Arrivée au
château de Combourg
"Nous découvrîmes une
vallée au fond de laquelle s'élevait, non loin
d'un étang, la flèche de l'église d'une
bourgade ; les tours d'un château féodal
montaient dans les arbres d'une futaie
éclairée par le soleil couchant.
Descendus de la colline, nous
guéâmes un ruisseau ; après avoir
cheminé une demi-heure, nous quittâmes la
grande route, et la voiture roula au bord d'un quinconce,
dans une allée de charmilles dont les cimes
s'entrelaçaient au-dessus de nos têtes : je me
souviens encore du moment où j'entrai sous cet
ombrage et de la joie effrayée que
j'éprouvai.
En sortant de l'obscurité du bois, nous
franchîmes une avant-cour plantée de noyers,
attenante au jardin et à la maison du
régisseur ; de là nous
débouchâmes par une porte bâtie dans
une cour de gazon, appelée la Cour Verte. A
droite étaient de longues écuries et un
bouquet de marronniers ; à gauche, un autre bouquet
de marronniers. Au fond de la cour, dont le terrain
s'élevait insensiblement, le château se
montrait entre deux groupes d'arbres...
Photos Y. Clady
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Description du
château
Sa triste et sévère
façade présentait une courtine portant une
galerie à mâchicoulis, denticulée et
couverte. Cette courtine liait ensemble deux tours
inégales en âge, en matériaux, en
hauteur et en grosseur, lesquelles tours se vterminaient par
des créneaux surmontés d'un toit pointu, comme
un bonnet posé sur une couronne gothique.
Quelques fenêtres grillées
apparaissaient çà et là sur la
nudité des murs. Un large perron, raide et droit, de
vingt deux marches, sans rampes, sans garde-fou,
replaçait sur les fossés comblés
l'ancien pont-levis. Il atteignait la porte du château
percée au milieu de la courtine. Au-dessus de cette
porte, on voyait les armes des seigneurs de Combourg et les
taillades à travers lesquelles sortaient jadis les
bras et les chaînes du pont-levis. "
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"... Dans les diverses parties de
l'édifice, des passages et des escaliers secrets, des
cachots et des donjons, un labyrinthe de galeries couvertes
et découvertes, des souterrains murés dont les
ramifications étaient inconnues ; partout silence,
obscurité et visage de pierre : voilà le
château de Combourg."
Chateaubriand, Mémoires
d'Outre-Tombe
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