La Seconde Amérique réveille une vieille polémique littéraire née du périple de Chateaubriand en Amérique à la fin du 18è siècle... : François-René a-t-il véritablement fait ce voyage, qu'il évoque dans plusieurs de ses oeuvres, à commencer par son Journal de voyage en Amérique , sans négliger ses Mémoires d'Outre-tombe, Les Martyrs et, bien sûr, le récit intitulé ATALA ?... Selon certains critiques, bien des détails de ces oeuvres incitent à croire qu'il s'agit là d'une affabulation, d'un pur produit de l'imagination de Chateaubriand, grand amateur de récits de voyages exotiques... D'autres soutiennent le contraire... Après avoir pris connaissance d'un document évoquant cette dispute bien réelle qui opposa plusieurs critiques célèbres du 19è siècle, les élèves ont imaginé, sous forme de dialogues argumentatifs nourris de "preuves" puisées dans les pages "américaines" de l'écrivain, des débats entre partisans et détracteurs de ce dernier... Mensonge et/ou vérité, sincérité et/ou imagination, réel et fiction : nous sommes là au coeur de la création littéraire et de sa principale problématique...

 

Ils me prêtent une bien grande imagination !

Journaliste : «  Monsieur de Chateaubriand, bonjour. Vous le savez probablement, depuis votre retour, vous êtes au coeur d'une polémique : certains s'interrogent quant à l'authenticité de votre voyage en Amérique. Que répondez-vous face à ces accusations ?

Chateaubriand : Tout d'abord, je tiens à vous remercier d'avoir accepté de m'interviewer pour mettre un terme définitif à cette polémique ridicule. Ai-je vraiment fait ce voyage ? Évidemment oui, et je ne comprends pas pourquoi certains cherchent ainsi à me nuire.

Journaliste : Parfait ! Voilà qui est clair ! Cependant, certains se demandent pourquoi vous vous êtes exilé si longtemps, et surtout dans quel but ?

Chateaubriand : La découverte d'un nouveau monde m'a toujours fasciné... Adolescent, je désirais déjà voyager loin de mes terres natales. Je choisis de partir en Amérique pour me donner une perception directe et personnelle du pays. Il m'a fallu du temps pour explorer les Amériques, m'imprégner de cette atmosphère particulière et découvrir la vie de leurs habitants.

Journaliste : Certains vous traitent de menteur, d'autres croient que tout ceci n'est que le fruit de votre fantaisie. Qu'en pensez-vous ?

Chateaubriand : J'aimerais que ceux qui me jugent soient plus modérés. Ils me prêtent une bien grande imagination ! Peut-on sérieusement penser que j'aurais pu décrire d'une façon aussi minutieuse et précise les Amériques sans m'y être rendu ? L'imagination ne peut pas tout. Comment aurais-je pu inventer tant de nouveaux fruits, de nouvelles senteurs, de nouveaux paysages et de nouveaux visages ?

Journaliste : Enfin, certains vous traitent de menteur, pour la simple raison que vous ne répondez jamais aux accusations portées contre vous...

Chateaubriand : Il est vrai qu'à l'insulte, je préfère répondre par le silence... Je suis las de me justifier sans cesse, d'expliquer la même chose à tous. Je préfère ne pas répondre, tout simplement, pour ne pas relancer la polémique, et pour la laisser s'estomper peu à peu...

Journaliste : Pourquoi, d'après vous, de telles accusations sans preuves précises ?

Chateaubriand : La réponse est bien simple : la vision Française sur les Amériques est bien différente de ce que j'ai vécu là-bas. Certains ont voulu me dénigrer, car mes récits allaient à l'encontre de leurs affirmations, ce qui risquait de les discréditer. C'est pourquoi ils ont préféré me faire passer pour un fabulateur, laissant ainsi planer le doute concernant mon voyage.

Journaliste : Monsieur de Chateaubriand, je vous remercie d'avoir consacré votre temps à une interview qui, me semble-t-il, était indispensable, compte tenu de la situation.

Chateaubriand : Je vous remercie de m'avoir ainsi permis d'établir définitivement la vérité. » 

L'écrivain se lève et s'en va.

Antoine 0.

 

 

Des témoins l'ont vu à New York et Philadelphie...

Nous sommes au début du XXè siècle et le voyage de François-René de Chateaubriand fait encore débat. Ici est retranscrite la controverse entre un détracteur et un proche de Chateaubriand :

 « Comme tout le monde le sait, vers la fin du XVIIIè siècle, la mode était à l'Amérique. Chateaubriand voulut y aller...

- C'est ce qu'il fit !

- Qu'il ait voulu y aller, peut-être, mais il s'est inspiré de textes d'autres écrivains, de géologues, de botanistes...

- Vous insinuez donc que son texte ne regroupe que de vulgaires colportations et compilations d'autres textes ?

- Ceci est ma thèse, mon idée. Par ailleurs, il n'y a aucune trace de son séjour là-bas, aucun témoignage.

