R U B R I Q U E... O U V E R T E


Dans sa nouvelle rubrique, "RELAIS", le magazine Chemins de liberté s'ouvre à des sensibilités religieuses et culturelles diverses... En déroulant cette page et la page suivante, vous découvrirez, outre les adresses et le programme des CONFÉRENCES 2007-08 de l'UNION PROTESTANTE LIBÉRALE de STRASBOURG, quatre bulletins de la Correspondance unitarienne, qui en a publié plus de 70 depuis 2002.

Union Protestante Libérale

3, rue Calvin  67000 Strasbourg - tél. 03 88 35 24 54 ou 06 10 92 92 42 - mail : unionprotlib@free.fr

CONFÉRENCES 2007-08

Le blog http://unionprotlib.over-blog.com/

Le site internet http://unionprotlib.free.fr

Les « Annales n° 4 », recueil de textes de conférences, sont communiquées au prix de 5¤ (+ frais d'envoi 1.30¤). Contributions de Philippe Kah (Giordano Bruno, tel Jésus, coupable de liberté), Claude Conedera (Tillich) et Ernest Winstein (Le projet "politique" de Jésus).



Correspondance unitarienne

Réseau francophone animé par la Fraternité unitarienne de Bordeaux

Jean-Claude Barbier, résidence Les Saules, bât. C1, av. du Ma Juin, 33170 Gradignan, 05 40 32 56 12

correspondance.unitarienne@wanadoo.fr, http://prolib.net/unit/correspondance.unitarienne.htm

La FUB est membre de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens,

(association fondée en 1996, dont Théodore Monod fut le premier président d'honneur)

Jean-Claude Barbier, secrétaire général de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)

Chères Amies, Chers Amis

Notre association vient d'ouvrir un site web pour se présenter.

http://afcu.over-blog.org/

D'autres " blogs " s'y ajouteront pour apporter d'autres informations : l'actualité unitarienne, un agenda, une bibliographie, un album photo, etc. Nous avons établi une longue liste de liens au sein de laquelle vous trouverez le site dont vous vous occupez ou que vous fréquentez.

Les liens sont classés par pays grâce à un code et, pour le cas de la France, une petite lettre précise " u " pour unitariens, " p " pour protestants et " c " pour catholiques.

Dans la perspective d'une mobilisation pour un christianisme moderne et libéral, et dans le cadre d'une solidarité entre tous les unitariens du monde entier, nous avons été très heureux d'établir un lien avec votre site.

Avec l'assurance de notre vive amitié. Jean-Claude Barbier

Chères Amies, Chers Amis.

Les unitariens, entre eux, prêtent la plus grande attention à ce que font les uns et les autres et valorisent les apports de chacun. Il s'ensuit une fraternité militante qui s'exprime entre autres lors des deuils. C'est ce que nous avons essayé de faire pour Michel Languillat (décédé le 23 mai 2006), avec un Cahiers Michel Servet en hommage à lui, et, tout récemment, pour Roger Sauter (décédé le 19 juillet 2007). Ce bulletin lui est consacré.

Exceptionnellement, notre bulletin comprend 6 pages car nous y avons ajouté la version en français du manifeste d'Avignon (17 août 07), texte présenté à votre réflexion par les chrétiens unitariens britanniques, français, italiens, burundais et congolais. Une version italienne est en cours de publication http://www.unitariani.splinder.com/ et une autre en anglais.

 Pour ceux qui le souhaitent, vous pouvez apporter votre signature personnelle à ce texte en envoyant vos coordonnées à notre réseau : correspondance.unitarienne@wanadoo.fr

Avec la très grande joie de constater le bon développement de notre mouvance unitarienne, Jean-Claude Barbier

n° 71, septembre 2007

Lorsque les unitariens sont en deuil...

Roger Sauter : le bilan d'une vie et d'une oeuvre

par Jean-Claude Barbier,

secrétaire général de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)

Roger Sauter était âgé de 88 ans lorsqu'il décéda, si bien que nous nous attendions à ce qu'il nous quitta. Il avait cessé ses activités militantes depuis plusieurs années déjà, mais, habitué au travail intellectuel, il avait toujours plaisir à la mise en ligne sur Internet des articles qu'il avait écrits et publiés dans le mensuel de l'Union protestante libérale de Genève, Le Protestant, ou autres bulletins. Affaibli par l'âge, victime d'une infection pulmonaire qui traîna en longueur, son décès fut pour lui, assurément, une délivrance.

Pour nous c'est la souffrance de perdre un ami, un compagnon de même foi, avec qui la connivence fraternelle s'était établi d'emblée. Le sentiment aussi qu'une page s'est tournée et qu'un bilan est à faire. Parler avec lui, et puis, soudain, on se trouve à parler " de lui ". Les psychologues appellent cela " le travail de deuil " : assurer ses amis et ses proches de notre affection, exprimer notre amitié lors des obsèques, y apporter la présence de notre foi unitarienne, recueillir les documents non encore publiés, témoigner de l'histoire de sa vie, faire connaître et diffuser ses écrits, etc. Les unitariens savent ainsi se montrer reconnaissants vis-à-vis de leurs " devanciers ".

C'est ce que nous avons fait grâce à nos sites Internet (lesquels reçoivent de plus en plus de visiteurs, en moyenne 86 par jour en ce qui concerne nos Actualités unitariennes), ce dont témoigne la bibliographie de Roger Sauter, ci-dessous, que les internautes peuvent trouver sur notre site documentaire de La Besace des unitariens.

Une page individuelle qui s'est tournée, mais aussi, en partie avec elle, une première étape de notre mouvement, celle des années 90 qui vit la naissance de l'unitarisme francophone avec l'aide d'un Théodore Monod. Cette période se caractérisa par la production de textes qui, pour la première fois dans nos pays (France, Wallonie et Bruxelles francophone, Suisse romande), faisaient connaître le protestantisme anti-trinitaire du XVIème siècle et la pensée unitarienne. Avec Albert Blanchard-Gaillard, maître d'Ïuvre de cet unitarisme, Roger Sauter contribua d'une façon importante à cette littérature qui situa d'emblée notre mouvement à un niveau de qualité qui lui permit de se faire connaître d'une façon positive et constructive et non pas sectaire.

Depuis le début du XXIème siècle, nous sommes entrés dans un seconde phase de ce mouvement, marquée par la fin d'activité de l'association unitaire qui avait été fondée en 1986, l'Association unitarienne française (AUF) puis francophone, celle-ci laissant la place à un foisonnement d'associations, de groupes, de réseaux ou de forums témoignant de la diversité de nos sensibilités :

- septembre 1996, fondation de l'AFCU avec Théodore Monod et Albert Blanchard-Gaillard ;

- octobre 2002, la Fraternité unitarienne de Bordeaux et le réseau francophone de la Correspondance unitarienne à l'initiative de Jean-Claude Barbier ;

- avril 2003, l'Association unitarienne-universaliste de Paris &endash; Île de France à l'initiative de Michel Baron ;

- 2005, la Fraternité d'Auvergne avec Jean-Claude Channonat ;

- avril 2005, le groupe de discussion sur Yahoo Unitariens francophones lancé par les chrétiens unitariens et actuellement modéré par Bruno Cadez ;

- mai 2006, le Forum des " U " (Unitariens, Universalistes, Unitariens-Universalistes) lancé par Virgile Pérez ;

- novembre 2006, fondation de la Fraternelle unitarienne à l'initiative de Pierre-Yves Ruff, Bernard Biro et Alain Lauzet ;

- avril 2006, groupe de discussion sur Google lancé par la Fraternelle unitarienne.

Au foisonnement associatif correspond aussi un foisonnement sur Internet que nos bulletins antérieurs ont largement évoqué. Bien entendu, il faut s'attendre à ce que des initiatives réussissent, durent, s'amplifient et que d'autres au contraire s'estompent et cessent toute activité. Le paysage unitarien francophone est donc particulièrement mouvant. Ceci dit, le pôle chrétien, avec l'AFCU, la Correspondance unitarienne et le site de Pierre Bailleux, Profils de libertés, apparaît incontestablement comme étant l'élément le plus dynamique, ne serait-ce que parce qu'il continue à produire des textes de qualité et à en diversifier les auteurs. Merci donc à nos " devanciers ", entre autres à Roger Sauter, pour le bon exemple qu'ils nous ont donné en littérature militante.

