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ETAGE -3

Photos paradoxales de Montréal prises à la Gare centrale ... de Strasbourg. ..

Y. Clady ©Copyright .2003

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Dans les entrailles d'une mégalopole

Sous l'apparence calme et paisible de la ville de Montréal se cache un autre monde, moins connu du public et déconseillé aux claustrophobes. Dans les entrailles perdues de cette mégalopole, l'homme vit libre et pourtant enlisé dans la facilité de son confort quotidien... Sous une apparence chaleureuse et accueillante, tel un centre commercial chic et réputé, ce labyrinthe de couloirs se révèle être un enfer urbain, un dédale d'immeubles et commerces en tous genres. L'air pur et le ciel ont été supplantés par un univers artificiel dépourvu de vie, sous le contrôle total de climatiseurs sophistiqués. Sans ciel, sans soleil, sans vie, sans joie, sans réelle atmosphère, tel est ce monde virtuel et ténébreux créé par de riches investisseurs pour les touristes qui affluent, pareils à des vautours attirés par leur proie... Ces rapaces ne sont que les rouages d'une énorme machine qui travaille sans relâche... Ils ne connaissent l'heure que par l'intermédiaire des aiguilles mobiles. Ce n'est qu'une illusion d'univers agréable : on y perd toutes les qualités propres à l'espèce humaine. Essayant d'échapper aux difficultés de la réalité extérieure, y perdrait-on son âme ?


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Une ville à deux facettes

A travers cette fameuse cité canadienne, l'homme a réalisé une utopie : la création d'une ville souterraine. En effet, c'est dans ces profondes entrailles que se développe son âme. Certains de ses habitants vont même jusqu'à préférer la vie " underground", sans plus voir ni le soleil, ni la lune, ni la nature. Ils ne respirent plus l'air pur. Ils ne vivent plus que de leur "machine naturelle". Ils ne respirent plus la liberté sans limites de l'extérieur. Ils ne vivent plus que dans leur propre prison commerciale.

Pour ces habitants d'en-bas, l'enfer est à la surface et le paradis sous terre... En effet, l'obscure froideur de la ville extérieure, en hiver, a provoqué une migration vers les souterrains, chaleureux et lumineux : une descente au paradis... Ce réseau de galeries, tel un labyrinthe, n'a pas facilité l'intégration des novices, qui ont pour tout fil d'Ariane l'une ou l'autre ligne serpentant çà et là : les allées souterraines. Le monde extérieur pleure son ancienne population qui, telle une armée de taupes, se propage dans la chaleur et l'ampleur du monde intérieur...


Un éternel été...

Cette ville souterraine, isolée du froid dans un éternel été, m'apparaît souveraine... Plus de saisons, plus de raison, plus d'orientation... C'est le fruit d'un troc de l'inhumain contre une vie facile, lancinante, engourdissante, où l'homme se fait indolent... Isolé sur une presqu'île idéale, ce petit bout de paradis se nomme Montréal. Les rayons de la lune cèdent aux néons de la ville...J'écoute le vent, de l'intérieur : il attise ma claustrophobie... Malgré l'insécurité ambiante, l'atmosphère commerciale continue à flotter dans les rivières des corridors. Les habitants de cette mine troglodytique vivent, telles des fourmis dans leur fourmilière...


Photos paradoxales de Montréal prises sous la Gare centrale ... de Strasbourg. ..Y. Clady ©Copyright .2003

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