- Permettez-moi de vous informer de la chose suivante : dans les archives du Congrès américain, l'entrevue de Washington, président des Etats-Unis, avec Chateaubriand est inscrite noir sur blanc. Des témoins l'ont également vu à New York et à Philadelphie. »

Le partisan de Chateaubriand montra des copies d'archives en guise de preuves.

« Mais, dites-moi, monsieur, vous avez réponse à tout !

- Je ne fais que défendre le périple coûteux, dangereux et osé d'un homme respectable voulant uniquement se forger une opinion personnelle sur le terrain et les créatures libres de la nature que vous appelez à défaut "Indiens". Je ferai également bien de rappeler que, malgré toutes les attaques concernant l'itinéraire emprunté par Chateaubriand, celui-ci s'est révélé tout à fait vraisemblable et en concordance avec la réalité.

- En effet, mais comment expliquer l'omission d'une bataille qui s'est déroulée au moment du voyage ? Ce massacre sanglant de troupes américaines par des indiens ! Ce massacre dont les échos sont arrivés jusqu'en Europe ! Ce massacre... »

Il se tut car il se rendit compte de son énervement. Il savait qu'il ne devait pas s'énerver, ce qui montrait sa fébrilité par rapport au sujet et à son adversaire. L'autre reprit tranquillement :

« Il me semble qu'un auteur a le choix de relater certains faits par rapport à d'autres. Chateaubriand préférait sans doute décrire une société plutôt qu'une bataille inorganisée et dépourvue de toute stratégie militaire. »

Le mot de la fin était prononcé, bien entendu en faveur du partisan de l'écrivain-voyageur.

Maxime

 

 

Un voyage d'une immense richesse culturelle...

- Cher Chateaubriand, c'est pour moi un honneur de vous interviewer. Je suis curieux de vous entendre me conter vos souvenirs... Tout d'abord, après cette longue escapade en Amérique, comment vous sentez-vous ? Quels sont vos sentiments ?

-Je me sens tout simplement un autre homme, plus instruit. Ce voyage fut pour moi d'une immense richesse culturelle, une découverte linguistique, ce fut enfin la réalisation d'un de mes rêves .

- Dans les livres que vous allez publier sur votre expédition, quels sont les principaux thèmes que vous allez aborder ?

- Je ne vous dévoilerai pas le contenu de mes livres, mais je pense que ces derniers relateront mes souvenirs les plus importants, ainsi que l'histoire naturelle et humaine du pays.

- Avez-vous l'ambition de parler, également, des moeurs et coutumes des Indiens, de la faune et de la flore ? Actuellement beaucoup d'auteurs ont quelques doutes à propos de certains renseignements, donnés par vous même, à propos de votre voyage... Avez-vous réellement longé l'Ohio et le Mississippi ? Avez-vous poussé votre expédition jusque dans les terres de Floride ?

- Je suis tout à fait conscient qu'en cinq mois, il m'était totalement impossible d'étudier les moeurs, les coutumes... En revanche, cela me vexe que vous doutiez de mes écrits relatifs à mon expédition. J'a réfléchi à deux formes d'expression : utiliser la première personne pour dire explicitement que j'ai vu ou exécuté la chose par moi-même et utiliser la troisième personne s'il s'agit d'un rapport emprunté à autrui. Ainsi, doutez-vous encore de la réalité de mon voyage ou de ma sincérité ?

- Mon opinion est partagée. Certains aspects, tout de même, me paraissent invraisemblables... N'avez-vous pas inventé une partie de votre itinéraire ? Ne vous-êtes vous pas inspiré de certaines de vos lectures personnelles ?

- Malheureusement, je vous avoue que certaines de mes aventures ne passeraient pas dans mes romans, notamment des faits hitoriques. Je désire tout simplement vous cacher quelques épisodes de mon existence. Sur ce, je vous exhorte à accepter ce que je vous dis, en essayant de ne pas vous perdre dans des conjectures non vérifiables et dans des hypothèses irraisonnées.

Clara S.

 

Il n'a jamais triché ni menti !

Un lecteur des ouvrages de Chateaubriand rencontre un ami proche de ce dernier afin de discuter : ils se donnent rendez-vous et parlent autour d'un café.

"Bonjour Monsieur. Je crois savoir que vous désiriez me voir au sujet de l'oeuvre de mon ami Chateaubriand : est-ce exact ? En quoi puis-je vous être utile ? Ses livres vous ont-ils plu ?

- Bonjour Monsieur, je voudrais tout d'abord vous remercier d'avoir accédé à ma requête en me rendant visite. Mais le problème n'est pas tant de savoir si son ouvrage m'a plu ou pas : en fait, je pense honnêtement que votre ami est un mystificateur ! Je lui accorde bien de s'être rendu en Amérique ces cinq derniers mois, mais il n'a pas fait tout ce qu'il prétend... Il s'est juste inspiré des écrits d'autrui pour rédiger ses ouvrages.

- Comment osez-vous avancer de telles choses ? Il est impossible que Chateaubriand ait eu tellement d'informations sans s'être lui-même rendu sur place ! D'ailleurs des témoignages attestent sa présence ! De plus, je suis un ami de longue date de Chateaubriand et je puis vous garantir qu'il n'aurait jamais triché ni menti.