 

Bibliographie

Roger Sauter (1919-2007), bibliographie sur les questions religieuses

Pour les articles mis en ligne par La Besace des unitariens : , rubrique SAUTER Roger

Théologien laïc, habitant au Lignon, agglomération de Genève, membre de l'Union protestante libérale (UPL) de Genève, membre de l'Association unitarienne francophone (AUF) depuis 1990, et président d'honneur de cette association 1998 - 2005 [ndlr : l'AUF a cessé officiellement toute activité en janvier 2006], décédé le jeudi 19 juillet 2007.

1971 &endash; La conspiration de Compesières, Genève, Faculté des lettres (thèse de licence soutenue en 1972).

1989 - " L'antitrinitarisme au XVIe siècle ", conférence faite au Lignon, le 8 avril 1989 dans le cadre de la journée thématique " Jésus est-il Dieu ? ", publiée dans Dialogue (Revue internationale de la nouvelle théologie libérale), Bruxelles, mai 1990, pp. 15-26, reproduit dans Correspondance unitarienne, n° 4, octobre 2002, , puis dans Approches unitariennes n° 52, hiver 2003 , pp. 24-30.

1990 - " L'exécution de Jacques Gruet à Genève ", Le Protestant (Genève), n°7, juillet-août, p. 6, mis en ligne sur le site Profils de libertés, reproduit par Théolib n° 24, décembre 2003, " Hommage à Michel Servet ", pp. 27-31.

1990 &endash; " Genève 1632 : Nicolas Antoine condamné à mort pour s'être converti au judaïsme, un crime de "lèse-majesté divine" pour les pasteurs de l'époque ". Causerie à l'Union protestante libérale, le 17 septembre 1990 à Genève ; publiée par Le Protestant (Genève) ; document remis au Gravis (Groupe d'aide aux victimes de la scientologie, Suisse) en septembre 2005 et mis en ligne sur le site Anti-Scientologie,  ; également mis en ligne par Profils de libertés,

1990 &endash; " Les divers visages des confessions de la foi ", Evangile et Liberté, septembre 1990

1992 ( ?) " Pourquoi nous sommes unitariens ", reproduit dans la Correspondance unitarienne, n° 12, janvier 2003, , mentionné sur le site de l'AFCU le 6 décembre 2006.

vers 1993 &endash; A la mémoire des martyrs unitariens, publié dans Approches unitariennes (date ?) ; mis en ligne par La Besace des unitariens le 19 mai 2005, dans la rubrique consacrée à l'auteur.

1994 &endash; conférence à l'ULP de Genève, le 7 mars 1994, sur le suaire de Turin, non publiée.

1995 &endash; " De Zoroastre (Zaratoustra) à Jésus : une véritable révolution : une vie heureuse après la mort ", exposé fait à l'Union protestante libérale, Genève le 2 février 1995 ; mis en ligne sur le site Anti-scientologie,  ; reproduit sur le site de Profils de libertés,

1996 - " Unitarisme et libéralisme à Genève ", Actualités unitariennes, n° 27, septembre, octobre 1996, pp. 7-8 ; mis en ligne par La Besace des unitariens le 19 mai 2007 dans la " rubrique " consacrée à l'auteur.

1997 &endash; Mithra et le christianisme, conférence à l'Union protestante libérale le 13 octobre 1997, publiée dans Le Protestant ( date ?), reproduite dans les Approches unitariennes, n° 32, été 1998 ; mise en ligne par La Besace des unitariens le 14 août 2007, dans la rubrique consacrée à l'auteur

1998 &endash; " Mateo Gribaldo à Farges ", Journal de Farges ; reproduit dans Théolib, n° 24, décembre 2003, " Hommage à Michel Servet ", pp. 24-26 ; mis en ligne par Profils de libertés,

avant 2001 - " Florence Nightingale (1820&endash;1911) ", Approches unitariennes, n° 41, hiver 2001, pp. 41-43 ; mis en ligne par La Besace des unitariens le 18 mai 2007, dans la rubrique consacrée à l'auteur.

2001 &endash; " La vie future", homélie prononcée lors du culte de clôture de l'AG de l'AUG qui s'est tenue à Ferney-Voltaire le dimanche 21 octobre 2001 ; reproduite dans la Tribune libre unitarienne, vol. 1, n° 2, 2005, revue mise en ligne sur le site du Mouvement universaliste unitarien du Québec...

Un extrait de cette homélie a été lu par Louis Van Gool, membre du groupe des unitariens de Genève, lors des obsèques de Roger Sauter, au cimetière Saint-Georges au Petit Lancy, le lundi 23 juillet 2007

 

Notes manuscrites non publiées

L'activité de Jésus

Les dernières pages des évangiles (étude comparative)

Deux verbes grecs chers aux chrétiens [ndlr : à propos des verbes " se lever ", " ressusciter "]

Henri Michaud, Neuchâtel, 1960 - Jésus dans le Coran, notes de lectures

Karl Herbst, 1992, Kriminalfall Golgotha, Econ Verlag, Düsseldorf, 1992 ( notes de lecture à propos du suaire de Turin )

 

Récapitulatif des articles de Roger Sauter publiés dans La Besace des unitariens :

18 mai 2007 : Florence Nigtingale

19 mai 2007 : A la mémoire des martyrs unitariens

19 mai 2007 : Unitarisme et libéralisme à Genève

14 août 2007 : Mithra et christianisme

 

Autres articles concernant Roger Sauter

dans La Besace des unitariens :

18 mai 2007 Bibliographie unitarienne de Roger Sauter

29 juillet 2007 Biographie de Roger Sauter (1919-2007) par lui-même. 1ère partie &endash; l'enfance et les études ; 2ème partie &endash; l'aventure éthiopienne ; 3ème partie &endash; la vie au Lignon.

30 juillet 2007 Bibliographie de Roger Sauter sur l'Ethiopie

31 juillet 2007 Hommage à Roger Sauter, par le groupe de discussion Unitariens francophones

2 août 2007 Tristesse d'un départ, par Jacques Herman

3 sept. 2007 Roger Sauter : récapitulatif des articles sur lui

 

sur le site de l'AFCU :

28 juillet 2007 Les unitariens sont en deuil de Roger Sauter, par Jean-Claude Barbier

 

dans les Actualités unitariennes :

28 juillet 2007 Les unitariens sont en deuil de Roger Sauter, par Jean-Claude Barbier

 

sur le site de la Congregazione Italiana Cristiano Unitariana (CICU) :

11 août 2007 Roger Sauter (1919-2007), traduction en italien par Roberto Rosso des textes de J.-C. Barbier en hommage à Roger Sauter

 

dans le bulletin de la Correspondance unitarienne,

n° 70, août 2007 - " Les unitariens sont en deuil de Roger Sauter " par Jean-Claude Barbier, , Informations.

n° 71, septembre 2007 - " Lorsque les unitariens sont en deuil ÉRoger Sauter : le bilan d'une vie et d'une Ïuvre " par Jean-Claude Barbier, à la Une.

 

Information

Le manifeste d'Avignon

Un groupe de travail s'est réuni à Avignon le 17 août 2007, à l'invitation de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Y ont participé des amis britanniques et italiens :

Révérend Andrew James Brown, membre de l'UAC, éditeur du Herald, ministre de l'Eglise unitarienne de Cambridge (The Memorial Church),

Mme Suzanna Brown, membre de l'UAC,

Roberto Rosso, président de la CICU

Mme Paola Zunino, trésorière de la CICU

Riccardo Bogazzi, membre de la CICU

Jean-Claude Barbier, secrétaire général de l'AFCU,

Le groupe de travail remercie Mmes Marie-Claire Lefeuvre et Suzanna Brown pour leur aide apportée à la traduction du texte en anglais. Le texte préparatoire avait reçu le soutien de Fulgence Ndagijimana, président de l'ACUB, et de Alain Patrice Yengué, président de l'ACUC.

Appel est lancé à d'autres personnes individuelles ainsi qu'à des communautés ou associations en tant que telles pour signer le document ci-dessous, pp. 5 et 6.

