Francophonie, défense et illustration

L'Amour vainqueur / Les Coraux de la Mer Rouge / L'Ombre de la Mort / Mystère au Musée / Ric et la "Cinestar"
M. el A. (2ème 4)


RIC ET LA "CINESTAR"

 

Chapitre premier

 

"Je reste avec mon père, c'est toi la fautive !

- Mais tu l'aimais tant auparavant! Rappelle-toi, tu ne parlais que d'Albert Link, le fameux acteur !

- Je l'aimais pour son art, mais c'est pas gentil de la part de ce babouin de 70 ans jadis séduisant...

- C'est... c'est... c'est ton père qui l'a voulu!

- Et alors, j'suis vot'victime, et maintenant c'est l'tour d'papa, s'il te plaît, appelle-le".

 

En effet la vie de Ric est devenue très désagréable. Il y a quelques mois, sa mère a piqué une crise de jalousie envers son mari, détective acharné, absorbé par son travail avec une jolie partenaire. Dans cette période d'impasse, Viviane, la mère et figurante réputée dans toute la Californie (mais cependant pour des rôles négligeables : tantôt vendeuse, tantôt extra-terrestre muette ou simplement passagère, bohémienne ou passante), a rencontré le vieil acteur d'origine anglaise dont la carrière continuait à faire merveille aux Etats-Unis. Ils se sont décidés au mariage après le divorce, et maintenant elle essaie de reprendre l'adolescent à Derrick, le père.

 

Ric voit bien que sa mère bénéficiera de la fortune du futur mari qui en fera une actrice réputée, alors que son père, le brave flic de Los Angeles, n'y gagnera rien et perdra même sa famille, auparavant heureuse. Ce dernier vient de pénétrer dans la chambre de Ric. C'est un homme assez menu, dont Ric n'a hérité que la taille moyenne et les cheveux châtains. Mais du point de vue du caractère, ils sont les mêmes, et malgré les yeux différents, on distingue le même regard tranchant, la même lueur d'intelligence, avec une raie de lumière transversale comme celle d'un onyx sous la lune de San Diego où l'adolescent passe ses vacances, et où il peut voir de jeunes vendeurs mexicains. Un jour, un homme, qui lui servait une "Florida" dans un pub, lui a raconté que Zorro était espagnol d'origine et qu'il avait vécu en Californie alors que Los Angeles n'était encore qu'un village. Son vrai nom était Don Diego de la Vega, et il fut surnommé Zorro ("renard" en espagnol) pour son habileté et sa ruse...

N'allons pas trop loin de notre sujet et revenons à notre famille éclatée. Derrick entre dans la pièce triste et en désordre. Il a sa façon, claire et sincère. Sachant qu'il n'a pas besoin d'avant-propos ni de préface ennuyeuse, il jette:

"Va avec elle, promets-moi de ne jamais la quitter."

Ric n'en croit pas ses oreilles. Après toutes ces disputes, ces conflits, ces injures, ces mots blessants, il l'aime encore! Ric pense que son père est un brave type et que les gens ne sont plus si fidèles de nos jours. Quelle veine d'avoir un père si vertueux! Devant cette attitude éblouissante, Ric le lui promet, et, pour manifester son profond respect, dit qu'il compte bien tenir sa promesse, à n'importe quel prix.

 

En entrant au salon, il sait que sa mère renifle déjà depuis longtemps dans un silence solennel comme celui qui règne pendant l' enterrement d'un grand-père ou d'un vieux prof au Collège, le premier suivi par ses petits-enfants, le second par ses élèves (pas les cancres, bien sûr), deux cérémonies qui ont en commun les prêtres dont la voix déclame des passages de la Bible en latin au milieu des reniflements des jeunes demoiselles (petites-filles, élèves) pareils à ceux de sa mère, un peu plus vieille, des sons durant quelques secondes d'éternité.

Il s'approche, serre la femme qui se sent coupable. Celle-ci frémit un peu, puis relâche ses muscles. Non, il ne peut pas l'abandonner, elle est trop faible. D'un ton grave, il déclare:

"J't'accompagnerai".