- Il est possible que je fasse erreur, mais je ne le crois pas, et je pense qu'il est inimaginable qu'il ait parcouru tant de contrées en seulement quelques mois. Je parle par exemple du Mississippi, de l'Ohio, de la Floride...

- Vous déshonorez mon ami en mettant ainsi sa parole en doute. Si vous connaissiez l'Amérique, vous sauriez que les informations qu'il a données sont d'une grande précision, tout comme la description des lieux et des événements. Je suis navré mais je ne peux plus continuer à discuter avec vous... Au revoir, Monsieur !

- Bien, je vous laisse alors à vos occupations, mais sachez que dès demain je parlerai à la gazette de mes doutes quant à l'authenticité de l'ouvrage de votre ami.... Au revoir ! "

Sacha

 

 

Rien n'est impossible...

Dialogue entre un détracteur de François-René de Chateaubriand et ce dernier, accusé d'avoir copié d'autres auteurs, pour écrire son journal intitulé : Voyage en Amérique.

"... Oui, M. de Chateaubriand, je suis certain que vous n' êtes qu' un simple compilateur en chambre et non un voyageur à la rude !

- Et comment dois-je comprendre cela, d'après-vous ?

- Je suis tout simplement persuadé que vous n'avez jamais fait ce voyage en Amérique. Jamais je ne croirai que vous avez pu étudier les moeurs  et les coutumes des Indiens, la flore et la faune de l'Amérique en seulement cinq mois !

- Rien n'est impossible, monsieur...

- Des sottises ! Sachez que j'ai déjà trouvé vos sources d' inspiration qui sont William Bartram, Jonathan Carter et bien sûr  le père Jésuite de Charlevoix ! Vous les avez copiés, c'est évident, avouez-le !

- Mais remarquez tout de même que les rapprochements que vous avez introduits portent exclusivement sur des précisions techniques de géographie, de zoologie et de botanique. 

- Dans mon journal, j'évoque mes souvenirs, mes impressions avec une sensibilité que je n'ai pu prendre ailleurs que sur place. Le grand avantage de mon voyage, c'est de m'avoir procuré des spectacles naturels inconnus qui m'ont étonné, ravi, transporté d'une émotion que j'ai pu exprimer avec une éloquence nouvelle. Mes visions personnelles de la nature américaine constituent le sujet même du voyage. Votre thèse n' est rien qu' une hypothèse absurde basée sur des suppositions !

- Vous n'êtes qu'un beau parleur ! Mais ne soyez pas si sûr de vous, car j'aurai encore mon mot à dire !  A bientôt, monsieur de Chateaubriand.

- Adieu."

  Maret

 

Il fallait visiter les peuples que je voulais peindre...

Les deux protagonistes se prénomment Louis et Jean. Ils sont installés dans un salon et discutent autour d'une tasse de café.

Louis entame la discussion : J'ai relu de vieux ouvrages, tels ceux de Chateaubriand, durant ton voyage. L'Amérique, est-ce si beau que dans les livres ?

- Ravi que tu aies trouvé des distractions pendant mon absence. Ce pays est remarquable.

- Comment sont les paysages, comparés à ceux des récits ?

- Ils sont réellement extraordinaires mais ne méritent pas les description exubérantes de Chateaubriand, à tel point que l'on se demande s'il les a vraiment vus.

- Évidemment qu'il les a vus, sottises ! Vous n'êtes, hélas, pas doté de la même sensibilité, face à de telles merveilles.

- La sensibilité n'est pas à prendre en compte. On raconte sérieusement que cet auteur se serait inspiré de divers récits de missionnaires, voyageurs, géographes ou encore botanistes pour rédiger les siens.

- Je n'y crois pas. Chateaubriand avait la motivation et l'envie de découvrir cela, pour se satisfaire. Il a d'ailleurs tenu ces propos : « Je m'aperçus bientôt que je manquais des vraies couleurs, et que si je voulais faire une image semblable, il fallait, à l'exemple d'Homère, visiter les peuples que je voulais peindre. »

- Cet extrait traduit une certaine motivation, certes. Mais il ne prouve en rien qu'il a réellement vu ces lieux. C'est un poète, pas un aventurier.

- Son aventure est prouvée. On sait qu'il a voyagé de Saint-Malo à Baltimore grâce au récit de prêtres présents sur la traversée. Il a été aperçu à New York ainsi qu'à Philadelphie et de plus une lettre annotée par le président fut retrouvée dans les archives du Congrès : son passage à Washington est donc incontestable.

- Il prétend avoir traversé des régions comme le Mississippi, l'Ohio ou la Floride, mais où sont les preuves ? De plus, dans ces récits, il s'exprime de deux manières différentes: à la première et à la troisième personne du singulier. Les faits les plus invraisemblables sont à la troisième personne et les plus réels à la première. Aurait-il vécu les moments qu'il décrit à la première personne et romancé ceux qu'il rédige à la troisième ? 