 

Libre propos

 

Le choix unitarien , la plus raisonnable des options

Christian Phéline (Orléans, le 6 août 2007 )

De nos jours, le surnaturel semble démodé, encore qu'il y soit fait illogiquement appel quand ce qui est rationnel est dépassé. On constate que les religions traditionnelles sont moins suivies. Pour ma part, je me refuse à en oublier les qualités et les réalisations. Elles ont forgé les personnalités, fusionné les énergies, sollicité les dévouements, guidé les décisions souvent héroïque, elles ont été nos familles, nos refuges, nos terres natales - mais, voilà, leurs dogmes sont de plus en plus difficiles à avaler.

Alors, restons amis, respectons la conviction de l'autre, mais que chacun réfléchisse, se pose les bonnes questions, et un jour décide de sacrifier l'illusoire, quelque soit le risque de l'isolement et du doute angoissant. Tout devrait s'écrouler : certitudes, sécurités, place réservée au paradis, rails guidant l'action ; mais voilà que l'on se sent au contraire libéré et adulte. Ce que l'on accepte raisonnablement de croire est bien réduit mais on y voit clair. On est face à soi même et rasséréné, libéré de l'institution.

Etre unitarien, c'est vivre de façon compatible avec la science, la modernité, c'est accepter le silence et la distance de Dieu, s'il existe. C'est ne pas se tenir comptable d'un péché originel démodé, ni lavé par un sacrifice sanglant incompréhensible. C'est ne pas attendre une après vie improbable, mais vivre maintenant, ici, face à autrui, dans le respect de toute forme de vie. Vivre un cran au dessus et pourquoi pas, dans la joie car, demain...

Et aussi affronter courageusement le vide, la condition limitée de l'homme, et la mienne, le mystère et ne pas remplir les creux avec des divinations magiques, créer un " courage d'être " (Paul Tillich).

Et encore, c'est conserver précieusement le don du passé, rester solidaire du roman familial et de l'histoire de nos grands inspirés, nos modèles, nos penseurs, nos martyrs, vivre dans le souvenir de nos morts et remercier sans arrêt pour le miracle continu de la vie, de la pensée et de l'action. Exister face à l'absurdité, l'indécision, la contradiction du monde en toute responsabilité ; ne pas enterrer Bach et Haendel , Jean Hus et Castellion, Servet et Bonhoeffer, Martin Luther King, Jean Zay, Etty Hillesum, Jean de la Croix, Jésus, Moïse, ...et leur prodiguer un immense respect - sans idolâtrie.

Or, aujourd'hui, c'est bien de moi qu'il s'agit. Je dois savoir à qui me rattacher, et à quoi je sers dans ce temps limité qui m'est accordé. Je n'ai pas à convaincre autrui de ma Vérité : elle est le résultat d'une longue vie, d'une éducation, de multiples expériences et d'une évaluation objective de l'Humanité et de ma propre fragilité. Mon raisonnement n'implique que moi, je sais qu'il est labile et je ne lui accorde qu'une valeur très limitée, mais c'est tout ce dont je suis capable et c'est " ma " vérité. Je n'ai nullement le droit de l'imposer. Toute appartenance religieuse est bonne si elle épanouit et élève moralement l'individu ; seule la rigidité doctrinale m'effraie.

Ma conviction est unitarienne parce qu'elle rencontre ma profonde intuition après autant d'événements, d'erreurs, et de recherches.

Mon enfance a été guidée par le catéchisme de Luther, puis j'ai été structuré durablement en milieu protestant, ensuite dans l'aéronavale et enfin en milieu médical. Tout ceci m'a permis d'affronter la discipline exigeante du métier neurochirurgical et l'épreuve surajoutée d'une extradition hors d'Algérie. Ces circonstances ont modelé mes convictions religieuses en même temps qu'elles occasionnaient une pratique humaniste, une prière muette, et les équipes de travail rencontrées ont remplacé ma terre natale.

Qu'apportent alors la paroisse, les rites, les sacrements, la tutelle, les habitudes. Je m'en éloigne tout en réservant une grande reconnaissance à ce courant qui a imprégné mes décisions essentielles, mais s'agissait il de l'autorité de l'Eglise ? ou simplement de l'exemple providentiel de certains hommes et femmes admirables auxquels je ferai référence plus bas.

Je ne récuse pas le retour occasionnel à une foi immature lorsque l'émotivité est débordée, mais c'est dans une similitude de pensée que je me suis rapproché des autres unitariens. C'est peut-être là encore illusion partielle car, comme moi ils sont humains, mais grâce à eux j'ai abouti à la plus raisonnable, à mon sens, des options. Avec eux, j'accepte d'affronter le mystère et l'inconnaissance, la mort inéluctable mais regardée sans déni. Avec eux, j'accepte le combat pour les sauvetages problématiques de l'homme et de la planète. Objectivité, tolérance, liberté, silence ... J'espère ne pas me gargariser de vains mots, mais, quelle importance après tout ? Face à l'immensité, mon opinion et mon destin sont des impondérables.

Le 6 août c'est mon anniversaire de naissance (1925) mais c'est aussi celui de la bombe d'Hiroshima (1945), une bombe qui a effacé bien des illusions !

 

Document

" Pour que l'unitarisme garde toute sa place parmi les chrétiens du monde entier ",

Manifeste d'Avignon, le 17 août 2007, de la part des associations chrétiennes unitariennes

Depuis les années 1990, les associations de chrétiens unitariens se multiplient : l'Unitarian Christian Association (UCA, fondée en 1991), l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU, 1996), l'Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi (ACUB, 2002), la Congregazione italiana cristiano unitariana (CICU, 2004), et l'Assemblée des chrétiens unitariens du Congo (ACUC 2004). Elles contribuent à l'expansion de l'unitarisme dans des pays où cette tradition n'existait pas. Les quatre dernières d'entre elles ont été reconnues " groupe émergent " par le Conseil international des unitariens et universalistes (ICUU) en avril 2006.

Ce manifeste n'est pas un credo ni une confession de foi, mais le résultat d'une réflexion afin de positionner ces associations nouvelles, d'une part, par rapport aux Eglises et aux congrégations historiques qui existent en Transylvanie, Hongrie, Grande-Bretagne et Etats-Unis et, d'autre part, par rapport à l'unitarisme-universalisme, qui se présente comme une nouvelle religion détachée de ses racines chrétiennes.

Un tel positionnement se fait d'une façon positive et constructive, complémentaire aux formes déjà existantes de l'unitarisme ; en aucune façon il n'est une opposition. Mais il se veut une explication claire et nette afin d'éviter les présentations floues, évasives, voire ambiguës. La diversité de l'unitarisme contemporain est une richesse dont nous sommes parfaitement conscients ; elle ne doit en aucune façon être une confusion ou donner l'impression d'une théologie laxiste, sans points de repère.

Né du courant anti-trinitaire au sein des réformes protestantes au XVI° siècle, l'unitarisme est un mouvement d'origine chrétienne caractérisé par :

- une théologie monothéiste radicale (Dieu Un) qui implique le rejet du dogme de la Trinité et de celui de l'Incarnation ; même si nous pensons que Jésus est pleinement habité par Dieu comme nous sommes tous invités à l'être, Jésus est un homme comme un autre.

- l'enseignement de Jésus tel qu'il nous est transmis par les évangiles, les autres textes du Nouveau testament, et les apports de certains évangiles apocryphes comme par exemple celui de Thomas,

- une acceptation de la raison et des progrès scientifiques, notamment l'exégèse moderne et l'archéologie du 1er siècle qui nous permettent de mieux comprendre qui fut Jésus réellement,

- l'affirmation de la liberté de pensée et le rejet de tout dogme obligatoire,

- le mode d'organisation épiscopalien sous une forme presbytérale-synodale, congrégationaliste ou encore associatif qui fait que chaque Eglise ou communauté locale est libre de ses orientations et des relations qu'elle établit avec d'autres communautés.

