R U B R I Q
U E... O U V E R T E
|
Dans sa nouvelle rubrique, "RELAIS", le
magazine Chemins de liberté
s'ouvre à des
sensibilités religieuses et culturelles diverses...
En déroulant cette page et la page suivante, vous
découvrirez, outre les adresses et le programme des
CONFÉRENCES 2007-08 de l'UNION PROTESTANTE LIBÉRALE de
STRASBOURG, quatre bulletins de la Correspondance unitarienne, qui en a publié plus de 70 depuis
2002.
Union Protestante
Libérale
|
3, rue Calvin 67000 Strasbourg -
tél. 03 88 35 24 54 ou 06 10 92 92 42 - mail :
unionprotlib@free.fr
CONFÉRENCES
2007-08
Le blog
http://unionprotlib.over-blog.com/
Le site internet
http://unionprotlib.free.fr
Les « Annales n°
4 », recueil de textes de conférences,
sont communiquées au prix de 5¤ (+ frais d'envoi
1.30¤). Contributions de Philippe Kah (Giordano Bruno,
tel Jésus, coupable de liberté), Claude
Conedera (Tillich) et Ernest Winstein (Le projet "politique"
de Jésus).
Correspondance
unitarienne
|
Réseau francophone
animé par la Fraternité unitarienne de
Bordeaux
Jean-Claude Barbier,
résidence Les Saules, bât. C1, av. du Ma Juin,
33170 Gradignan, 05 40 32 56 12
correspondance.unitarienne@wanadoo.fr, http://prolib.net/unit/correspondance.unitarienne.htm
La FUB est membre de l'Assemblée
fraternelle des chrétiens unitariens,
(association fondée en 1996, dont
Théodore Monod fut le premier président
d'honneur)
Jean-Claude Barbier, secrétaire
général de l'Assemblée fraternelle des
chrétiens unitariens (AFCU)
Chères Amies, Chers
Amis
Notre association vient d'ouvrir un site web
pour se présenter.
http://afcu.over-blog.org/
D'autres " blogs " s'y ajouteront
pour apporter d'autres informations :
l'actualité unitarienne, un agenda, une
bibliographie, un album photo, etc. Nous avons établi
une longue liste de liens au sein de laquelle vous trouverez
le site dont vous vous occupez ou que vous
fréquentez.
Les liens sont classés par pays
grâce à un code et, pour le cas de la France,
une petite lettre précise " u " pour
unitariens, " p " pour protestants et
" c " pour catholiques.
Dans la perspective d'une mobilisation pour un
christianisme moderne et libéral, et dans le cadre
d'une solidarité entre tous les unitariens du monde
entier, nous avons été très heureux
d'établir un lien avec votre site.
Avec l'assurance de notre vive amitié.
Jean-Claude Barbier
Chères Amies, Chers
Amis.
Les unitariens, entre eux, prêtent
la plus grande attention à ce que font les uns et les
autres et valorisent les apports de chacun. Il s'ensuit une
fraternité militante qui s'exprime entre autres lors
des deuils. C'est ce que nous avons essayé de faire
pour Michel Languillat (décédé le 23
mai 2006), avec un Cahiers Michel Servet en hommage
à lui, et, tout récemment, pour Roger Sauter
(décédé le 19 juillet 2007). Ce
bulletin lui est consacré.
Exceptionnellement, notre bulletin comprend 6
pages car nous y avons ajouté la version en
français du manifeste d'Avignon (17 août
07), texte présenté à votre
réflexion par les chrétiens unitariens
britanniques, français, italiens, burundais et
congolais. Une version italienne est en cours de
publication
http://www.unitariani.splinder.com/
et une autre en anglais.
Pour ceux qui le souhaitent, vous pouvez
apporter votre signature personnelle à ce texte en
envoyant vos coordonnées à notre
réseau :
correspondance.unitarienne@wanadoo.fr
Avec la très grande joie de constater
le bon développement de notre mouvance unitarienne,
Jean-Claude Barbier
n° 71, septembre
2007
Lorsque les unitariens sont en
deuil...