- Le récit d'Atala est un vrai reportage... On ne peut nier son passage sur le continent. De même que dans Voyage en Amérique ou Natchez, l'auteur rapporte des éléments sur l'histoire humaine mais également naturelle du pays.

- Ses récits te paraissent fabuleux, car le personnage était totalement émerveillé. Encore une fois, il s'agit d'un poète, qui sait écrire de façon convenable et particulièrement séduisante.

- Certains lieux sont décrits à la perfection, tels des tableaux ; on ne nie plus, à ce stade, son passage en ces terres.

- On ne le nie plus.

- Les faits de 1791 qu'il décrit sont bien réels.

- Son passage dans certaines régions reste tout de même douteux.

- Il n'a jamais reconnu pouvoir tout voir et tout savoir en cinq mois.

- Il y a une dernière thèse à aborder, purement psychologique : elle défend l'idée que Chateaubriand aurait rêvé certains lieux à force d'y penser. Mais, mon ami, apprécie ces récits et laisse-moi te conter le mien, maintenant.

Louis : Je suis à ton écoute"...

Aurélie

 

Des rumeurs, parfois assorties de preuves...

  Au retour de son voyage, Chateaubriand est interviewé par un journaliste cherchant à connaître l'histoire véridique de son aventure.

«  Bonjour, M. de Chateaubriand, et merci d'avoir répondu à ma lettre de demande d'interview. Je vous ai donc contacté, afin de comprendre les critiques faites par certaines personnes, et de connaître votre voyage, de manière plus approfondie. Tout d'abord, pourquoi avez-vous choisi de laisser une trace écrite de ce voyage ?

- Eh bien, j'ai voyagé longuement afin d'essayer de comprendre l'injustice dans ce monde. Je suis parti vers l'Amérique pour trouver des réponses à mes questions et pour découvrir un nouveau style de vie, peut-être différent, mais c'est la diversité qui fait le monde, n'est-ce pas ? Je voulais donc faire partager mes découvertes et répondre aux questions des personnes qui, comme moi, cherchaient des réponses. Je cherchais aussi à leur faire comprendre que là-bas, il y avait peut-être ce qui manque chez nous. Ce qui améliorerait la société, comme par exemple la nature, fortement présente dans ces États.

- Je vois... Mais on entend ces rumeurs, parfois accompagnées de preuves, nous disant que vous n'êtes pas allé en OHIO, ou dans le MISSISSIPI, ou encore en FLORIDE... Que pouvez-vous répondre à cela ?

- Il y aura toujours des gens pour me contredire, je le sais bien. Le monde n'est pas parfait. Dans ce roman, j'ai fait part de mon itinéraire. Ceux qui doutent de la vérité n'ont qu'à vérifier par eux-mêmes : il y a des témoins et des preuves écrites affirmant que j'y suis bien passé, en Amérique ! Je n'obligerai pas les gens convaincus du contraire de me croire. J'ai écrit mon histoire, libre aux lecteurs d'adhérer ou non.  

- Très bien, mais j'ai l'impression que vous n'aimez pas trop parler de votre passage dans ces Etats ? En tout cas, c'est ce que vous faites ressentir dans votre livre...

- Je n'en dirai pas plus, excusez-moi.

- Je comprends. Merci de m'avoir consacré du temps. J'espère pour vous que cette interview aidera les lecteurs à mieux comprendre.

- C'était un plaisir... »  

Camille

 

 

Comment aurais-je pu écrire tout cela ?

«  Bonjour, Monsieur de Chateaubriand ! Je suis le rédacteur en chef de la rubrique « Divers » dans le journal La gazette vous dit tout. Je me présente, suite à la polémique soulevée par votre voyage en Amérique, afin de trancher entre le vrai et le faux de cette histoire.

- Tant de mots ! Si peu de fond ! Allez-y, servez-moi vos sottises, je vous écoute.

- Bien, tâchons de commencer en de bons termes, voulez-vous ?

- Comme je vous l'ai déjà dit, je suis toute ouïe, même si j'avoue que cela m'ennuie d'avance.

- Bien. Pour commencer, Je voulais savoir comment c'était possible de faire autant de contrées en si peu de temps, vous comprenez, je...

- Je ne supporte plus d'entendre jour après jour les mêmes arguments ! Vous fondez donc votre avis sur celui des autres ? Vous suivez le courant, en bon suiveur ? N'avez-vous jamais cherché à réfléchir de votre propre chef ? Cela est sans doute trop dur pour des faibles d'esprit comme vous ! Ce qui expliquerait votre venue ici !

- Ne vous emportez pas, Monsieur, je suis venu en simple curieux, comme tout le monde. Je me pose des questions et j'aimerais que vous m'en fournissiez les réponses !

- Et bien, posez-moi des questions CONCRETES.

- Entendu.  Voilà, je voulais tout d'abord savoir ce que vous a apporté ce voyage.

- Je ne peux vous faire la liste entière. Voyez-vous, j'ai rencontré des cultures étrangères, des gens tellement heureux de vivre et tellement emplis de bonheur et de joie de vivre que les mots n'arrivent pas à l'exprimer. J'ai fait un voyage inoubliable... Je...