Les chrétiens unitariens affirment leur solidarité vis-à-vis de leurs Eglises historiques qui ont maintenu cette foi. Elles ont notamment la plus grande révérence vis-à-vis des Eglises hungarophones qui, pour eux, sont premières dans l'ordre de la considération au sens où l'entendait, à propos des Juifs, Paul dans son épître aux Romains (chap. I, 16) et Jean de Patmos dans l'Apocalypse (chap. VII, 4-9). Ce profond respect en regard de leur ancienneté est volontaire et filial ; il n'est nullement une subordination ni un devoir d'obéissance ; ces Eglises historiques ne donnant d'ailleurs aucun ordre.

Le culte chrétien ne se limite pas à des discours (des sermons, des prédications, des méditations, etc.), même s'ils sont très intéressants et fort éloquents. Ce culte n'est pas une conférence, ni un club de discussion. L'assemblée s'adresse à Dieu (ou autre appellation équivalente). Elle le loue en tant que Créateur de ce monde ; elle le remercie pour la vie qu'il nous a donnée ; c'est le sens du Thanksgiving.

Le culte chrétien est aussi l'occasion de reproduire les gestes bien précis que fit Jésus, qui font sens pour notre foi et qui ont été repris par notre tradition : au moins le baptême et le partage du pain et du vin (en anglais le Lord'supper), auxquels on pourrait ajouter les gestes historiques que sont également le lavement des pieds, l'onction avec de l'huile, l'imposition des mains, etc. Le seul allumage d'une bougie ne saurait remplacer ces rituels. Nous n'avons pas à affadir nos cérémonies, ni à les diluer dans de l'eau, sous le prétexte de les rendre accessibles au plus grand nombre ou à les moderniser.

Dieu nous ayant déjà donné la vie et toute sa grâce, nous ne pensons pas que ces gestes soient des sacrements qui nous donneraient des gratifications supplémentaires. Ces gestes nous relient tout simplement à notre maître spirituel, Jésus, que nous aimons et à qui nous voulons être fidèles. Ils fondent une fraternité entre nous et nous invitent à aimer tous les hommes.

Au-delà de ces rites chrétiens, c'est bien entendu à chaque communauté de trouver les modes d'expression spirituelle qui lui conviennent.

Lorsque les chrétiens unitariens se retrouvent au sein d'une assemblée composite (en anglais : multi-faith), où il y a d'autres croyants, des agnostiques et des non-croyants pour qui les rituels chrétiens ne font plus sens, ils peuvent alors inviter au partage des traditions spirituelles de ceux qui sont présents. Dans ce cas, chacun peut présenter ce qui fait sens pour lui ; aux chrétiens qui sont présents d'apporter le pain et le vin en leur donnant le sens qui est dit dans la Didachée : le fruit de la terre et du travail des hommes.

Ils peuvent également proposer la cérémonie des fleurs telle qu'elle a été mise au point par le révérend tchèque Norbert Capek en 1923, ainsi que l'allumage de la flamme de notre calice (en expliquant sa signification historique, à savoir un signe de liberté et de résistance dans le contexte du nazisme).

L'unitarisme dispose d'une théologie, d'une histoire, d'une tradition à la fois spirituelle et culturelle, de rituels qui lui sont propres (le calice à la flamme, la cérémonie des fleurs). Nous en sommes extrêmement fiers et nous n'avons aucune raison d'abandonner le champs du christianisme qui a vu naître notre mouvement. Au contraire, nous avons à collaborer avec tous les autres chrétiens qui le souhaitent pour construire un christianisme moderne, d'esprit libéral, plus fidèle à ses origines. En ce sens, nous lançons un appel pressant pour que les chrétiens unitariens européens participent activement, en tant que tels, au Réseau européen des protestants libéraux (ELPN).

En réaffirmant un monothéisme radical (Dieu Un), le christianisme unitarien permet d'établir des relations de continuité théologique avec le judaïsme et l'islam. L'obstacle majeur au dialogue inter-religieux avec ces religions réside en effet en la divinisation de Jésus.

Au XX° siècle, des congrégations unitariennes ont décidé de ne plus faire de la foi chrétienne (Dieu Un et référence à l'enseignement de Jésus) un préalable à la cooptation de nouveaux membres. Des assemblées sont ainsi devenues, progressivement, hétérogènes (multi-faith). C'est pourquoi, les unitariens qui entendent restés fidèles à leur tradition d'origine se disent " chrétiens unitariens ". Auparavant, cette appellation était un pléonasme puisque tous les unitariens étaient chrétiens. Afin de lever toute ambiguïté sur notre foi, c'est cette appellation, que nous recommandons expressément pour sa clarté.

L'unitarisme-universalisme se présente comme une nouvelle religion qui a tout son intérêt par son approche d'emblée universelle du fait religieux. Nous partageons avec elles beaucoup de choses, notamment la première partie de notre histoire (jusqu'au penseur américain William Ellery Channing), notre référence à Michel Servet (son Ïuvre et son martyre), notre solidarité avec l'Eglise unitarienne de Transylvanie, les rituels unitariens que sont la cérémonie des fleurs et le calice à la flamme, notre conception libérale de la religion chrétienne et des autres corpus religieux, etc. Nous avons à établir des relations de partenariat, de solidarité et d'amitié, ce qui est déjà le cas au sein de l'International Council of Unitarians and Universalists (ICUU). La même attitude est à conseiller au niveau de chaque pays où existe une communauté UUiste.

L'ICUU a été fondé en 1995 à partir de trois familles spirituelles : l'unitarisme (englobant nos Eglises historiques et les associations de chrétiens unitariens), l'universalisme (à savoir la mouvance qui était celle de l'Eglise universaliste, laquelle fut une Eglise chrétienne aux Etats-Unis de 1779 à 1961), enfin l'unitarisme-universalisme (né en 1961 de la fusion entre les congrégations unitariennes américaines et cette Eglise universaliste). Les chrétiens unitariens, avec les Eglises historiques restées fidèles à l'origine de l'unitarisme au XVI°, forment une composante importante de cet ensemble et entendent garder leur propre identité. C'est la condition d'un dialogue respectueux des autres et d'échanges fructueux, loin de toute fusion ou dilution, loin de toute confusion et ambiguïté, loin aussi de tout impérialisme culturel et religieux. En ce sens, nous précisons que l'ICUU s'écrit avec un " and " (Unitarians and Universalists), et non pas avec un trait d'union (en français), ni avec une astérisque.

L'ICUU est un espace de rencontre tout à fait approprié et les chrétiens unitariens entendent y participer en toute loyauté. Ce serait une erreur d'envisager une instance internationale séparée qui serait réservée aux seuls chrétiens unitariens. De même, toutes nos activités sont ouvertes à tous les unitariens de toutes les sensibilités.

Puisque l'ELPN existe depuis 1998, les chrétiens unitariens européens entendent mettre à profit ce réseau pour mieux se concerter et se rencontrer, ceci en relation étroite avec leurs amis protestants libéraux.

Nous souhaitons que tous les croyants et humanistes du monde entier participent à l'avènement de sociétés inter-convictionnelles où règnent la liberté de conscience et non la pensée unique, la complémentarité des engagements de chacun et non les rapports de force, la laïcité et la démocratie qui sont nécessaires au dialogue loin de tout fanatisme, le respect de la vie et de notre environnement afin de transmettre un monde meilleur aux générations futures. Pour nous, chrétiens unitariens, nous avons la joie de contribuer à une Création, faite par Dieu à l'origine des temps, toujours en expansion, allant vers plus de progrès, plus de solidarité, et porteuse d'intelligence et d'amour.

 

Si vous souhaitez signer ce document veuillez envoyer vos coordonnées à : correspondance.unitarienne@wanadoo.fr


Correspondance unitarienne

réseau francophone animé par la Fraternité unitarienne de Bordeaux

Jean-Claude Barbier, résidence Les Saules, bât. C1, av. du Ma Juin, 33170 Gradignan, 05 40 32 56 12

correspondance.unitarienne@wanadoo.fr, http://prolib.net/unit/correspondance.unitarienne.htm

La FUB est membre de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens, (association fondée en 1996, dont Théodore Monod fut le premier président d'honneur)

n° 70, août 2007

Quaker et unitarien

par Piotr Uhlig, le 13 juillet 07

P. Uhlig est éditeur du site " Quakers, communauté virtuelle francophone "

Celui qui se déclare quaker, adhère fondamentalement à un type de pensée qui relève d'une Réforme non pas superficielle mais toute en profondeur et en intériorité. Le quaker, qu'il soit de tendance fondamentaliste &endash; quaker historique &endash; ou d'une tendance post foxienne, atteste de la présence de l'Esprit divin au plus intime de l'être humain. La majorité des Amis estime que le travail des exégètes est d'un grand intérêt pour la compréhension du message christique, mais pour eux, il ne faut pas accorder une trop grande importance à la Bible car la Révélation est donnée en permanence. Le rayonnement de chacun est le signe extérieur d'une vie sacramentelle intérieure. Voici les versets fondateurs des quakers.