Roger Sauter : le
bilan d'une vie et d'une oeuvre
par Jean-Claude Barbier,
secrétaire général de
l'Assemblée fraternelle des chrétiens
unitariens (AFCU)
Roger Sauter était âgé de
88 ans lorsqu'il décéda, si bien que nous nous
attendions à ce qu'il nous quitta. Il avait
cessé ses activités militantes depuis
plusieurs années déjà, mais,
habitué au travail intellectuel, il avait toujours
plaisir à la mise en ligne sur Internet des articles
qu'il avait écrits et publiés dans le mensuel
de l'Union protestante libérale de Genève, Le
Protestant, ou autres bulletins. Affaibli par l'âge,
victime d'une infection pulmonaire qui traîna en
longueur, son décès fut pour lui,
assurément, une délivrance.
Pour nous c'est la souffrance de perdre un
ami, un compagnon de même foi, avec qui la connivence
fraternelle s'était établi d'emblée. Le
sentiment aussi qu'une page s'est tournée et qu'un
bilan est à faire. Parler avec lui, et puis, soudain,
on se trouve à parler " de lui ". Les
psychologues appellent cela " le travail de
deuil " : assurer ses amis et ses proches de notre
affection, exprimer notre amitié lors des
obsèques, y apporter la présence de notre foi
unitarienne, recueillir les documents non encore
publiés, témoigner de l'histoire de sa vie,
faire connaître et diffuser ses écrits, etc.
Les unitariens savent ainsi se montrer reconnaissants
vis-à-vis de leurs " devanciers ".
C'est ce que nous avons fait grâce
à nos sites Internet (lesquels reçoivent de
plus en plus de visiteurs, en moyenne 86 par jour en ce qui
concerne nos Actualités unitariennes), ce dont
témoigne la bibliographie de Roger Sauter,
ci-dessous, que les internautes peuvent trouver sur notre
site documentaire de La Besace des unitariens.
Une page individuelle qui s'est
tournée, mais aussi, en partie avec elle, une
première étape de notre mouvement, celle des
années 90 qui vit la naissance de l'unitarisme
francophone avec l'aide d'un Théodore Monod. Cette
période se caractérisa par la production de
textes qui, pour la première fois dans nos pays
(France, Wallonie et Bruxelles francophone, Suisse romande),
faisaient connaître le protestantisme anti-trinitaire
du XVIème siècle et la pensée
unitarienne. Avec Albert Blanchard-Gaillard, maître
d'Ïuvre de cet unitarisme, Roger Sauter contribua d'une
façon importante à cette littérature
qui situa d'emblée notre mouvement à un niveau
de qualité qui lui permit de se faire connaître
d'une façon positive et constructive et non pas
sectaire.
Depuis le début du XXIème
siècle, nous sommes entrés dans un seconde
phase de ce mouvement, marquée par la fin
d'activité de l'association unitaire qui avait
été fondée en 1986, l'Association
unitarienne française (AUF) puis francophone,
celle-ci laissant la place à un foisonnement
d'associations, de groupes, de réseaux ou de forums
témoignant de la diversité de nos
sensibilités :
- septembre 1996, fondation de
l'AFCU avec Théodore Monod et Albert
Blanchard-Gaillard ;
- octobre 2002, la Fraternité
unitarienne de Bordeaux et le réseau francophone de
la Correspondance unitarienne à l'initiative
de Jean-Claude Barbier ;
- avril 2003, l'Association
unitarienne-universaliste de Paris &endash; Île
de France à l'initiative de Michel Baron ;
- 2005, la Fraternité d'Auvergne avec
Jean-Claude Channonat ;
- avril 2005, le groupe de discussion sur
Yahoo Unitariens francophones lancé par les
chrétiens unitariens et actuellement
modéré par Bruno Cadez ;
- mai 2006, le Forum des " U "
(Unitariens, Universalistes, Unitariens-Universalistes)
lancé par Virgile Pérez ;
- novembre 2006, fondation de la Fraternelle
unitarienne à l'initiative de Pierre-Yves Ruff,
Bernard Biro et Alain Lauzet ;
- avril 2006, groupe de discussion sur Google
lancé par la Fraternelle unitarienne.