- Tout cela est ridicule, vous et moi savons que ce voyage n'était que fictif, pourquoi vous enfoncer dans le mensonge permanent ?

- Bien, je ne souhaite pas poursuivre cette discussion si vous êtes têtu à ce point.

- Avouez que votre histoire n'est pas cohérente.

- Je n'avoue rien de tout cela.

- Vous êtes en effet bien trop fier pour avouer que toute cette histoire n'est qu'affabulation.

- Et vous bien trop stupide pour prendre conscience de l'énormité de votre erreur. Je vous dis ce qu'il en est, moi, de cette histoire. Ce que j'ai vu est inimaginable, dépasse toute les pensée, tous les rêves les plus fous. A mon tour de vous poser des questions : comment aurais-je pu écrire tout cela ? Où aurais-je trouvé l'inspiration pour coucher tout cela sur le papier, sinon dans ma mémoire ?

- Je ne mets pas en cause votre talent, monsieur, ni votre génie, et malgré tout le respect que je vous porte, il faut avouer que même vos plus grands lecteurs se posent des questions, et bien des rumeurs courent à propos de la non véracité de votre voyage.

- Je n'en doute pas... y croyez vous ?

- Eh bien je...

- Hésitant ?

- A dire vrai...

- Sot.

- Monsieur...

- Exprimez vous, voyons, vous avez l'air d'une carpe privée d'air. Et si vous ne parlez pas, fermez la bouche, c'est d'usage.

- Bien, laissez moi m'exprimer. Je ne crois pas vos théories. Je ne crois pas votre subit élan de confiance en soi. Je pense en effet que vous avez fait croire à toute la France que vous étiez parti de l'autre côté de l'Atlantique.

- Je réunirai des preuves, et vous verrez monsieur.

- Eh bien, prévenez moi, une fois que vous aurez ces preuves, j'ai hâte de vous entendre ! On s'amusera sûrement encore plus que maintenant. Permettez, je mets fin à cet entretien. J'en ai assez, venez me trouver quand vos arguments seront fondés. Je vous salue monsieur.

- Bien. Au revoir. »

Marie

 

photo Pléiade 2004

 

L'émotion, l'esthétique, l'art, tout simplement !

Au retour du voyage de Chateaubriand en Amérique, un journaliste interviewe l'écrivain. Une question se pose : ce dernier a-t-il réellement fait ce voyage ?

- Bonjour Monsieur Chateaubriand ! Auriez-vous un peu de temps pour répondre à une ou deux de mes questions ?

- Je vous écoute.

- Vous revenez d'Amérique, comme vous l'affirmez. Seulement le bruit court que vous n'avez pas réellement fait ce voyage.

- Il ne faut pas toujours écouter les rumeurs. Après tout, ce ne sont que des rumeurs ! Ne croyez-vous pas qu'il est plus raisonnable d'accepter ma version des faits ? J'ai vraiment effectué ce voyage, je me suis bien rendu sur ce continent : c'est une réalité et non un mensonge...

- Mais avez-vous parcouru tous ces endroits que vous nous décrivez dans votre roman Atala ? Avez-vous vécu autant de choses, rencontré toutes ces différentes personnes, découvert tant de paysages ? Certains n'en sont pas convaincus car, après tout, aucune preuve n'existe...

- Je n'ai qu'une chose à vous répondre : si ces personnes n'ont pas confiance en ce que j'écris, je n'y peux rien et je n'ai aucune preuve à vous donner. Mes lecteurs me suffisent, ils ne me lisent pas pour ces interrogations non fondées. Le reste est futile. Et même si les renseignements sur l'histoire naturelle et humaine de ce pays n'étaient pas de moi, ne pensez-vous pas qu'un livre possède d'autres facettes ? L'émotion, l'esthétique, l'art tout simplement !

- On affirme que vous vous êtes souvent inspiré de nombreux ouvrages de voyageurs, de botanistes, de géographes... Ce travail préparatoire aurait suffi pour un ouvrage poétique... Votre livre est-il donc entièrement le fruit de votre écriture ?

- Moi seul sais ce qui s'est réellement passé. Mon livre expose ma vision personnelle de l'Amérique. J'ai donc dû pour cela acquérir une meilleureconnaissance de ce pays par moi-même. Il fallait forcément visiter ce que je voulais peindre, Monsieur... Vous vous perdez en conjectures non vérifiables ; le plus sage est d'accepter mes vérités...

- Merci, Monsieur Chateaubriand, de m'avoir accordé ces quelques instants pour répondre à mes questions." 

Elena

 

 

On ne peut pas lui reprocher d'avoir rêvé...

A la fin du XVIIIe siècle, l'Amérique était un pays des plus à la mode. Chateaubriand exploita cette tendance dans ses oeuvres - Atala, son journal de voyage et bien d'autres. Ces livres ont été une source de polémiques entre Marc, un partisan de Chateaubriand, et Léo, un détracteur.