 

Le chrétien est lumière car il possède l'esprit divin.

" Et l'on ne dira pas : " Voici : il est ici ! ou bien : il est là ! "  Car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous. " (Luc 17 :21)

" C'est l' esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie " (Jean 6 :63)

" Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l' Esprit de Dieu habite en vous ? " (1 Corinthiens 3 :16)

" Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes " (Jean 1 :4)

" et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas saisie " (Jean 1 :5)

" Il vint pour témoigner, pour rendre témoignage à la lumière , afin que tous crussent par lui " (Jean 1 :7)

" Celui-là n'était pas la lumière , mais il avait à rendre témoignage à la lumière " (Jean 1 :8).

" Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme ; il venait dans le monde " (Jean 1 :9)

" Et tel est le jugement : la lumière est venue dans le monde et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière , car leurs Ïuvres étaient mauvaises " (Jean 3 :19)

" Quiconque, en effet, commet le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière , de peur que ses Ïuvres ne soient démontrées coupables ", (Jean 3 :20)

" mais celui qui fait la vérité vient à la lumière , afin que soit manifesté que ses Ïuvres sont faites en Dieu " (Jean 3 :21)

" Celui-là était la lampe qui brûle et qui luit, et vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière " (Jean 5 :35)

" De nouveau Jésus leur adressa la parole et dit : "  Je suis la lumière du monde. Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie " (Jean 8 :12)

" Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde " (Jean 9 :5)

" Jésus répondit : "  N'y a-t-il pas douze heures de jour ? Si quelqu'un marche le jour, il ne bute pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde " Jean 11 :9

" mais s'il marche la nuit, il bute, parce que la lumière n'est pas en lui " Jean 11 :10

" Jésus leur dit : "  Pour peu de temps encore la lumière est parmi vous. Marchez tant que vous avez la lumière , de peur que les ténèbres ne vous saisissent : celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va " Jean 12 :35

" Tant que vous avez la lumière , croyez en la lumière , afin de devenir des fils de lumière . "  Ainsi parla Jésus, et s'en allant il se déroba à leur vue " Jean 12 :36

" Moi, lumière , je suis venu dans le monde, pour que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres " Jean 12 :46

Comment se conduire entre frères ? " A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres "

Jean 13 :35

" C'est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruit et deveniez mes disciples " Jean 15 :8

" La religion pure et sans tache devant Dieu notre Père consiste en ceci : visiter les orphelins et les veuves dans leurs épreuves, se garder de toute souillure du monde " (Jacques 1 :27).

 

La Trinité, un dogme ?

Ceci dit, tout quaker se pose des questions quant à la nature de Jésus que nous proclamons Christ. Certaines Eglises proclament le concept de la Trinité, comme un dogme. Les quakers n'ont pas de théologie officielle ni de dogmes. Chacun est libre de croire ou pas en ces soit disant révélations. Beaucoup de frères se contentent de vivre une vie faite de témoignages et laissent aux beaux esprits le soin de disserter sur la nature ontologique de Dieu ou Christ.

Barclay affirme que c'est la Lumière, ou don de Dieu, qui communique et révèle toute vraie connaissance en matière spirituelle. C'est elle qui ordonne tout vrai ministère de l'Evangile. Le ministère n'est pas réservé à une élite mais à tout le peuple. La vraie vocation d'un ministre est un appel intérieur.

 

L'édification du Royaume

Traditionnellement, les Amis distinguent le ministère d' " attente silencieuse du bon vouloir du Seigneur ", le ministère d'aide aux autres dans leur parcours spirituel, et le ministère de la parole écrite pour édifier les autres dans leur foi religieuse.

L'aide aux autres commence par un engagement à lutter pour l'égalité, contre la pauvreté dans le monde, pour la promotion de la paix et la conservation de la nature. Cela explique la part importante prise par les quakers dans différents mouvements et Ong. Le ministère de la parole écrite implique que celles et ceux qui savent écrire doivent promouvoir la foi en Dieu. De nombreux quakers regrettent l'absence de théologie officielle mais cela est incompatible avec notre façon de penser.

 

Pourquoi suis-je arrivé à devenir unitarien ?

Venant du catholicisme romain, j'ai eu la mauvaise idée de m'interroger sur la nature réelle de la Bible et des évangiles. Parmi les nombreux dogmes, celui de la Trinité m'a toujours semblé assez bizarroïde. C'est en approfondissant, les évangiles et en particulier le baptême de Jésus par Jean le Baptiste que j'ai éprouvé les premiers doutes sur la réalité de la divinité de Jésus.

" Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. " (Matthieu 3 :16-17)

Si je lis bien, c'est Jésus qui " vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. ". Une voix se fit entendre. Mais qui a entendu cette voix, hormis Jésus ?

Marc relate : " Une nuée vint les couvrir, et de la nuée sortit une voix : Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! Aussitôt les disciples regardèrent tout autour, et ils ne virent que Jésus seul avec eux. " (9 :7-8)

Ici, nous avons quelques témoins. A chaque fois, la voix parle de Fils bien aimé. Nulle trace dans les évangiles où Jésus se proclame Dieu ou l'égal de Dieu. Il reste donc a éclaircir cette notion de Fils de Dieu, notion bien connue dans l'Ancien testament puisque le titre de " Fils de Dieu ", fréquent à l'époque, était utilisé pour bien d'autres que Jésus. L'évangéliste Luc, par exemple, dans la généalogie qu'il donne de Jésus, appelle Adam " Fils de Dieu ". Luc 3.38. Les anges étaient " Fils de Dieu ", le peuple d'Israël l'était aussi ; même un juif pieux pouvait être nommé ainsi. Les anciens rois d'Israël étaient couronnés comme " Fils de Dieu " : " Tu es mon Fils, c'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui ". Psaume 2.7 

Ces mots ont évidemment un sens métaphorique et ne veulent pas dire que le roi avait été littéralement engendré par Dieu. " Fils de... " signifiait un " véritable serviteur de... ", " celui qui vivait dans l'esprit de... ". La notion de divinité n'est pas remise en question.

Lorsque les quakers parlent de l'Esprit saint, ils utilisent aussi des synonymes comme " l'esprit de Christ " ou " l'esprit de Dieu ".

Pour moi, les choses sont donc simples. Dieu est Un et non trine. Exit le concept de Trinité !

 

Informations

Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) : rendez-vous à Paris

L'AFCU tiendra son AG le samedi 6 octobre à partir de 9 h. à Paris. L'après-midi (à partir de 15 heures), les autres associations unitariennes, groupes en formation et animateurs de forum ou de site Internet, ont été invités pour discuter d'un projet de Conseil des unitariens et universalistes français (CUUF) dont vous trouverez le texte sur le site de l'AFCU (, rubrique " CUUF ").

 

Les unitariens sont en deuil de Roger Sauter

Roger Sauter, théologien laïc, membre de l'Union protestante libérale (ULP) de Genève et de l'Association unitarienne francophone (AUF) dont il fut le président d'honneur à partir de 1998, est décédé le jeudi 19 juillet, à l'âge de 88 ans. Voici l'allocution de Jean-Claude Barbier, secrétaire général de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) aux obsèques de Roger Sauter, au crématorium du cimetière Saint-Georges, au Petit Lancy, en banlieue genevoise, le lundi 23 juillet 07. (mise en ligne dans les Actualités unitariennes du samedi 28 juillet 2007).

