L'Amour vainqueur / Les Coraux de la Mer Rouge / L'Ombre de la Mort / Mystère au Musée / Ric et la "Cinestar"

ROMAN rédigé par A. el M.

( 2ème 2 )

L'OMBRE DE LA MORT

Chapitre 1

La découverte

 

C'était le moment solennel. Lord Frankchester Hower retint sa respiration. Frissonnant d'émotion, il posa la main sur le sarcophage.

Comme des morts, ou plutôt des momies, les autres membres du groupe regardaient avec de grands yeux le grand sarcophage doré garni de saphirs et de rubis. La tête noire d'Anubis, le dieu-chacal, fixait le vide de ses yeux de diamant comme s'ils étaient vivants.

Enfin, et avec grand effort, Lord Hower réussit à ouvrir le sarcophage doré. En regardant à l'intérieur, l'égyptologue faillit laisser le couvercle retomber. Mais il le retint à la dernière seconde. Enfin, les bandelettes blanches apparurent...

 

"Mesdames et Messieurs, s'il vous plaît, attachez votre ceinture, demanda l'hôtesse de l'air. Nous allons atterrir dans quinze minutes."

Le professeur Jorgën Gütenburg regarda par le hublot. Il vit l'ancienne cité avec tous ses trésors.

Juste en bas, le temple d'Ipet Sout (Karnak) résistait au temps. Le "Son et Lumière" en l'éclairant le faisait ressembler à une île au milieu d'une mer d'obscurité. Il paraissait un intrus au milieu des immeubles modernes.

Un peu plus loin, la Vallée des Rois était plongée dans la nuit. De même que sa voisine, la Vallée des Reines.

A l'horizon, le professeur vit une lueur. Il distingua le Ramesseum avec ses immenses colonnes, le chef-d'oeuvre destiné à glorifier Pi-Ramsès.

Le professeur se redressa. Il se demandait pourquoi son vieil ami et collègue Lord Hower lui avait demandé de venir à Louxor. Tout ce qu'il lui avait écrit dans son télégramme était: "Viens d'urgence". Le professeur mourait de curiosité.

Soudain, l'avion s'agita. La voix monotone de l'hôtesse retentit de nouveau pour annoncer l'arrivée à destination.

En rassemblant ses bagages, ce fut la grande surprise: il aperçut un autre vieux et cher collègue Marcello Vicci.

"Marcello !" s'écria le professeur Gütenburg.

L'italien se tourna d'une manière automatique: il n'y avait qu'une seule personne au monde qui l'appelait par son prénom.

"Ah, c'est toi, Jorgën ! Le monde est petit ! Bona sera, coppendo !" dit-il d'une manière si comique que les gens autour d'eux éclatèrent de rire, car Marcello était petit et gros, et avait une barbe et des cheveux ébouriffés. Il ressemblait à Pavarotti comme un frère jumeau.

Après plusieurs "Comment ça va ?" et plein de "Tu te souviens de la fois où...", les deux vieux amis reprirent leur sérieux.

"Mais qu'est-ce qui t'amène ici ? demanda enfin Herr Gütenberg.

- J'allais te poser la même question !

- Tu te souviens de Lord Hower qui nous accompagnait lors de la recherche de la tombe de Ramsès IV il y a quinze ans ? C'est lui qui m'a demandé de venir vite, je ne sais pas encore pourquoi.

- Mais ça alors ! Je suis ici pour la même raison!"

 

 

Chapitre 2

Au milieu du Nil

 

Sous la lumière de la pleine lune, le Nil luisait. On pouvait remarquer, au beau milieu du fleuve, une barque immobile avec cinq silhouettes dedans. En plus de Lord Hower, du professeur Gütenberg et de Marcello Vicci, il y avait Philippe et Louis Magnat, deux frères français.

"Mes chers égyptologues et anciens confrères, commença Lord Hower, je sais que vous avez mille questions en tête, et que vous ne comprenez pas pourquoi je vous ai demandé de venir à Louxor, ni pourquoi nous sommes ici."

Il s'arrêta pour reprendre son souffle, puis il reprit: "Premièrement, je vous ai amenés dans cette barque parce que ce que je vais dire est très grave et doit rester secret... Deuxièment, je vous ai demandé de venir à Louxor parce que... " Le professeur parut gêné et troublé. Finalement il dit:

"Je vais devoir commencer par le début: à la fin de mes recherches dans la Vallée des Rois, j'ai mis à jour la tombe du Grand Prêtre d'Anubis située à l'extrémité de la vallée et qui était bouchée par un énorme rocher. J'ai découvert cette grotte par hasard, avec le détecteur de métaux. Elle était si bien fermée qu'il m'a fallu une grue pour l'ouvrir.