Au foisonnement associatif correspond aussi un
foisonnement sur Internet que nos bulletins
antérieurs ont largement évoqué. Bien
entendu, il faut s'attendre à ce que des initiatives
réussissent, durent, s'amplifient et que d'autres au
contraire s'estompent et cessent toute activité. Le
paysage unitarien francophone est donc
particulièrement mouvant. Ceci dit, le pôle
chrétien, avec l'AFCU, la Correspondance
unitarienne et le site de Pierre Bailleux, Profils de
libertés, apparaît incontestablement comme
étant l'élément le plus dynamique, ne
serait-ce que parce qu'il continue à produire des
textes de qualité et à en diversifier les
auteurs. Merci donc à nos " devanciers ",
entre autres à Roger Sauter, pour le bon
exemple qu'ils nous ont donné en
littérature militante.
Bibliographie
Roger Sauter (1919-2007), bibliographie sur
les questions religieuses
Pour les articles mis en ligne par La Besace
des unitariens : , rubrique SAUTER Roger
Théologien laïc, habitant au
Lignon, agglomération de Genève, membre de
l'Union protestante libérale (UPL) de Genève,
membre de l'Association unitarienne francophone (AUF) depuis
1990, et président d'honneur de cette association
1998 - 2005 [ndlr : l'AUF a cessé officiellement
toute activité en janvier 2006],
décédé le jeudi 19 juillet 2007.
1971 &endash; La conspiration de
Compesières, Genève, Faculté des
lettres (thèse de licence soutenue en 1972).
1989 - " L'antitrinitarisme au XVIe
siècle ", conférence faite au Lignon,
le 8 avril 1989 dans le cadre de la journée
thématique " Jésus est-il Dieu
? ", publiée dans Dialogue (Revue
internationale de la nouvelle théologie
libérale), Bruxelles, mai 1990, pp. 15-26, reproduit
dans Correspondance unitarienne, n° 4, octobre 2002, ,
puis dans Approches unitariennes n° 52, hiver
2003 , pp. 24-30.
1990 - " L'exécution de Jacques
Gruet à Genève ", Le Protestant
(Genève), n°7, juillet-août, p. 6, mis en
ligne sur le site Profils de libertés,
reproduit par Théolib n° 24, décembre
2003, " Hommage à Michel Servet ",
pp. 27-31.
1990 &endash; " Genève 1632 :
Nicolas Antoine condamné à mort pour
s'être converti au judaïsme, un crime de
"lèse-majesté divine" pour les pasteurs de
l'époque ". Causerie à l'Union
protestante libérale, le 17 septembre 1990 à
Genève ; publiée par Le Protestant
(Genève) ; document remis au Gravis (Groupe
d'aide aux victimes de la scientologie, Suisse) en septembre
2005 et mis en ligne sur le site Anti-Scientologie,
; également mis en ligne par Profils de
libertés,
1990 &endash; " Les divers visages des
confessions de la foi ", Evangile et
Liberté, septembre 1990
1992 ( ?) " Pourquoi nous sommes
unitariens ", reproduit dans la Correspondance
unitarienne, n° 12, janvier 2003, , mentionné
sur le site de l'AFCU le 6 décembre 2006.
vers 1993 &endash; A la mémoire des
martyrs unitariens, publié dans Approches
unitariennes (date ?) ; mis en ligne par La Besace
des unitariens le 19 mai 2005, dans la rubrique
consacrée à l'auteur.
1994 &endash; conférence à l'ULP
de Genève, le 7 mars 1994, sur le suaire de Turin,
non publiée.
1995 &endash; " De Zoroastre
(Zaratoustra) à Jésus : une
véritable révolution : une vie heureuse
après la mort ", exposé fait à
l'Union protestante libérale, Genève le 2
février 1995 ; mis en ligne sur le site
Anti-scientologie, ; reproduit sur le site de Profils
de libertés,
1996 - " Unitarisme et
libéralisme à Genève ",
Actualités unitariennes, n° 27, septembre,
octobre 1996, pp. 7-8 ; mis en ligne par La Besace des
unitariens le 19 mai 2007 dans la " rubrique "
consacrée à l'auteur.