Marc, un admirateur inconditionnel de Chateaubriand, répétait sans cesse à son ami Léo : « Ah ! Si seulement nous pouvions écrire comme Chateaubriand, je trouve qu'il a énormément de talent ! »

Et Léo répliquait sans attendre : « Que dis-tu là ! Moi, je ne demanderais pour rien au monde d'avoir la plume de cet écrivain. Il ne sait pas faire de descriptions correctes. De plus, je suis sûr qu'il n'est pas allé en Ohio comme il le prétend dans ses pages consacrées au continent américain ! »

Marc : « Tu insinues donc qu'il ment ? Je trouve tes propos insensés ; tu n'as aucune raison d'affirmer cela ! »

Léo : « Eh bien justement si ! Dans ses livres, tu es bien d'accord qu'il y a certains passages très raccourcis voire flous. Je pense qu'il ne veut pas s'aventurer dans des descriptions de lieux qu'il n'a jamais vus par peur d'être démasqué ! »

Marc : «  Le style de cet écrivain est unique, et quand il ne décrit pas certains endroits, c'est pour laisser libre cours à l'imagination de ses lecteurs ! »

Léo : « Tu as peut-être raison, mais comment expliques-tu qu'il n'y ait eu aucun témoin oculaire et que, dans certains passages, il n'emploie pas la première personne du singulier mais la troisième ? Cela me fait douter de la véracité de son récit. Il y a aussi trop d'ornements ! »

Marc : « Je te concède que quelques points sont vagues, mais il a voulu nous transmettre sa vision personnelle de ce pays, et il est normal qu'il s'inspire d'autres lectures et fasse quelques arrangements au profit du lecteur. D'ailleurs il n'a jamais prétendu livrer une étude exhaustive des mÏurs et de la nature américaines ! » 

Léo : « En réalité, personne ne peut dire si Chateaubriand est réellement allé dans certains états ou si, omettant de citer ses sources, il n'est qu'un imposteur. Seul lui le sait. »

Marc : «  On ne peut pas lui reprocher aujourd'hui de s'être inspiré d'autres écrits, d'avoir rêvé et de nous avoir également fait voyager, en définitive ! ».

Emma

 

 

Réalité ou supercherie ?

De nombreux journalistes se sont depuis longtemps déjà interrogés sur la réalité du voyage de Chateaubriand en Amérique. A certains, il paraît en effet irréel, voire fictif. Lors d'une rencontre, tout à fait anodine , Mr. Joseph Bédier, qui est convaincu de l'irréalité du voyage, et Mme Livia Cortès débattent avec vigueur du sujet.

 " Bonjour ! Mr. Bédier, lance Mme Cortès.

- Ah ! Livia, comment allez-vous ? Cela fait longtemps, déjà, que je souhaitais vous rencontrer pour échanger nos différents points de vue sur le voyage en Amérique de Chateaubriand.

- Volontiers ! Que diriez-vous de parler de cette affaire autour d'un café, maintenant ? Si vous le désirez, bien sûr ?

- Avec plaisir...

 Ils arrivent dans un petit salon, très calme, où ils s'assoient et commencent à parlementer.

 - Alors, pensez-vous toujours que ce voyage est une réalité et non une supercherie ? dit Mr. Bédier d'un air intelligent et supérieur.

- Bien évidemment, nous avons découvert des preuves de sa présence sur le sol américain, il y a déjà des années de cela.

- Vraiment ?

- Oui, dit Mme Cortès, fière d'elle. D'ailleurs, je peux vous en citer une : le Président Washington a annoté lui-même une lettre d'introduction à son sujet, ce qui prouve son passage à Washington. Quant à ses compagnons de voyage, parmi lesquels des prêtres, ils ont certifié avoir fait la traversée.

 - Certes, mais rien ne vous prouve qu'il s'est aventuré au-delà des chutes du Niagara. Ni même qu'il ait longé l'Ohio et le Mississippi...

- Il est vrai, mais alors pourquoi ne pas émettre l'hypothése qu'il a inventé ces textes au lieu de l'accuser d'être un compilateur, dit Livia en restant calme, voyant bien que son adversaire était un petit peu déstabilisé par sa prestance.

- Comment expliquez - vous le passage de la première à la troisième personne du singulier durant son récit des Mémoires ?

- On sait qu'il rédige le texte des Mémoires à la première personne, quand il parle de lui. Il a peut-être et même certainement consulté, quand il écrit à la troisième personne du singulier, les encyclopédies et les textes d'autres auteurs pour trouver des éléments scientifiques .

- Ou encore pourquoi décrit-il alors la faune sauvage ? Il n'a pourtant pas émis le souhait de faire ce type de recherches ?

 - C'est exact. Il a tout simplement voulu étoffer son récit, en y ajoutant des précisions géographiques, zoologiques ou encore botaniques ou même en apportant des renseignements sur l'histoire naturelle et humaine du pays.