"En ouvrant cette grotte très profonde, on a découvert tout au fond la porte de la tombe. Après l'avoir ouverte, nous avons été éblouis par la grande statue dorée du dieu-chacal qui masquait le sarcophage. Ses yeux étaient composés de diamants et son sarcophage était orné de pierres précieuses.

"Savez-vous qui est le propriétaire de cette tombe ? C'est Sominhat, le grand prêtre d'Anubis ! J'ai compris cela grâce aux hiéroglyphes gravés sur le mur, mais tout de même j'ai été très étonné parce que cette tombe se trouvait dans la Vallée des Rois où seuls les rois pouvaient être enterrés. Alors j'ai supposé que ce prêtre avait un grand pouvoir même sur les rois. J'ai d'ailleurs lu sur les murs qu'il était un expert en magie noire.

"Mais la grande surprise c'est qu'il y avait une chauve-souris momifiée dans la tombe. Je l'ai confiée au laboratoire du Musée du Caire pour la faire analyser. J'ai découvert que c'était une espèce disparue de vampire qui se nomme Myotis Griscens et qui vivait auparavant en Egypte..."

Mais le professeur ne put continuer son récit, et murmura:

"Retournons à l'hôtel, j'ai mal à la tête..."

Un des cinq archéologues commençait à ramer vers le bord quand soudain la lune se cacha. A ce moment précis, une silhouette ailée gifla le professeur Hower et le blessa avec ses griffes avant de s'envoler comme elle était venue.

Tout s'était passé si vite que les autres n'avaient pas eu le temps de réagir. Mais quand ils se remirent de leur stupéfaction, ils se précipitèrent vers la victime et lui attachèrent une écharpe pour arrêter l'hémorragie. Puis ils comprirent que ce n'était pas le moment d'élucider des questions sans réponses et ils ramèrent le plus vite possible vers le bord tout en frissonnant...

 

 

Chapitre 3

L'arrivant

 

Le médecin de l'hôtel, Dr Adel Fakry, se pencha sur le corps évanoui du professeur Hower et examina la blessure puis il dit:

"La blessure est profonde, mais heureusement, pas d'infection. C'était un chien errant, vous dites ?

- Oui, oui !" répondit l'archéologue Jorgën Gütenburg en bégayant. Les autres compagnons parurent étonnés par ce mensonge mais personne ne le contredit.

Jorgën était tellement couvert de sueur et perturbé qu'en le regardant, on aurait dit qu'il avait rencontré un revenant... Il ne pouvait quand même pas dire la vérité et dévoiler le secret de son ami.

Dr Fakry avait un accent français naturel, et, s'il avait été un peu plus clair de peau, on aurait juré qu'il était français. Il avait aussi un langage impeccable dû à son éducation dans le Collège de Pères Jésuites (ce dont il se vantait) et à ses études universitaires à Paris. C'était un homme d'une cinquantaine d'années. Il avait les cheveux brossés avec soin et l'intelligence débordait de ses yeux.

Les quatre archéologues étaient là dans la chambre d'hôtel de leur hôte.

Quand le médecin eut fini son examen, il écrivit quelques calmants et murmura avant de partir:

"N'ayez crainte, messieurs. Il retrouvera ses forces dans quelques heures." Puis il les salua poliment et s'en alla.

 

Professeur Gütenburg était l'un des plus fidèles amis du professeur Hower. Il l'avait même accompagné dans beaucoup de ses recherches. C'était à cause de cela qu'il était inquiet pour son meilleur ami. Il allait et venait devant la chambre du professeur, parcourant ainsi des kilomètres, quand soudain il s'arrêta. Il paraissait se souvenir de quelque chose. Il consulta alors sa montre et dit tout haut:

"Il ne va pas tarder à venir..."

 

En effet, quelques minutes après, un homme de la réception téléphona pour annoncer l'arrivée de monsieur Livsky Korsakov, le cinquième invité du professeur Hower.

Jorgën descendit avec les trois autres collègues pour accueillir l'arrivant. Un discours ferme se déroula entre les hommes, sans laisser paraître de sentiments, selon l'habitude des grandes personnes. Cette réunion de personnes de différentes nationalités discutant amicalement aurait dû être photographiée pour les Nations Unies.

Et voilà qu'ils entendirent:

"Ah, c'est toi Livsky ! Tu viens d'arriver de Moscou ?"

Pour un instant, Livsky parut étonné, mais il reprit vite son sourire.