1997 &endash; Mithra et le
christianisme, conférence à l'Union
protestante libérale le 13 octobre 1997,
publiée dans Le Protestant ( date ?), reproduite
dans les Approches unitariennes, n° 32,
été 1998 ; mise en ligne par La Besace
des unitariens le 14 août 2007, dans la rubrique
consacrée à l'auteur
1998 &endash; " Mateo Gribaldo
à Farges ", Journal de Farges ;
reproduit dans Théolib, n° 24, décembre
2003, " Hommage à Michel Servet ",
pp. 24-26 ; mis en ligne par Profils de
libertés,
avant 2001 - " Florence Nightingale
(1820&endash;1911) ", Approches unitariennes,
n° 41, hiver 2001, pp. 41-43 ; mis en ligne par
La Besace des unitariens le 18 mai 2007, dans la
rubrique consacrée à l'auteur.
2001 &endash; " La vie future",
homélie prononcée lors du culte de
clôture de l'AG de l'AUG qui s'est tenue à
Ferney-Voltaire le dimanche 21 octobre 2001 ;
reproduite dans la Tribune libre unitarienne, vol. 1,
n° 2, 2005, revue mise en ligne sur le site du
Mouvement universaliste unitarien du Québec...
Un extrait de cette homélie a
été lu par Louis Van Gool, membre du groupe
des unitariens de Genève, lors des obsèques de
Roger Sauter, au cimetière Saint-Georges au Petit
Lancy, le lundi 23 juillet 2007
Notes manuscrites non
publiées
L'activité de
Jésus
Les dernières pages des
évangiles (étude comparative)
Deux verbes grecs chers aux
chrétiens [ndlr : à propos des verbes
" se lever ",
" ressusciter "]
Henri Michaud,
Neuchâtel, 1960 - Jésus dans le Coran, notes de
lectures
Karl Herbst, 1992,
Kriminalfall Golgotha, Econ Verlag, Düsseldorf, 1992 (
notes de lecture à propos du suaire de Turin
)
Récapitulatif des
articles de Roger Sauter publiés dans La Besace des
unitariens :
18 mai 2007 : Florence Nigtingale
19 mai 2007 : A la mémoire des
martyrs unitariens
19 mai 2007 : Unitarisme et
libéralisme à Genève
14 août 2007 : Mithra et
christianisme
Autres articles concernant
Roger Sauter
dans La Besace des unitariens :
18 mai 2007 Bibliographie unitarienne de Roger
Sauter
29 juillet 2007 Biographie de Roger Sauter
(1919-2007) par lui-même. 1ère partie &endash;
l'enfance et les études ; 2ème partie
&endash; l'aventure éthiopienne ; 3ème
partie &endash; la vie au Lignon.
30 juillet 2007 Bibliographie de Roger Sauter
sur l'Ethiopie
31 juillet 2007 Hommage à Roger Sauter,
par le groupe de discussion Unitariens francophones
2 août 2007 Tristesse d'un
départ, par Jacques Herman
3 sept. 2007 Roger Sauter :
récapitulatif des articles sur lui
sur le site de l'AFCU :
28 juillet 2007 Les unitariens sont en deuil
de Roger Sauter, par Jean-Claude Barbier
dans les Actualités unitariennes :
28 juillet 2007 Les unitariens sont en deuil
de Roger Sauter, par Jean-Claude Barbier
sur le site de la Congregazione Italiana
Cristiano Unitariana (CICU) :
11 août 2007 Roger Sauter (1919-2007),
traduction en italien par Roberto Rosso des textes de J.-C.
Barbier en hommage à Roger Sauter
dans le bulletin de la Correspondance
unitarienne,
n° 70, août 2007 - " Les
unitariens sont en deuil de Roger Sauter " par
Jean-Claude Barbier, , Informations.
n° 71, septembre 2007 - " Lorsque
les unitariens sont en deuil ÉRoger Sauter : le bilan
d'une vie et d'une Ïuvre " par Jean-Claude Barbier,
à la Une.