Les beaux yeux azur rougis s'épanouissent comme ceux d'un enfant devant son cadeau d'anniversaire si souhaité. A la porte opposée, derrière le dos de sa mère, son père lui sourit en clignant de l'oeil.

 

Cinq minutes sont passées, puis le ronronnement rauque de la Ford de la police retentit et s'apaise peu à peu. Maintenant, ils se séparent, Ric et Viviane, chacun de son côté, pour prendre un peu de repos. Les fanfares du destin inconnu lui décrivent comment pourrait être le fruit défendu, que son avenir prépare en cachette.

 

Chapitre deuxième

 

"Bip, bip !" fait le klaxon d'une Jaguar antique, coupant l'air chaud de l'été comme un de ces poignards acérés avec lesquels on coupait les mangues en deux quand Ric allait il y a cinq ans à San Bernardino. Il s'y sentait si amusé ! Et surtout quand ils allaient à Palm Springs les jours de beau temps. La Ford, vieille comme le temps, se dandinait sur la route et tous chantaient avec la voix de Cher, émise par la radio-récepteur-émetteur de la police.

Viviane laisse tomber son toast par terre, court vers la porte. Albert Link descend du véhicule. Ses cheveux brillent de mille feux comme la neige polaire. Il est d'une extrême élégance mais cela n'impressionne pas Ric, ni ne l'angoisse. Voilà une semaine que ses parents sont divorcés et que le nouveau compagnon de sa mère vient les chercher pour préparer les immenses fiançailles du mois prochain.

 

"Entre donc ! dit la belle femme en serrant l'homme légèrement barbu.

- Hello, Vivie ! Hello, Ric ! T'es prêt pour choisir l'costume ?

- ..............

- Ne m'en veux pas ! Que ma belle voiture explose dans le jardin que j'ai cultivé de mes propres mains pendant trente ans, si je ne t'aime pas ! Allons, montez dans la voiture."

Après des regards suppliants jetés par sa mère, Ric obtempère et s'installe sur la banquette arrière de la décapotable. L'homme, comme un fou, démarre et survole les pavés vers sa maison. A la grande déception de Ric, il n'y a pas de ceinture de sécurité, et, plus grave, sa mère, qui se plaignait que son père allait trop vite, défait son chignon et paraît heureuse avec ses cheveux flottants. Elle ne se rend même pas compte qu'elle a perdu son écharpe en soie, offerte par Derrick, à Noël dernier.

 

Au bout d'un trajet plein de nausées, ils descendent devant une villa très cossue avec un jardin pleins d'ifs et d'ylang-ylangs. Tous les trois se dirigent vers la porte. Juste après avoir dépassé un magnifique chêne, ils sont propulsés une demi-dizaine de mètres en avant par une horrible explosion. La Jaguar n'est plus que flammes et cendres, le jardin anéanti. Les domestiques se ruent, aident le feu à s'éteindre et les victimes à se relever.

"Il en a réchappé comme une otarie, damné qu'il soit, ce vieux grigou !" murmure un homme grand et rougeaud avec un accent coupable mais ne perdant ni la dignité ni le flegme anglais.

"Yes, sir, if that likes", réplique un gars du Yorkshire avec un éclat glacé dans ses yeux verts.

 

Chapitre troisième

 

Un bon mois passe après l'accident. Ric n'est pas superstitieux, comme sa mémé morte il y a deux ans. Chaque dimanche, après la messe, elle allait chez une voyante dans la rue d'à-côté et ne pouvait fermer l'oeil que si le destin se prévoyait sans émissions manquées, sans cake brûlé ou chien malade.

Ainsi, avoir parié sur ses choses les plus adorées et perdu ce pari par un sale coup du destin, sans raison claire... Tout cela n'était pas très rassurant.

Le soir du mariage, toute la Californie est là, dans Link's Palace. Les journaux et les télévisions voulaient couvrir l'événement comme un drap couvre un petit enrhumé, ou une ménagère ses casseroles en aluminium en attendant que ses petits diables viennent manger.

