Le potier commence par creuser
avec son pouce la partie supérieure de son bloc d'argile,
tournant continuellement la roue du tour que meut son pied, et tirant
doucement vers le haut les côtés du vase qui, dans la
première phase du processus, ressemble à un bol aux
parois épaisses. Puis, peu à peu, cela devient un
récipient d'allure svelte, à mesure qu'on allonge les
côtés, lesquels, naturellement, ne cessent de s'amincir,
jusqu'à ce que le kulleh ( vase, au singulier)
ait pris sa forme. La cannelure finale est obtenue à l'aide
d'un instrument appelé sãdif ; c'est un
mince carré de fer, percé d'un trou en son milieu. On
l'emploie aussi pour graver les dessins élémentaires
qui figurent sur les kulal ( vases, au
pluriel). Le kulleh est ensuite
détaché du bloc d'argile au moyen d'une ficelle
attachée à un court bâton. Les vases restent
vingt-quatre heures au soleil, puis on les met au four, en
entretenant le feu durant quatre heures avant de le laisser se
consumer. On retire les kulal du four lorsqu'ils
ont refroidi.
W.S.
BLACKMAN, LES FELLAHS DE LA
HAUTE-EGYPTE, Payot, Paris 1948