" Professeur Hower, vous n'auriez pas dû quitter le lit !" s'inquiéta Dr Gütenburg. Mais le vieil homme affirma qu'il était en pleine forme. Et les six confrères s'installèrent dans le salon pour prendre un verre.

"Nous avons tant de souvenirs ensemble, mes amis, et la chaîne dorée avec l'oeil de que nous portons tous autour du cou le prouve bien...

- A la santé de ! s'écria Vicci qui trouvait toujours le mot pour rire.

- A la santé de ! répondirent les autres.

- Mais pourquoi n'es-tu pas arrivé hier comme prévu ? demanda Frankchester.

- J'ai dû attendre six heures parce qu'il y avait un orage et l'avion ne pouvait pas décoller... Mais comme il fait beau, ici à Louxor !" ajouta-t-il rapidement. Il ne dit pas un mot à propos de la bande de gaze qui recouvrait la joue gauche de Lord Hower comme s'il avait peur de le vexer.

 

Tout dormait tranquillement cette nuit-là, et le silence était total, comme si celui des tombeaux des pharaons et de l'autre monde était venu régner sur l'ancienne cité...

 

 

Chapitre 4

Crimes successifs

 

Mais le silence ne régna que quelques heures : il fut interrompu à minuit trente par le cri d'un homme en français, qui retentit dans tous les coins de l'hôtel : "Au secours ! Mon frère !"

Tout le monde accourut en robe de chambre, le personnel, les clients et les égyptologues : une foule s'était rassemblée dans le jardin de l'hôtel autour d'une homme agenouillé près d'un autre évanoui. Lord Hower réussit à se faufiler entre les gens, et, ses yeux, en apercevant la scène, s'agrandirent jusqu'à sortir presque de leurs orbites : Louis Magnat avait un profond coup de griffe sur la joue gauche !

 

Les médecins de l'Hôpital International de Louxor avaient essayé plusieurs traitements, mais en vain... Ils n'avaient pu diagnostiquer la maladie. Ce qu'ils avaient déclaré, c'était que le cas de Louis était près de la Rigor Mortis ( le raidissement du corps deux heures après la mort) mais la seule différence était que la victime était encore vivante. Son coeur battait régulièrement mais le corps était paralysé.

Le docteur Adel Fakry arriva et constata que les traces de griffes contenaient une substance empoisonnée inconnue.

 

Dans leur chambre à l'hôtel, les cinq égyptologues étaient assis, et Philippe raconta tristement le début de cette scène.

"Vers minuit moins vingt, Louis était descendu dans le jardin pour prendre l'air et marcher un peu parce qu'il n'arrivait pas à dormir. Comme il ne revenait pas, je suis descendu le voir, et j'ai cherché longtemps avant de trébucher sur son corps étendu par terre, la figure couverte de sang... " et il arrêta son récit.

- Les traces de la griffure sont les mêmes que pour moi, c'est le même volatile, mais qui ressemble à une chauve-souris ou plutôt à un vampire, remarqua Lord Hower.

- Mais comment et pourquoi ? demanda Jorgën.

- Quelqu'un veut nous nuire pour une raison que nous ignorons... En tout cas, personne ne doit rien savoir de cette affaire, c'est pour cela qu'on a dit à la police et aux médias qu'on ne savait rien. Nous irons demain inspecter la tombe dont je vous ai parlé. Bonne nuit."

Lord Hower n'en dit pas plus. Il n'avait plus la même confiance après tous ces accidents...

 

Le lendemain matin, ils étaient prêts à aller à la Vallée des Rois. Lord Hower, le professeur Gütenburg et Korsakov attendaient dans le salon Signore Vicci qui n'était pas encore descendu. Philippe ne viendrait pas, il était à l'hôpital, auprès de son frère.

"Ça alors ! On l'attend depuis un bon quart d'heure! grommela Jorgën. Je vais monter l'appeler."

Deux minutes s'étaient à peine écoulées que le reste du groupe le revit descendre, le visage embarrassé. Devant leur regard interrogatif, il jeta:

" Trois victimes en 24 heures !"

 

Cette fois-ci, le vampire était entré par la fenêtre, s'attaquant à Marcello Vicci qui dormait toujours les fenêtres ouvertes. Et la même scène se reproduisit : les gens, l'ambulance, la police, les journalistes etc... On conseilla ensuite aux égyptologues de ne pas sortir seuls et de ne pas dormir les fenêtres ouvertes.

Lord Hower était préoccupé. L'après-midi, Livsky alla au musée pour déchiffrer quelques manuscrits. Philippe était rentré de l'hôpital et prenait le thé avec Jorgën dans sa chambre.