Ric bouillonne, il est sur le point d'éclater en voyant Viviane plus belle que jamais. Son chignon blond piqué d'un peigne orné de perles ressemble à une couronne divine d'Aphrodite. Une fine robe argentée serrée aux cuisses la moule comme un gant. Ses parures scintillent sous les flashes comme les écailles d'une sardine sous les rayons fulgurants du Pacifique. Après l'annonce officielle du mariage pour le reste de la foule - des funérailles pour Ric - , Albert offre à son épouse une parure exagérément immense, de rubis rouges. Aussitôt, elle l'accroche. Sa coiffeuse lui indique que ça va gâcher sa coiffe et son costume blanc-aile d'ange. "Madame" refuse et jure de ne jamais l'enlever.

Elle ! Elle qui gardait les cadeaux de Derrick pour les offrir et faire ainsi des économies! Même le papier cadeau était soigneusement enlevé et enfermé dans une boìte en carton. Vraiment, cette fois, c'est trop. Il prend un verre de bière et le jette vers le gâteau à dix-huit étages.

Sans avoir eu le temps de crier gare, le gâteau explose et provoque la chute du grand lustre de cristal. Les débris de verre se propagent et les vedettes des States en ont partout, dans leurs habits de soie, leurs cheveux teints, leur teint lisse de chichiteux, leur gomina, leurs crèmes pour la peau. Les cris des braves femmes retentissent. Un vrai scandale! Jetant des injures, grommelant entre ses dents, Albert Link dit tant de mots que Ric n'en retient que quelques uns: "Ces sales Britanniques ! Ils vont m'entendre, ces... ! S'ils tiennent à leurs secrets, qu'ils ne viennent pas me gâcher la vie ou je mets mes godasses !"

"Ce vieux colley écossais ! Il croit qu'il vit un de ses films. Je veux bien du Pop-Corn d'Oregon ! " pense Ric. Mais il sait qu'il y a quelque chose de louche, qu'on veut griller son beau-père comme lors des barbecues que Derrick organisait à Santa-Anna quand il avait reçu une récompense de son chef pour avoir élucidé une difficile énigme.

Dans la nuit sombre où seules quelques étoiles brillaient, on allumait un énorme feu de camp. Ça sentait si bon la plume brûlée! Les morceaux de viande tournaient sur des broches parallèles. On riait. En somme, la vie et les sensations de chacun se mêlaient en s'animant. Quand Ric était petit, il avait de la peine pour la viande. Devant le feu, à une certaine distance, il sentait la sueur perler sur son corps, ces pauvres bouts de viande devaient vraiment souffrir, pivotant au-dessus des braises. Il imaginait parfois qu'ils lui demandaient de l'aide. Une fois même, il a donné un grand coup de pied dans le trépied portant les broches. Ric aurait même eu de la peine en voyant Link, l'assassin de sa joie, se carbonisant dans le charbon enflammé. Et puis, ils risquent eux aussi cette fin, sa mère et lui... Il préfère ne pas penser à cela. Mais qui sait... peut-être que c'est une bonne chose... peut-être que Link, craignant pour la vie de Viviane, s'éloignera, s'arrachera comme une sale sangsue portant la détresse, le malheur, le désespoir...

 

 

Chapitre quatrième

 

Si on était un "zoologue" (celui qui reste camouflé dans les taillis, avec une caméra au bout d'un périscope, pestant contre les moustiques, et qui étudie les habitudes des habitants sauvages de la savane avant que les pelleteuses géantes ne viennent les raser pour construire des usines pour les riches aux lits pelucheux et aux vêtements peinturlurés, comme Albert Link), on dirait que c'était l'affaire d'un aigle royal envoyant une buse variante ou des buses variantes à la poursuite secrète d'une hirondelle. Ou encore un musicien le verrait comme un cor qui souffle "DOOOOOoooooo"... avec des hautbois sifflant tout doux après chaque accord de mandoline...

Pour lui faire oublier la mésaventure, Albert fourre le sac de Viviane de dollars reluisants comme des écailles de tatou chinois et crépitants comme les cheveux imbibés de shampoing et qui n'ont pas été rincés, mais séchés. Puis il paie des privés pour la suivre de loin et ne se montrer qu'au moment fatal pendant qu'elle fera son shopping dans les grands magasins d'Alley. Oubliant Ric, il s'assoit au salon, par terre, au milieu, en tailleur, sous le grand lustre en cristal incrusté de jais. (Ne croyez pas, chers lecteurs, que ce lustre va tomber, j'y ai pensé avec les agents anglais, et ce serait donc un crime "déteint" et "usagé").