Information
Le manifeste d'Avignon
Un groupe de travail s'est réuni
à Avignon le 17 août 2007, à
l'invitation de l'Assemblée fraternelle des
chrétiens unitariens (AFCU). Y ont
participé des amis britanniques et italiens
:
Révérend Andrew James Brown,
membre de l'UAC, éditeur du Herald, ministre de
l'Eglise unitarienne de Cambridge (The Memorial Church),
Mme Suzanna Brown, membre de l'UAC,
Roberto Rosso, président de la CICU
Mme Paola Zunino, trésorière de
la CICU
Riccardo Bogazzi, membre de la CICU
Jean-Claude Barbier, secrétaire
général de l'AFCU,
Le groupe de travail remercie Mmes
Marie-Claire Lefeuvre et Suzanna Brown pour leur aide
apportée à la traduction du texte en anglais.
Le texte préparatoire avait reçu le soutien de
Fulgence Ndagijimana, président de l'ACUB, et de
Alain Patrice Yengué, président de l'ACUC.
Appel est lancé à d'autres
personnes individuelles ainsi qu'à des
communautés ou associations en tant que telles pour
signer le document ci-dessous, pp. 5 et 6.
Libre propos
Le choix unitarien , la plus raisonnable
des options
Christian Phéline (Orléans, le 6
août 2007 )
De nos jours, le surnaturel semble
démodé, encore qu'il y soit fait illogiquement
appel quand ce qui est rationnel est dépassé.
On constate que les religions traditionnelles sont moins
suivies. Pour ma part, je me refuse à en oublier les
qualités et les réalisations. Elles ont
forgé les personnalités, fusionné les
énergies, sollicité les dévouements,
guidé les décisions souvent
héroïque, elles ont été nos
familles, nos refuges, nos terres natales - mais,
voilà, leurs dogmes sont de plus en plus difficiles
à avaler.
Alors, restons amis, respectons la conviction
de l'autre, mais que chacun réfléchisse, se
pose les bonnes questions, et un jour décide de
sacrifier l'illusoire, quelque soit le risque de l'isolement
et du doute angoissant. Tout devrait s'écrouler :
certitudes, sécurités, place
réservée au paradis, rails guidant l'action ;
mais voilà que l'on se sent au contraire
libéré et adulte. Ce que l'on accepte
raisonnablement de croire est bien réduit mais on y
voit clair. On est face à soi même et
rasséréné, libéré de
l'institution.
Etre unitarien, c'est vivre de façon
compatible avec la science, la modernité, c'est
accepter le silence et la distance de Dieu, s'il existe.
C'est ne pas se tenir comptable d'un péché
originel démodé, ni lavé par un
sacrifice sanglant incompréhensible. C'est ne pas
attendre une après vie improbable, mais vivre
maintenant, ici, face à autrui, dans le respect de
toute forme de vie. Vivre un cran au dessus et pourquoi pas,
dans la joie car, demain...
Et aussi affronter courageusement le vide, la
condition limitée de l'homme, et la mienne, le
mystère et ne pas remplir les creux avec des
divinations magiques, créer un " courage d'être
" (Paul Tillich).
Et encore, c'est conserver
précieusement le don du passé, rester
solidaire du roman familial et de l'histoire de nos grands
inspirés, nos modèles, nos penseurs, nos
martyrs, vivre dans le souvenir de nos morts et remercier
sans arrêt pour le miracle continu de la vie, de la
pensée et de l'action. Exister face à
l'absurdité, l'indécision, la contradiction du
monde en toute responsabilité ; ne pas enterrer Bach
et Haendel , Jean Hus et Castellion, Servet et Bonhoeffer,
Martin Luther King, Jean Zay, Etty Hillesum, Jean de la
Croix, Jésus, Moïse, ...et leur prodiguer un
immense respect - sans idolâtrie.
Or, aujourd'hui, c'est bien de moi qu'il
s'agit. Je dois savoir à qui me rattacher, et
à quoi je sers dans ce temps limité qui m'est
accordé. Je n'ai pas à convaincre autrui de ma
Vérité : elle est le résultat d'une
longue vie, d'une éducation, de multiples
expériences et d'une évaluation objective de
l'Humanité et de ma propre fragilité. Mon
raisonnement n'implique que moi, je sais qu'il est labile et
je ne lui accorde qu'une valeur très limitée,
mais c'est tout ce dont je suis capable et c'est " ma "
vérité. Je n'ai nullement le droit de
l'imposer. Toute appartenance religieuse est bonne si elle
épanouit et élève moralement l'individu
; seule la rigidité doctrinale m'effraie.
