MacCarthysme aux déclarations dogmatiques en passant par le rock and roll des "fifties" et même les films sur grand écran. Satire d'une société devenue temporairement malade, Un Roi à New-York ( réalisé à Londres ) fut l'occasion pour Chaplin d'extérioriser sa colère et sa tristesse envers tous les moyens de pression utilisés pour l'obliger à fuir sa terre d'adoption : les Etats-Unis.
Notes rédigées d'après le Dictionnaire des films de G. Sadoul ( Ed. du Seuil ).

"Charlot Chaplin. Du rire aux larmes." ( Télérama hors / série du 16 octobre 2002 )

Autre résumé, extrait du Télérama hors série "Charlot Chaplin" : le roi Shadohv, monarque détrôné, arrive à New-York, ayant réussi à sauver les fonds de la Trésorerie royale. Au lendemain d'une nuit dans un night-club, il apprend que son premier ministre s'est enfui avec l'argent. Son épouse s'envole pour Paris après avoir demandé le divorce. Le voilà seul et ruiné. Il accepte d'accompagner Ann, brillante animatrice d'un programme télévisé, à une réception, sans savoir que des caméras le filment toute la soirée... Un soir, il recueille Rupert, un enfant de 10 ans qu'il avait remarqué lors d'une visite dans une école. Celui-ci lui raconte que ses parents ont été condamnés par la Commission des activités anti-américaines. Shadohv est aussitôt soupçonné de communisme. Blanchi, il repart pour l'Europe, où il compte retrouver sa femme. Dans son avion, il n'a même pas un regard pour New-York...

Commentaire : déçu par l'Amérique, persécuté par la presse, Chaplin a quitté les Etats-Unis après avoir subi des enquêtes relatives à ses opinions politiques. C'est un homme désabusé qui, de retour dans la vieille Europe, s'empresse de laisser échapper toute son amertume. L'échec de Monsieur Verdoux, dix ans plus tôt, a consacré la rupture avec un public qui ne le comprend plus. Privé de ses techniciens habituels, Chaplin ne retrouve jamais l'ironie mordante des Temps modernes et sa critique de la société américaine est sans surprise. Un roi à New-York devient en revanche plus émouvant lorsque Chaplin parle de la chasse aux sorcières dont il a été victime et lorsqu'il dénonce les tentatives d'intimidation et de manipulation. La satire trop facile laisse alors place à une tristesse et à une âpreté auxquelles il est difficile de ne pas être sensible. // A.M.

Télérama hors/série "Charlot Chaplin", page 77, Les films. 16 octobre 2002

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