 

Chers parents, Chers voisins, Chers amis de Roger

La famille de Roger m'a demandé de dire quelque mots au nom des unitariens puisque Roger était des nôtres depuis 1990 et qu'il fut président d'honneur, à partir de 1998, de l'Association unitarienne francophone

- c'est d'ailleurs à la suite de son adhésion à cette association, avec ses amis Heinz Buschbeck (qui habite dans la même avenue du Lignon), Louis van Gool (au Grand Lancy) et Bernard Wald (à Genève) que celle ci - qui était " française " - devint " francophone ", ouverte aux Suisses romands et aux Belges wallons.

J'ai moi-même connu Roger et ses amis lorsque je suis venu à l'assemblée générale de cette association qui se tint les samedi et dimanche 20-21 octobre 2001 à Ferney-Voltaire, juste de l'autre côté de la frontière avec la France. Je fus d'emblée impressionné par son calme et sa sérénité. Il avait prononcé, pour le culte de clôture, une homélie d'une grande qualité, portant sur l'essentiel, avec pertinence et sobriété, d'une voix combien douce et limpide. Et puis, attentif à mon souhait, il m'avait accompagné, avec Heinz, sur les lieux du martyre de Michel Servet à la colline de Champel.

Homme de sobriété, Roger désira des obsèques en toute simplicité : pas d'office religieux et crémation. Ses enfants, Monique, Nicole, Delphine et Marcel, respectèrent cette option. En ne demandant pas un office religieux, Roger nous met finalement tous à l'aise. En effet, nos sociétés sont devenues composites, au sein d'une même famille, dans un même quartier, lors de nos assemblées paroissiales où les opinons et les croyances se diversifient de plus en plus. Désormais croyants et non croyants se mêlent et s'acceptent mutuellement dans leurs choix personnels. Dans ces conditions, il est bien difficile de faire un culte confessionnel qui puisse être partagé par tous.

D'ailleurs, que savons nous réellement de Dieu en dehors du sentiment d'une présence ? Avec le tétragramme IHVH, La tradition biblique nous lègue un nom de Dieu qu'on ne prononce pas... Pourquoi vouloir en dire plus ? Et puis, que savons nous sur l'existence d'une âme qui survivrait après notre mort ? Qu'est-ce l'au-delà ? L'éternité à laquelle nous aspirons ? Sur ce point, Roger, lors de cette homélie dont je viens de parler et qui s'intitulait " La vie future ", nous avait confié que l'attente du Ciel ne le préoccupait nullement. Pour lui, la religion le conduisait à faire le bien sans espérer la récompense que promettait le zoroastrisme, qui le premier instaura le jugement moral des morts, le bouddhisme avec sa balance karmique et le christianisme avec l'instauration messianique du Royaume de Dieu.

Lecture est faite par Louis van Gool, de la fin de cette homélie dont l'épilogue est aujourd'hui :

" La diversité de nos croyances portant sur la vie après la mort est donc grande ; elle va de pair avec un autre fait : nous ne savons rien de l'au-delà ! La tolérance religieuse invite à un choix libre, selon nos convictions individuelles. En ce qui me concerne, je préfère ne pas choisir et j'accepte que ma vie future soit ce que Dieu voudra. On me l'a demandé en privé et le je dis en public : ma vie future ne m'intéresse pas ; je ne m'en occupe pas. Bien des gens pratiquent le sport par amour du sport, d'autre l'art pour l'art, sans rechercher d'autre récompense que la satisfaction intérieure et présente. De même, faisons le bien par amour du bien, pour satisfaire notre conscience morale. Que notre amour pour Dieu et pour le prochain soit désintéressé. "

La Bible nous dit que Moïse mourut dans la bouche de IHVH.

Roger fit des études de théologie mais il resta laïc et ne s'engagea pas dans un ministère. Non lié à une fonction où l'on doit enseigner, évangéliser, convaincre - et donc être directif - , il se contentait d'exposer l'histoire humaine dans sa diversité, dans son cheminement, en laissant libre l'auditeur ou le lecteur. Il pouvait ainsi donner son point de vue personnel et prendre des engagements selon ses propres convictions. Quelle différence d'avec les religieux, les clercs de toutes les religions, qui savent tout, ont réponse à tout, sont sûrs de leurs promesses et présentent leurs rituels comme autant d'actes infaillibles !

Alors que nombre de protestants libéraux qui ont des convictions ou des sympathies unitariennes préfèrent rester au sein de leur communauté et composer avec les autres fidèles qui sont attachés aux dogmes (le Péché originel, le sacrifice rédempteur de Jésus, le Jugement dernier, la Trinité, l'Incarnation de Dieu en Jésus, la double nature de Jésus &endash; à la fois humaine et divine -, etc.), Roger n'hésita pas à adhérer à l'unitarisme, à se dispenser d'un culte paroissial qu'il jugeait trop empêtré dans des rhétoriques religieuses sous la houlette d'un pasteur qu'il estimait par trop conservateur.

Un homme libre, sans fard et sans convenances, mais sans nulle violence ou arrogance, au contraire toujours attentif et disponible aux autres.

Merci à Roger de nous avoir réunis ainsi autour de lui par la qualité de sa vie, par la sincérité de sa pensée, par sa gentillesse et sa disponibilité. Grâce à lui, voici que les fleurs apportées par les uns et les autres * deviennent un bouquet riche des couleurs les plus variées. De même que, tout à l'heure, nous allons repartir avec la fleur d'un autre, signifiant par là que nous avons échangé entre nous, qu'il prenne aussi une fleur avant son départ.

*voir la rubrique concernant la cérémonie des fleurs sur le site de l'AFCU (http://afcu.over-blog.org)

[Son fils, Marcel, déposa une fleur sur son cercueil].

Vous trouverez sur notre site documentaire de La Besace des unitariens, dans la rubrique au nom de Roger Sauter, sa bibliographie désormais exhaustive et sa biographie, et - dans les jours à venir - d'autres documents que sa famille nous a confiés.

 

Libres propos

Régis Pluchet (Le Mans) : quitter une Eglise qu'on ne peut plus réformer

Le philosophe Paul Thibaud, président des Amitiés judéo-chrétiennes, a publié dans Le Monde du 21 juillet un article intitulé " Benoît XVI organise le repli sur la doctrine ", lequel présente une analyse très fine des conséquences du Motu proprio qui réhabilite la messe de Pie V (tout en excluant le pluralisme liturgique !) et de la Déclaration de la Congrégation de la foi sur les relations avec les autres Eglises chrétiennes, deux textes qui " confondent fidélité et rigidité dogmatique " et ainsi "séparent le christianisme du monde et l'empêchent de s'adresser à lui".

Personnellement, je m'inquiète de la pusillanimité pour ne pas dire la lâcheté des évêques après la publication de ces textes. Claude Dagens, l'évêque d'Angoulême, a su prendre quelques distances (dans La Croix du 17 juillet), mais cela reste un cas isolé et sa réaction est trop diplomatique, là où on aimerait une parole claire, forte et ferme, même s'il sait rappeler que " l'essentiel n'est pas seulement de l'ordre de la foi, mais aussi de l'ordre de la charité ".

Quel sens, cela a-t-il de rester dans une Eglise aussi sectaire et fermée à toute évolution, aussi repliée sur des dogmes et des rites devenus insensés, au détriment d'une attitude évangélique qui appelle à se relever quand nous sommes tombés, à la solidarité avec ceux qui sont blessés ou démunis et à un bonheur fait de simplicité fraternelle avec nos frères et soeurs humains et avec la nature qui nous environne.

Je pense qu'il est désormais illusoire de croire qu'il est possible de révolutionner une Eglise où tout est verrouillé. Je regrette que les mouvements catholiques réformateurs n'aient pas pris la dimension de l'impasse à laquelle sont désormais voués leurs efforts. Ces mouvements ont fait un travail considérable par le passé sur le plan intellectuel, social, théologique, mais ils sont aujourd'hui vieillissants, une partie trop grande de leur activité sert à rendre hommage à leurs leaders et aux théologiens progressistes qui meurent les uns après les autres.

Faute d'avoir franchement rompu avec les dogmes, d'avoir pris le risque de ruptures avec la hiérarchie ecclésiastique, d'avoir trop souvent renoncé à remettre en question la sacralité des prêtres, ils n'ont pas pu ou su entraîner des communautés importantes vers des liturgies chaleureuses et proches de la vie des gens (comme le font si bien les Eglises évangéliques, sur la base d'une théologie malheureusement trop fondamentaliste) et n'ont pas un langage adapté aux générations d'aujourd'hui.