- Vous vous défendez bien, mademoiselle. Mais il reste encore tant de points à discuter. Cinq mois est un délai trop court pour accomplir un tel périple ; il n'a donc pas pu voir ni étudier cette multitudes de réalités qu'il décrit. D'ailleurs, avec mes étudiants, nous pourrons bientôt évaluer le pourcentage d'emprunts auprès d'autres auteurs.

- Cela me semble invraisemblable ! Comment expliquer, alors, l'éloquence qui l'anime au moment de l'écriture, les émotions qui sont perceptibles dans ses écrits, les tonalités avec lesquelles il décrit les paysages américains... Ce sont des visions personnelles : c'est impossible, autrement ; d'ailleurs personne n'a trouvé ses possibles sources d'inspiration !

 - Pourquoi ne mentionne-t-il pas le fait historique de 1791, alors qu'il était censé être présent ?!

- Peut-être a-t-il tout simplement choisi de ne pas en parler. Il est trop facile d'invoquer le mensonge de l'écrivain ! Avez-vous une seule fois envisagé sérieusement la possibilité, la réalité de son voyage ? D'ailleurs, Chateaubriand lui-même a écrit: " le poète avait vaincu le voyageur". Du travail m'attend à mon cabinet, je n'arriverai visiblement pas à vous convaincre ! Au revoir, Mr. Bédier, et bonne fin d'après-midi..."

Hélène S.

 

Je suis innocent dans cette histoire...

Lors d'une conférence de presse, donnée après son retour d'Amérique et à l'occasion de la publication d'Atala, Chateaubriand se fit interviewer par un célèbre journaliste de renommée internationale.

« Bonjour, Monsieur ! s'exclama l'écrivain avec enthousiasme. Je vais répondre a vos question. Après tout, je suis là pour cela. Je vous écoute...

- Bonjour ! Pour commencer : comment s'est déroulée votre expérience en Amérique et comment allez-vous depuis votre retour ? demanda le journaliste.

- Très bien, à ma grande surprise, malgré quelques turbulences et désagréments lorsque je pris le bateau ; je suis juste légèrement fatigué mais le succès de mon livre me ravit.

- En effet, votre livre Atala est vite devenu célèbre, mais comment réagissez-vous aux nombreuses polémiques ? Qu'en pensez-vous et qu'y répondez-vous ?

- Je pense que j'ai voulu faire ce voyage justement pour me forger un avis personnel et non copier des évênements inventés par mes confrères écrivains. Cette rumeur, qui affirme que, dans mes livres, les lieux et paysages sont inspirés d'autres ouvrages, a été lancée juste par simple jalousie, s'indigna Chateaubriand.

- Certes, mais n'est-il pas vrai que certains critiques, après recherche dans plusieurs livres et documents, auraient prouvé le fait que vous n'êtes, en réalité, jamais allé en Amérique et que jamais vous n'avez vu les Indiens ?

- Si ces hommes avaient raison, pourquoi des témoins comme un prêtre et une autre connaissance américaine auraient-ils démenti ce qu'ils prétendent en montrant que je suis innocent dans cette histoire ?

- Peut-être les avez-vous payés ?

- Quoi ? dit Chateaubriand choqué. Comment pouvez-vous imaginer une telle chose ? J'ai bel et bien rencontré les Indiens, qui sont formidables et ne connaissent rien à la vie européenne, heureusement ! Ils vivent librement, en harmonie avec la nature, et n'accordent aucune importance aux choses futiles et inutiles comme le pouvoir et l'argent. Cette société est dite « barbare », mais mon impression, à mon arrivée là-bas, a été totalement inversée... Ces malheureux sont aujourd'hui exploités et ne savent pas qui nous sommes ni d'où nous venons. Pour eux, c'est nous les « barbares » ! Ceux qui ne me croient pas n'ont qu'à aller en Amérique, ils verront alors de leurs propres yeux.

- Bien, c'est un beau discours que vous venez de me faire ; je n'ai plus de question, vous pouvez retourner à vos occupations, merci encore.

- Ce fut un plaisir ! J'espère que grâce à votre article, le public comprendra mon point de vue et l'adoptera ! »

 L'article de Sean Jones fut publié partout dans le monde, imposant les idées que Chateaubriand défendait par ses arguments, pour convaincre et persuader la population. Malheureusement le sujet lança par la suite encore plus de polémiques, ce qui entraîna de gros et lourds débats en société.

Oriane

 

 

MES TEXTES SONT VRAIS !

« Bonjour, Monsieur Chateaubriand ! Je vous retrouve ici, chez vous, à l'occasion de la sortie de votre nouveau livre, Atala, un roman inspiré par le voyage que vous avez effectué en Amérique. Pouvez-vous nous décrire ce nouveau continent ?

- L'Amérique est un continent incroyable, tout à fait différent du nôtre. Les paysages y sont paradisiaques. Des arbres, des fleurs et des fruits de toute sorte y poussent. La flore américaine n'est pas encore dégradée par la société. Les Indiens, les peuples présents dans cette contrée, vivent en complète union avec la Nature. Ils mangent, grâce à la chasse, à la récolte de nombreux fruits, à la pêche et ils habitent quelques « huttes » construites de façon primaire. Ils vivent en groupes mais ne fonctionnent pas en hiérarchie. Ces peuples sont magnifiques.