Soudain Frankchester entra dans la chambre et dit:

"Je me suis décidé. Pardonnez-moi de ne pas vous l'avoir dit plus tôt..."

Il s'assit alors dans un fauteuil, puis il reprit le discours interrompu...

 

 

Chapitre 5

Le coupable

 

"Comme je vous l'ai dit, j'ai envoyé la chauve-souris au laboratoire du Musée du Caire pour la faire analyser. Ça a été fait. Mais le lendemain, la bête avait disparu. On a cherché dans le hangar où on l'avait entreposée et on a remarqué qu'une des vitres du plafond était cassée !

"On m'a prié de ne pas divulguer la nouvelle, mais je pense que c'est nécessaire de vous le dire.

- Tu veux dire que cette bête est... est revenue à la vie, s'est échappée et a causé tous ces incidents ! s'exclama Philippe.

- Non, non! Peut-être une personne a-t-elle organisé ce coup de théâtre afin de nous effrayer et de nous empêcher de faire quelque chose puisqu'elle n'a pas cherché à nous tuer", raisonna Jorgën.

C'est alors que d'un coup sec et violent la fenêtre se brisa et que le vampire chargea tout droit sur ce dernier. Mais cette fois-ci tous étaient sur leur garde : ils se dispersèrent et chacun saisit l'objet le plus proche afin de se défendre.

Philippe, poussé par la vengeance, lança de toutes ses forces un vase en cristal sur l'assaillant ailé, mais rata son coup et le vase se cassa contre le mur.

Entendant ce vacarme, le policier de garde qui attendait devant la porte entra en criant: "Que se passe-t-il ?"

A cause de tous ces mouvements, les radars du vampire furent troublés et, effrayé, il s'enfuit par la fenêtre.

"Vite ! Suivons-le, ne le perdons pas de vue !" s'écria Lord Frankchester.

Les trois égyptologues suivis par le policier se précipitèrent vers le garage de l'hôtel et sautèrent dans une Cherokee avant de se lancer à la poursuite de la bête aveugle qui était la clé du mystère.

Heureusement que les immeubles dans cette région étaient assez bas et que leur objectif volait assez haut.

"Nous nous dirigeons vers le désert ! constata Philippe.

- Précisément vers la Vallée des Rois", précisa Lord Hower.

L'animal paraissait connaître bien son chemin. Enfin, il atterrit sur un perchoir qu'un homme tenait. En voyant le véhicule, cet homme tenta de s'échapper, mais un coup de feu tiré en l'air par le policier suffit à le maintenir à sa place.

"Mon Dieu! Mais... mais cet homme...

- Pas de doute ! C'est bien lui !"

 

Au poste de police, devant Philippe, Frankchester et Jorgën, Livsky Korsakov avoua tous ses méfaits.

"Pourquoi as-tu cherché à nuire à tes collègues ? Comment ? demanda le commissaire Tarek Ateya.

- Voilà, voilà, j'avoue tout... Depuis notre dernière découverte ensemble des bijoux de Toutmosis II, je hais le Professeur Hower et les autres, parce qu'ils m'ont traité de voleur après avoir remarqué que quelques bijoux avaient disparu. (C'est vrai, j'en ai pris quelques-uns mais j'ai le droit à une récompense après cette découverte, pas vrai ?) Ils m'ont donc empêché de prendre possession de quelques manuscrits. Depuis ce moment, j'attends patiemment le jour de ma revanche. Récemment, un ami nubien que je payais pour qu'il m'informe de tout ce qui se passait, m'a dit que Lord Frankchester Hower était venu faire de fouilles. Alors, je lui ai dit de s'introduire dans le groupe des hommes qu'il louerait. C'est alors que le professeur a découvert dans la Vallée des Rois une tombe intacte, celle du grand prêtre d'Anubis, Sominhat. Le nubien m'en a informé, et m'a dit aussi qu'il y avait une chauve-souris momifiée, et que le professeur l'avait envoyée au labo du musée du Caire.