Je crois qu'il faut créer des communautés dissidentes, ne pas hésiter à rentrer dans les Eglises protestantes, du moins les plus libérales, se rattacher à des courants comme les unitariens ou même créer de nouvelles Eglises.


Lien : Les QUACKERS, communauté francophone

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La FUB est membre de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), association fondée en 1996, dont Théodore Monod fut le premier président d'honneur...

 

n° 65, mars 2007

Christianisme d'ouverture et post-christianisme

Faut-il inviter les autres à faire partie de nos communautés chrétiennes ?

Jean-Claude Barbier

Le christianisme est porteur d'un altruisme radical. Aller toujours vers les plus loin - le prochain (qui n'est pas le voisin comme le mot le suggérerait, mais le semblable qu'on ne connaît pas encore, l'inconnu et pourtant mon frère), l'étranger, celui qui est à l'autre bout de la planète - mais aussi les plus démunis, les plus pauvres, les plus malades, les sans papier, les sans logement, les sans travail, etc.

Toutes les religions ne vont pas jusque là, loin de là ! l'islam s'arrête à l'aumône, le bouddhisme à la compassion, etc. Il y a donc bel et bien, parmi les religions existantes, une spécificité chrétienne qui s'est manifestée très tôt par les Ïuvres caritatives, sociales et aujourd'hui humanitaires. Le modèle par excellence en est Jésus dit le Christ qui, par sa Passion, porte le poids des souffrances des autres sur lui, prend sur lui les péchés de son peuple s'affirmant ainsi comme bouc émissaire volontaire selon la grande et forte figure messianique du Serviteur souffrant dont parle le Livre d'Isaïe. Nous savons que la tradition paulinienne en fera un acte de rédemption métaphysique rachetant la faute originelle de la Chute. Ce dévouement aux autres va jusqu'à l'abnégation de soi, de sa propre famille (vive le célibat !), le don de ses richesses et propriétés. Jésus lave les pieds de ses disciples pour bien dire que la responsabilité est un service aux autres et non point la recherche des honneurs. Et puis, il nous montre un Dieu père qui aime, qui pardonne à son fils prodigue et nourrit jusqu'aux plus petits des oiseaux.

 

Jésus n'a pas fixé de limite à cet amour. Le message est de toute évidence universel. Pierre le comprendra très tôt avec sa vision d'une nappe remplie de bonnes et délicieuses victuailles habituellement interdites aux Juifs (les Actes des Apôtres qui relatent l'événement parlent alors de prophétie et non de gourmandise !). Paul également qui dépossèdera les Juifs de leur monopole de peuple soit disant élu, tout en les respectant en leur qualité de premiers dépositaires de la Parole.

Mais, par ailleurs, les premiers chrétiens mettront en avant la conversion et le baptême. La Bonne nouvelle est annoncée à tous, mais l'entrée de la communauté reste réservée aux convertis. Les païens qui s'entêtent à rester païens sont rejetés. Les pseudo convertis (ceux qui ne se sont pas engagés de tout cÏur dans la bonne voie ou qui se sont égarés chemin faisant) sont vite taxés de syncrétistes, de faux prophètes, d'antéchrists, d'hérétiques, de Satan en personne, etc.

Il a fallu beaucoup de temps pour que les chrétiens acceptent que leur Dieu soit aussi celui des autres ; que, de toute évidence, si Dieu existe, il est universel par définition. Ils peuvent en remercier les théistes du Siècle des lumières. De là tous les croyants sont unis à Dieu. Et par cette référence à Dieu, la fraternité entre chrétiens - l'Eglise - est invitée à s'élargir à l'ensemble des croyants, voir à toute l'Humanité puisque les non-croyants sont estimés être en recherche spirituelle. C'est l'universalisme inconditionnelle. Déjà, l'Eglise universaliste (1779-1961), qui s'est développée à la fin du XVIII° siècle en Nouvelle-Angleterre jusqu'à sa fusion avec les congrégations unitariennes américaines, considérait que, Dieu étant amour et Jésus (1) ayant posé son acte rédempteur, tous les hommes accédaient au salut - de là le nom de la dénomination puisque le salut était désormais universel.

(1) Cette Eglise était trinitaire, donc Jésus, pour elle, était Dieu incarné.

A la fin du XIX° siècle, après un siècle de lutte contre les credo hérités de l'anglicanisme et du calvinisme, nombre de congrégations unitariennes américaines et d'autres chrétiens libéraux en étaient venues à prôner les seules vertus morales comme référence obligée : l'honnêteté, l'amour, etc. De longue liste de "principes" éthiques à valeur universel remplacèrent les credo des Eglises. Et certes, les chrétiens n'ont nullement le monopole des vertus humaines et du dévouement aux autres. Ils ouvrirent en conséquence les portes de leurs églises aux autres croyants et aux non-croyants.

Sur ces bases généreuses, les chrétiens unitariens américains furent rapidement mis en minorité. Comment en effet imposer les rites chrétiens (le baptême, la communion) à des non-chrétiens ? Comment s'adresser à Dieu si une partie de la communauté est athée ? On tomba rapidement dans la culture religieuse - fort sympathique mais devenue exotique : le solstice d'hiver pour les néo-païens, le "Christmas Tree" pour les chrétiens avec un zest de lecture de l'Evangile le dimanche de Noël, les enfants habillés en rois mages (bien que l'Evangile ne parle pas de rois en cette occasion, mais de mages, mais on s'en fout et de la théologie et de l'exégèse !), les bougies allumées pour chanter la paix entre les hommes, les euphémismes pour s'adresser à Celui ou à ce qui serait à l'origine de la Vie ... etc...

Certes, tant que les chrétiens restent très majoritaires (ils seraient encore 64% dans les congrégations unitariennes britanniques), ils peuvent continuer à lire la Bible et à faire des prédications dessus, ou encore à discuter du destin du christianisme en notre temps. Mais lorsqu'ils ne sont plus que 9% comme aux Etats-Unis, la communauté bascule dans un autre système religieux : c'est l'unitarisme-universalisme où les héritages religieux des uns et des autres sont mis au second plan pour une approche d'emblée universelle. Certes, on peut conserver son christianisme, mais on ne peut plus l'exprimer au sein de l'assemblée que sur le seul plan moral et culturel. Les unitariens-universalistes prônent l'inclusivité, luttent contre toute forme de discrimination et sont des militants de l'universel (2)

(2) pourtant curieusement absents contre les excès de certains communautarismes manifestement en porte à faux vis-à-vis des droits élémentaires de l'Homme, sans doute parce qu'ils vivent nombreux dans les pays anglophones.

On peut imaginer que beaucoup de chrétiens quittèrent subrepticement les congrégations unitariennes qui empruntèrent cette voie d'ouverture inconditionnelle. En effet, le chrétien n'adhère pas tant à un ensemble de croyances (qui, elles, sont en pleine évolution / révolution, se sont " modernisées " grâce aux acquis scientifiques et se sont fortement individualisés) qu'à Jésus lui-même (3). Dès lors, peut-il abandonner la main de Jésus ? Interrogation que se posait le mouvement " Jésus simplement ", pris lui aussi par le vertige de l'universel, dans son bulletin de mars 2005, en reprenant celle de Bernard Feillet dans son livre " L'arbre dans la mer ".

(3) un homme (pour les unitariens) ou à un homme divinisé (pour les adoptionnistes) ou à une divinité seconde créé par Dieu (pour les ariens) ou encore à Dieu incarné (pour les trinitaires).

Michel Benoît, avec son style de prophète contemporain,  nous rappelle très fortement cette adhérence à la personne même de Jésus (4): " Car Jésus - nous dit-il - ce n'est pas seulement un maître à penser : celui d'une époque révolue, marqué par elle et catalogué dans les rayonnages de l'Histoire, comme tant d'autres pédagogues et philosophes du passé. Jésus, c'est un mouvement, une façon d'être, une façon de voir, une attitude face à la vie et aux questions qu'elle suscite. Il ne demande qu'une chose, dialoguer avec nous : encore faut-il que nous nous adressions à lui, et non pas à une icône, recouverte par la fumée des cierges d'une Église ".