- Avez-vous rencontré et vécu avec ce peuple que vous appelez les « Indiens »?

- Tel est le nom que nous avons donné à ces peuples vivant sur le nouveau continent. En réalité, ce sont plusieurs peuples qui cultivent chacun leurs traditions et leur histoire. Oui, effectivement, j'ai vécu avec l'un d'entre eux, les Onondagas. J'ai aussi pêché avec un groupe de Natchez.

- Comment pouvez-vous nous prouver que vos histoires sont véridiques et que ce n'est pas seulement le fruit de votre imagination, mélangé avec quelques notions de géographie et de philologie?

- Je n'ai aucun moyen de vous le prouver à part celui de vous dire de vous rendre vous-même en Amérique et de vérifier que mes récits représentent réellement la population et les paysages de ce nouveau continent. Je comprends très bien que cette expédition n'est pas à la portée de tout le monde. Mais mes textes sont vrais, remplis de spectacles naturels qui m'étaient inconnus jusqu'alors et qui m'ont étonné, ravi, transporté d'une émotion que vous pouvez retrouver dans mon roman...

- Merci beaucoup pour vos réponses, Monsieur Chateaubriand. Votre ouvrage paraîtra donc au courant du mois, aux éditions « Voyages Littéraires ».

Clara P.

 

Polémiques inventées et infondées.

A son retour des Etats-Unis, Chateaubriand accorde une interview à une grande gazette nationale.

- Tout d'abord, je vous remercie d'accorder cette interview à notre gazette.

- Je vous en prie.

- Pour commencer, comment s'est déroulé votre fabuleux périple aux Amériques ? Il a été rapporté, sur notre vieux continent que, là-bas, vous avez pris de nombreuses notes pour préparer de nouveaux ouvrages . Est-ce vrai ?

- Oui, en effet, j'ai essayé de prendre note de tout ce qui me paraissait beau et intéressant . Autant vous dire que j'ai pris énormément de notes, car le continent américain est, je trouve, tout simplement gigantesque et merveilleux. Il possède encore une nature vierge, préservée, contrairement à la nôtre, et cela m'a beaucoup frappé.

- Il y a une polémique croissante concernant la réalité de votre expédition, car il s'agit bien d'une expédition, vers le sud des Amériques. Il y a aussi beaucoup de critiques qui prétendent que vous êtes incapable d'écrire un livre sans prendre pour point de départ les écrits des autres. Comment réagissez-vous à ces attaques ?

- Tout d'abord, il y a de nombreux témoignages qui attestent catégoriquement mon voyage en Amérique : je vous renvoie aux écrits des moines qui ont traversé l'Atlantique avec moi, ou encore au papier signé par le président Washington, qui retrace ma rencontre avec lui.

- Un grand critique affirme être capable de comparer vos écrits à ceux d'autres écrivains et, selon lui, le verdict serait sans appel...

- Il est vrai que je m'inspire des écrits d'autrui, mais cela ne concerne que des détails techniques se rapportant à la zoologie, à la géographie ou encore à la botanique. Les faits scientifiques sont avérés et la conclusion que l'on peut en tirer sera la même, peu importe l'auteur. Je pense que le fait marquant de mon voyage est la découverte de lieux, de paysages qui m'ont profondément émerveillé et que j'ai détaillés dans mes oeuvres.

- Durant votre voyage dans le sud s'est déroulée une grande bataille remportée par les indiens. Les mêmes indiens ont cruellement massacré l'armée américaine : pourquoi ne faites-vous pas allusion à cet événement si important dans vos témoignages ?

- Il est vrai que cela peut vous sembler étrange, mais j'ai repris ces faits dans l'un de mes livres, où un homme blanc prend part à la guerre au côté des Indiens. Peut être comprendrez-vous alors la raison de mon mutisme sur ce point.

- Vous affirmez donc ainsi que c'est vous et vous seul qui êtes l'auteur de la plupart de vos livres ?

- Je vous l'ai déjà dit, je m'inspire des ouvrages d'autres écrivains pour des détails purement techniques : me traiter de « menteur » est la solution de facilité. Avez-vous remarqué que j'écris à la première et à la troisième personne, ce qui pourrait sous-entendre qu'à la première, j'ai vécu l'événement et qu'à la troisième, je l'ai simplement repris d'un ouvrage écrit par un autre que moi.

- Vous démentez donc toutes les rumeurs qui prétendent que vous ne vous êtes pas égaré dans les Amériques ?

- Je les démens...

- Il ne me reste plus qu'à vous remercier pour l'attention que vous nous avez accordée et pour les renseignements donnés en vue de vos prochains écrits.

- Je reste à votre disposition pour toutes les questions à venir."

Philippe

 

 

S U I T E

photo Pléiade 2004

S U I T E


Carnet de voyage en Amérique, octobre 2008 : PUZZLE

LIRE ET PARTIR : les pays des grands auteurs...