Ma conviction est unitarienne parce qu'elle
rencontre ma profonde intuition après autant
d'événements, d'erreurs, et de recherches.
Mon enfance a été guidée
par le catéchisme de Luther, puis j'ai
été structuré durablement en milieu
protestant, ensuite dans l'aéronavale et enfin en
milieu médical. Tout ceci m'a permis d'affronter la
discipline exigeante du métier neurochirurgical et
l'épreuve surajoutée d'une extradition hors
d'Algérie. Ces circonstances ont modelé mes
convictions religieuses en même temps qu'elles
occasionnaient une pratique humaniste, une prière
muette, et les équipes de travail rencontrées
ont remplacé ma terre natale.
Qu'apportent alors la paroisse, les rites, les
sacrements, la tutelle, les habitudes. Je m'en
éloigne tout en réservant une grande
reconnaissance à ce courant qui a
imprégné mes décisions essentielles,
mais s'agissait il de l'autorité de l'Eglise ? ou
simplement de l'exemple providentiel de certains hommes et
femmes admirables auxquels je ferai référence
plus bas.
Je ne récuse pas le retour occasionnel
à une foi immature lorsque l'émotivité
est débordée, mais c'est dans une similitude
de pensée que je me suis rapproché des autres
unitariens. C'est peut-être là encore illusion
partielle car, comme moi ils sont humains, mais grâce
à eux j'ai abouti à la plus raisonnable,
à mon sens, des options. Avec eux, j'accepte
d'affronter le mystère et l'inconnaissance, la mort
inéluctable mais regardée sans déni.
Avec eux, j'accepte le combat pour les sauvetages
problématiques de l'homme et de la planète.
Objectivité, tolérance, liberté,
silence ... J'espère ne pas me gargariser de vains
mots, mais, quelle importance après tout ? Face
à l'immensité, mon opinion et mon destin sont
des impondérables.
Le 6 août c'est mon anniversaire de
naissance (1925) mais c'est aussi celui de la bombe
d'Hiroshima (1945), une bombe qui a effacé bien des
illusions !
Document
" Pour que l'unitarisme garde toute sa
place parmi les chrétiens du monde
entier ",
Manifeste d'Avignon, le 17 août 2007, de
la part des associations chrétiennes unitariennes
Depuis les années 1990, les
associations de chrétiens unitariens se
multiplient : l'Unitarian Christian Association (UCA,
fondée en 1991), l'Assemblée fraternelle des
chrétiens unitariens (AFCU, 1996), l'Assemblée
des chrétiens unitariens du Burundi (ACUB, 2002), la
Congregazione italiana cristiano unitariana (CICU, 2004), et
l'Assemblée des chrétiens unitariens du Congo
(ACUC 2004). Elles contribuent à l'expansion de
l'unitarisme dans des pays où cette tradition
n'existait pas. Les quatre dernières d'entre elles
ont été reconnues " groupe
émergent " par le Conseil international des
unitariens et universalistes (ICUU) en avril 2006.
Ce manifeste n'est pas un credo ni une
confession de foi, mais le résultat d'une
réflexion afin de positionner ces associations
nouvelles, d'une part, par rapport aux Eglises et aux
congrégations historiques qui existent en
Transylvanie, Hongrie, Grande-Bretagne et Etats-Unis et,
d'autre part, par rapport à
l'unitarisme-universalisme, qui se présente comme une
nouvelle religion détachée de ses racines
chrétiennes.
Un tel positionnement se fait d'une
façon positive et constructive, complémentaire
aux formes déjà existantes de
l'unitarisme ; en aucune façon il n'est une
opposition. Mais il se veut une explication claire et nette
afin d'éviter les présentations floues,
évasives, voire ambiguës. La diversité de
l'unitarisme contemporain est une richesse dont nous sommes
parfaitement conscients ; elle ne doit en aucune
façon être une confusion ou donner l'impression
d'une théologie laxiste, sans points de
repère.