(4)" Le radeau de la Méduse : un avenir au christianisme ? ", conférence donnée à Paris le 20 janvier 2007 dans le cadre de la Journée organisée par la Fraternelle unitarienne sur " L'agonie du christianisme : bilan et perspective ", publié sur le blog de l'auteur, )

En déclarant ses membres " pour la plupart chrétiens ", l'Association unitarienne française (AUF), fondée en juillet 1986 sous la houlette de Théodore Monod, s'est exposée au débat interne et perpétuel et sombra dans des crises successives : en 1992, faut-il accepter, au sein de l'association, les unitariens non-croyants (puisque qu'effectivement il y en a) ? en 1996, faut-il n'accepter que les unitariens qui croient en Dieu et qui se réfèrent explicitement à l'enseignement de Iéshoua ? après 1996, un unitarien qui s'entête à se dire encore chrétien est-il encore un unitarien " comme il faut " ? (5). Puis elle termina son existence (juillet 1986-janvier 2006) avec un président et trois vice-présidents, mais sans plus guère de militants.

(5) voir notre bulletin n° 43 de mai 2005 " Se dire É au-delà des étiquettes des orthodoxies ".

Ceci dit, si nos assemblées ne doivent pas se transformer en auberges espagnoles, certes sympathiques et joyeuses, nous avons aussi à inventer les gestes d'amitié qui relient, les cérémonies et les fêtes qui réunissent, les rites modernes qui peuvent porter un sens universel chaque fois que nous sommes avec d'autres croyants et des non-croyants. En cela, la cérémonie des fleurs mise au point en 1923, en Tchécoslovaquie, par le révérend unitarien Norbert Capek (6) à l'usage de la Religious Society of Czech Unitarians, est tout à fait opportune. Nous l'avons pratiquée (pour la première fois en France) à l'occasion du mariage d'un couple canadien de sensibilité unitarienne-universaliste, le 21 septembre 2006 (7). Elle a été adoptée avec bonheur par la Fraternelle unitarienne pour ses célébrations (8) conformément à son orientation post-chrétienne et de sortie des religions.

(6) voir sa biographie sur le site de Didier Le Roux (http://www.unitariens.new.fr)

(7) voir nos bulletins n° 60 (octobre 2006) et 63 (janvier 2007).

(8) http://www.theolib.com

Pour nous, dans n'importe quelle situation, le christianisme d'ouverture ne saurait se diluer que ce soit par Ïcuménisme ou par universalisme, mais par contre se dire sans complexe avec son identité et son histoire afin de mieux établir le dialogue avec les autres, accueillir le langage et les rites des autres mais sans syncrétisme ni confusionnisme, pratiquer la démocratie et la laïcité et se montrer capable d'être avec tous sur l'agora afin d'y construire la cité. C'est cette voie claire et nette qu'à choisi, entre autres, l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) au sein d'un unitarisme contemporain accusé à tort, mais parfois avec quelque raison, d'être tout azimut dans ses croyances et dans ses pratiques !

 

Informations

 

Les blogs de l'AFCU

L'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) anime désormais trois blogs qui sont comme des modules complémentaires les uns par rapport aux autres. D'abord un blog " officiel " () où ne sont déposés que les documents de base pour faire comprendre l'identité de notre mouvement et ses principales activités. Démarré le 6 décembre 2006, il reçoit plus de 450 visiteurs par mois qui lisent quelques 1 500 pages.

Le blog de l'AFCU présente une longue liste de liens renvoyant à d'autres sites unitariens et de chrétiens libéraux (classés par pays), si bien qu'il peut servir d'outil de travail pour accéder à eux. Plusieurs de ces sites ont établi la réciprocité des liens.

Le second, " Actualités unitariennes " () donne des informations sur l'actualité de notre mouvance, les livres et revues qui viennent de sortir et qui nous interpellent, les conférences et activités de nos associations ou, plus largement, celles de nos mouvances libérales, etc. Un " Agenda pour unitariens et sympathisants " y est régulièrement mis à jour. Après 15 jours seulement d'activité, il a déjà un bon rythme de croisière avec une moyenne de 150 visiteurs par semaine (soit de 500 à 600 par mois et plus de 1 600 pages lues). 1 000 visiteurs sont attendus en ce mois de mars !

Le troisième, " La Besace des unitariens " () est un site documentaire où vous trouverez les sommaires des bulletins de nos diverses associations unitariennes françaises , la référence de textes déjà publiés et l'intégralité de ceux qui n'ont pas encore été mis en ligne. Il est encore largement en construction.

Il va sans dire que ces blogs sont référencés et que les moteurs de recherche (voir par exemple Google ) les trouvent tout de suite. La Correspondance unitarienne transmettra bien volontiers à ces blogs toutes les informations que vous souhaitez y voir publiées et qui pourront y être valorisées.

 

Les unitariens de Nantes se mobilisent

Après la fondation d'une Fraternelle unitarienne à Paris, le 28 novembre 2006, voilà le manifeste d'un nouveau groupe unitarien, celui des Nantais, qui se veut lui aussi ouvert à toutes les sensibilités. Il le fait en toute clarté. La Correspondance unitarienne et l'AFCU lui souhaitent un plein succès. Voici le message de Jean-Marc Van Hill daté du 2 mars.

" CRÉATION DU GROUPE UNITARIEN NANTAIS (GUN) - Nous vous informons de la création du Groupe unitarien nantais (GUN) dont les premiers membres, se réclamant essentiellement du protestantisme libéral ainsi que du catholicisme réformateur, souhaitent rassembler les diverses mouvances unitariennes existant dans la région nantaise : chrétienne, humaniste ou universaliste.

Ce groupement n'a aucune structure associative de façon à conserver son indépendance et sa mobilité. Individuellement ses membres peuvent se rattacher soit à l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), soit à la Fraternelle unitarienne, mais conservent leur liberté de pensée et d'action. Ils sont ouverts à tout dialogue constructif pourvu qu'il soit adogmatique, fondant leurs recherches sur les textes sacrés, tant canoniques qu'apocryphes, dans un esprit de tolérance et de fraternité ".

Contact : jmvh44@wanadoo.fr "

 

Libres propos

C'est curieux quand même !

par Jean-Pierre Babin, intendant de l'AFCU et membre du Groupe unitarien nantais, le 14 mars 2006

Dieu, au singulier, avec un D majuscule, c'est le " Tout autre ", celui que l'on ne peut nommer, ni même concevoir. Il est une question bien plus qu'une réponse !

Le croyant monothéiste entre en relation avec Dieu librement et par amour.

Sa perception débarrasse l'univers des dieux et démons ombrageux qui le peuplaient

Ce " Tout autre " s'est fait particulièrement connaître à des hommes peut-être choisis par lui, des " amis de Dieu ". Mais aucun parmi ces hommes n'a affirmé être Dieu lui-même.

Ainsi, chez les croyants :

Aucun parsi ne prétend que Zoroastre était Dieu,

Aucun juif ne prétend qu'Abraham ou Moïse était Dieu,

Aucun musulman ne prétend que Mahomet était Dieu,

Aucun babi ne prétend que Le Bab était Dieu,

Aucun bahaï, ne prétend que Baha'U'Allah était Dieu,

Aucun sikh ne prétend que Gourou Nanak était Dieu,

Aucun chrétien pré-nicéen ne prétend que Jésus était Dieu,

Aucun unitarien ne prétend que Jésus était Dieu,

Et on pourrait continuer avec tous les futurs prophètes à venir !

Alors ! Pourquoi certains prétendent-ils que Jésus était Dieu ?

Ne serait-ce pas tout simplement pour pouvoir affirmer que leur secte très particulière est ainsi la religion supérieure, dans le but de l'imposer, avec la complicité des autres pouvoirs, aux masses de fidèles bien soumis, bien craintifs, qui ne chercheront plus à se poser des questions dérangeantes ?

Qui sait ? Va savoir ?

ndlr : Jésus lui-même ne s'est jamais déclaré Dieu. Voir le livre de Michel Benoît " Dieu malgré lui " chez Robert Laffont, 2002

N'oubliez pas de consulter régulièrement notre " Agenda à l'usage des unitariens et sympathisants " sur notre blog " Actualités unitariennes "
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