" Echappons à
l'agitation du dehors, aux cris des marchands et des
conducteurs d'attelages ; pénétrons, pour
connaître la vie intime des Arabes d'Egypte, dans
quelqu'une de ces maisons qui, par-dessus les boutiques,
projettent leurs balcons et leurs élégants
moucharabiehs.
Nous descendons quelques
marches ; nous nous engageons dans un vestibule tournant,
dont les sinuosités masquent l'intérieur de la
maison aux regards des passants : car, si les musulmans du
Caire ouvrent leurs mosquées aux étrangers -
trop librement peut-être - ils défendent encore
jalousement leur vie privée. Nous arrivons dans une
vaste cour, découverte, sur laquelle donnent les
fenêtres intérieures de la maison. On vit ici
en plein air. Sur un des côtés s'ouvre une
grande niche, qui s'élève un peu au-dessus de
la cour. Les traverses et les corniches du plafond sont
richement ornementées ; un pilier
élégant supporte la poutre qui traverse
l'entrée. Des bancs en bois sculpté
constituent tout le mobilier de la salle. C'est là
que l'habitant reçoit ses hôtes..."
Jean
BAYET, EGYPTE, coll. Les beaux voyages, éd. Les Arts
Graphiques, Paris
1911
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