"Là, apparaît mon génie, dit-il fièrement. J'ai pensé que le jour de ma revanche était arrivé. Et j'ai organisé un plan impeccable :

"J'ai d'abord pris l'avion et fait étape au Brésil où on prétendait avoir aperçu une espèce rare de vampire. J'ai payé cher pour en capturer un, car c'est une espèce extrêmement intelligente. Je suis ensuite parti pour Le Caire après avoir entraîné le vampire à reconnaître l'oeil de et à griffer ceux qui en portaient un: j'ai mis du temps, mais j'ai fini par arriver à mon but. J'ai alors téléphoné à un complice au musée du Caire et l'ai payé pour dénicher la momie de la chauve-souris et briser la vitre de façon à tromper les autres en faisant croire à une superstition. Puis, une fois arrivé à Louxor, j'ai enduit les griffes du vampire avec du poison que j'avais trouvé une fois dans une tombe et dont j'avais alors pensé pouvoir un jour me servir; la propriété de ce poison est qu'il paralyse tout le corps et les fonctions vitales, sauf le coeur. Je connais l'antidote de ce poison, il était inscrit sur le flacon. Puisque ce vampire utilise les ondes ultra-sonores pour identifier les objets, il reconnaît l'or facilement grâce à la réflexion des ondes, parce que c'est une matière dense.

"Et comme toutes mes victimes étaient dans le même hôtel, et portaient toutes l'oeil de doré, elles seraient attaquées par mon vampire dès qu'il les apercevrait, et, par conséquent, empoisonnées par ses griffes. Je ne voulais pas les tuer, mais leur causer des problèmes, et détruire leur réputation...

"Ha ha ha! Je suis un génie !" s'écria l'homme en se vantant de son plan diabolique. Puis il reprit:

" Mais la chose qui me tracasse: pourquoi n'as-tu pas été paralysé comme les autres, Frankchester?

- Peut-être que la dose de poison n'était pas suffisante, ha ha ha! " répondit ce dernier en éclatant de rire.

- J'ai décidé de mettre le suspect en garde à vue quatre jours avant de le présenter au juge", dit le commissaire avant de se retourner vers Livsky et de lui annoncer: " Vous avez commis vos méfaits en terre égyptienne, vous serez donc jugé en Egypte."

 

 

Epilogue

L'esprit du mal

 

Le prisonnier nº 153, le dénommé Livsky Korsakov, est assis contre le mur de sa cellule dans la prison de Louxor, le visage enfoui dans les paumes de ses mains. C'est alors qu'il voit une petite lueur illuminer petit à petit le cachot. Il lève la tête et voit comme un minuscule cyclone de lumière qui tourne lentement. Peu à peu, ce cyclone grandit et tout d'un coup il explose sans faire le moindre bruit en de petits points lumineux dispersés dans la cellule.

Livsky croit à une hallucination. Il se frotte les yeux, mais les points lumineux sont toujours là. Il remarque que, petit à petit, ces points se rassemblent pour former enfin...

Les yeux du prisonnier s'élargissent: devant lui s'est formé un homme portant une "galabeya" marron déchirée et une écharpe sur la tête... La tête... En voyant cette tête lumineuse, de couleur gris blanc, Livsky pousse un cri rauque et étouffé, et d'une voix étranglée, chuchote :

"Ho...Hower !"

Un rire caverneux lui répond, qui fait trembler ses os:

" Alors, tu te demandais pourquoi je n'avais pas été empoisonné comme les autres ? grinça Hower. Normal, parce que spirituellement je suis Sominhat, le grand-prêtre d'Anubis, et je déteste qu'on vole mes objets ou mes animaux, spécialement Sinmet, ma chauve-souris... Je vais te faire goûter ma vengeance..."

 

Le lendemain, les deux égyptologues étaient guéris, ils étaient sortis de leur évanouissement après avoir pris l'antidote.

Le professeur Hower avait disparu depuis la veille. Quelques nubiens affirmaient avoir vu un homme vêtu de haillons se diriger vers une tombe de la Vallée des Rois. Lorsque les égyptologues vinrent voir la tombe, ce matin-là, ils ne trouvèrent pas l'ouverture : quelqu'un avait dû la reboucher et la camoufler. Tout ce qui fut trouvé, c'est une vieille pierre portant une inscription dont on ne comprit pas le sens :

Moi, Sominhat, le grand-prêtre d'Anubis, j'ai décidé de retourner à mon repos éternel après avoir constaté que les forces du mal règnent toujours sur ce monde.

Quant à Livsky Korsakov : quand le gardien était venu lui apporter le petit déjeuner, il avait vu un spectacle qui l'avait fait vomir: la tête du prisonnier était séparée du corps, l'oeil gauche arraché, le crâne apparaissait, et l'oeil de était dessiné par terre: les sourcils, les cils et le bâton en spirale avec du sang ; l'oeil lui-même était l'oeil gauche arraché de Livsky...

 

La FIN

ou peut-être le Début...

 

A. el M., CSF

Le Caire, le lundi 15 mai 2000

 

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