Ric entre dans la pièce géante qu'on croit plus vide encore et plus énorme à cause des démons de l'irritation, de l'angoisse et de la tristesse. Pour la première fois, le jeune homme a pitié du héros et lui fait une largesse en s'asseyant en face de lui.

"Tu sais, Ric, nous les trois nous risquons des pétards et des sales traquenards partout, peut-être y aura-t-il même une petite bombe ou une puce dans ce lustre...". Au bout de ces mots, une petite explosion étouffée les fait sursauter, mais rien n'arrive:

"L'ampoule est fichue" dit Ric, mais sous le regard asphyxié d'Albert, il chute par terre, suivi par son beau-père, comme deux pommes mûres, tous les deux noyés dans une soudaine brume verte.

Quand ils se réveillent, ils se trouvent dans une sorte de cage dans un grand circuit sombre plein de parties solides et humidifiées en triangles, une pluie rouge et piquante se met à descendre sur leur tête ; Ric éternue. Ce sont des épices mexicaines. Il ne faut pas être un savant en énergie nucléaire pour le savoir : c'est une usine de tortillas. Après quelques minutes d'avance lente, ils sentent que leur vitesse augmente, une lumière jaune et éblouissante jaillit et leur picore les yeux: ils vont frire dans l'huile et périr comme on périt en frites à Mc Donald's...

Un formidable BRAOUM retentit et un pipeline surgit dans la cage, sur lequel ils se trouvent assis comme sur un Pégase dans un enfer oléagineux de fer où on ne trouve que des nymphes cuites. Leurs reins les brûlent cruellement et l'oléoduc qui ajoute de l'huile brûlante dissout les barreaux. Ils enroulent leurs vêtements réduits en haillons en câble, à son extrémité ils posent la montre en pierres précieuses TRES lourde et jettent le tout : ce bracelet de fortune s'attache à un tube...

C'est presque sympa de voir deux hommes en sous-vêtements exécutant cette ascension, la plus chaude sans doute jamais réalisée, avec des stylos 22 carats en guise de piolets ; encore plus drôle de voir une star avec son beau-fils dans le bureau de l'ambassadeur américain à Mexico demandant l'autorisation de retourner chez eux sans que la presse ne vienne photographier la haute société en uniforme caleçon-tricot de corps. La catastrophe du blowed-cake a soulevé beaucoup de rumeurs parmi les myriades de bavards, concurrents écrivains et journalistes incompétents cherchant à faire un papier sur Link.

En les revoyant devant le Link's palace, le rougeaud rappelle son numéro de téléphone bizarre, et en son sabir-charabia il dit à son inconnu sans perdre patience:

"We mu'd response wi'th' escape plan !"

Les victimes manquées entrent dans le salon.

"Je ne comprends pas encore comment on n'est pas frits ! jette Ric.

- C'est qu'on est de Los Angeles et non pas du Kentucky !" réplique "Al" comme notre héros commence à l'appeler, évidemment une amitié est en train de naître entre les deux. Et tout cet enchevêtrement de sensations d'admiration, de haine, d'amour et de soupçon ne réussit qu'à former un grand point d'interrogation ou, plus sincère une "question mark"!

 

 

Chapitre cinquième

 

"Allô ? Inspecteur Derrick Brown ? Eh bien, malgré nos haines, nos rivalités, je...

- Mais il n'y a rien de ma part, rien de cette haine, ce n'est pas de l' adultère, Viviane a choisi son chemin, je suis un représentant de la loi et c'est parfaitement légal! Transmettez vot' message directement, les passereaux ne cachent pas le soleil d'août!

- Alors, S.O.S., le coeur de trois hommes vient d'être kidnappé ! crie Albert en claquant l'écouteur nerveusement.

Il s'arc-boute sur le mur orné de photos comme une anse de ses tasses de café innombrablement bues. On dirait une amorphe plantée dans le sable; il reste en cette posture. Une demi-heure après, Derrick pénètre dans la maison de luxe à laquelle on a volé la joie. Le vieux cogne sa tête à la pierre qui l'a supporté jusqu'à cette minute, et elle manque de céder sa place à une brèche. Il se retourne et avance vers l'homme à la veste bleue en titubant comme un brasseur venant de sortir d'un barril de bière où il est tombé en la goùtant. Derrick ne peut pas s'empêcher de rire. Sur tous les murs de la salle de séjour, il peut lire: "Je suis un albatros avec des ailes de colibri" ou "Je suis une autruche avec des pattes de perruche" et encore "Je suis une agave au pôle Sud". Puis le vieux bonhomme dit:

"Je suis un blaireau sans...

- ... sans miel, ni racine, ni petits animaux, devine le policier.

- Non, sans manche, ni mousse, ni rasoir" réplique gravement Albert.

A ce moment les agents qui sont rentrés la veille avec des ceinturons qui les ceinturaient fermement, rentrent avec Ric.

"Tout espoir n'est pas perdu, annonce celui-ci. On a trouvé dans la mémoire vermoulue de ce gaillard (et il désigne un grand garde à la chevelure blonde et épaisse comme les branches horizontales d'un cèdre, variété qui prospère à Phoenix, la cité sauvage et végétarienne comme un Tarzan) une annonce sur les braques anglais royaux de rare pedigree et de prix allant de 200000 livres à un million selon l'âge et la taille."

Albert blêmit: "Je vais tout vous raconter", dit-il en prenant place et en faisant signe au garde du corps bredouillant de s'en aller.

Une heure après, le compte y était. Il s'agissait des années cinquante, quand Albert Link était un jeune acteur très coté et lié par une amitié avec la fille du roi du Royaume-Uni. Ce dernier était gravement malade. Et la princesse n'avait pas assez d'argent à cause de la crise de la famille royale et des ouvriers anglais faisant la grève contre l'aristocratie. Elle accourut chez Link et le supplia de lui prêter quinze millions de livres anglaises en offrant en caution des secrets les plus sensibles de l'Etat. Puis le père mourut et elle refusa de rendre l'argent. Cinquante ans plus tard, elle essayait de tuer l'ancien ami sans que personne ne le sache, comme elle avait su faire avec tant d'autres dont sa belle-fille, son premier ministre et les animaux de la duchesse qui l'énervait, le garde personnel de son mari et une douzaine d'autres personnes. Se rendant compte qu'Albert pouvait être trop dangereux avec ses films qui avaient une signification, un appel qu'elle seule pouvait comprendre, elle s'était décidée à inscrire son nom sur un tombeau à n'importe quel prix.

Le lendemain, trois hommes en noir entrent dans un avion pour l'Angleterre ; d'un autre côté, les photographes des journaux filment l'avion personnel d'Albert Link partant avec deux inconnus pour l'Angleterre également. Albert a un capuchon et un châle en cachemire à cause d'un rhume. Les deux hommes ont la figure cachée par des lunettes de soleil et des cols remontés jusqu'au bout de leurs chapeaux. L'un est apparemment petit, l'autre apparemment fort et le troisième apparemment vieux. Ils montent dans l'avion.

Quelques secondes plus tard, l'un des trois hommes en noir sourit en voyant le petit avion de la star cracher des flammes du hublot de l'Airbus où il est. C'est Albert Link. De nouveau, on ne peut pas vaincre le "grille-but" comme il s'est appelé. Mais soudain Derrick se lève, prend la petite boìte de vitamines Centrum de la main d'Albert et la propulse en dehors de la porte de l'avion en train de se fermer. Une minute après le décollage, une nouvelle explosion secoue l'Airbus.

"Et de quatre, soupire Albert Link. Ma vie est devenue vraiment minée... Si j'étais jardinier, cuisinier ou barbier, je serais peut-être un peu plus durable.

- Y'a pas plus durable que l'éternité que tu vis, Al, commente Ric.

- C'est vrai, vous êtes protégé par un million de cerceaux elliptiques et circulaires en céramique et on vous jette du verre dessus..., dit Derrick.

- Non, mais je crois que j'ai un garçon, une fille et un petit-fils qui me servent d'impeccables anges gardiens."

 

M. el A., CSF, Le Caire

 

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