Né du courant anti-trinitaire au sein
des réformes protestantes au XVI° siècle,
l'unitarisme est un mouvement d'origine chrétienne
caractérisé par :
- une théologie monothéiste
radicale (Dieu Un) qui implique le rejet du dogme de la
Trinité et de celui de l'Incarnation ;
même si nous pensons que Jésus est pleinement
habité par Dieu comme nous sommes tous invités
à l'être, Jésus est un homme comme un
autre.
- l'enseignement de Jésus tel qu'il
nous est transmis par les évangiles, les autres
textes du Nouveau testament, et les apports de certains
évangiles apocryphes comme par exemple celui de
Thomas,
- une acceptation de la raison et des
progrès scientifiques, notamment
l'exégèse moderne et l'archéologie du
1er siècle qui nous permettent de mieux comprendre
qui fut Jésus réellement,
- l'affirmation de la liberté de
pensée et le rejet de tout dogme obligatoire,
- le mode d'organisation épiscopalien
sous une forme presbytérale-synodale,
congrégationaliste ou encore associatif qui fait que
chaque Eglise ou communauté locale est libre de ses
orientations et des relations qu'elle établit avec
d'autres communautés.
Les chrétiens unitariens affirment leur
solidarité vis-à-vis de leurs Eglises
historiques qui ont maintenu cette foi. Elles ont notamment
la plus grande révérence vis-à-vis des
Eglises hungarophones qui, pour eux, sont premières
dans l'ordre de la considération au sens où
l'entendait, à propos des Juifs, Paul dans son
épître aux Romains (chap. I, 16) et Jean de
Patmos dans l'Apocalypse (chap. VII, 4-9). Ce profond
respect en regard de leur ancienneté est volontaire
et filial ; il n'est nullement une subordination ni un
devoir d'obéissance ; ces Eglises historiques ne
donnant d'ailleurs aucun ordre.
Le culte chrétien ne se limite pas
à des discours (des sermons, des prédications,
des méditations, etc.), même s'ils sont
très intéressants et fort éloquents. Ce
culte n'est pas une conférence, ni un club de
discussion. L'assemblée s'adresse à Dieu (ou
autre appellation équivalente). Elle le loue en tant
que Créateur de ce monde ; elle le remercie pour
la vie qu'il nous a donnée ; c'est le sens du
Thanksgiving.
Le culte chrétien est aussi l'occasion
de reproduire les gestes bien précis que fit
Jésus, qui font sens pour notre foi et qui ont
été repris par notre tradition : au moins le
baptême et le partage du pain et du vin (en anglais le
Lord'supper), auxquels on pourrait ajouter les gestes
historiques que sont également le lavement des pieds,
l'onction avec de l'huile, l'imposition des mains, etc. Le
seul allumage d'une bougie ne saurait remplacer ces rituels.
Nous n'avons pas à affadir nos
cérémonies, ni à les diluer dans de
l'eau, sous le prétexte de les rendre accessibles au
plus grand nombre ou à les moderniser.
Dieu nous ayant déjà
donné la vie et toute sa grâce, nous ne pensons
pas que ces gestes soient des sacrements qui nous
donneraient des gratifications supplémentaires. Ces
gestes nous relient tout simplement à notre
maître spirituel, Jésus, que nous aimons et
à qui nous voulons être fidèles. Ils
fondent une fraternité entre nous et nous invitent
à aimer tous les hommes.
Au-delà de ces rites chrétiens,
c'est bien entendu à chaque communauté de
trouver les modes d'expression spirituelle qui lui
conviennent.
Lorsque les chrétiens unitariens se
retrouvent au sein d'une assemblée composite (en
anglais : multi-faith), où il y a d'autres
croyants, des agnostiques et des non-croyants pour qui les
rituels chrétiens ne font plus sens, ils peuvent
alors inviter au partage des traditions spirituelles de ceux
qui sont présents. Dans ce cas, chacun peut
présenter ce qui fait sens pour lui ; aux
chrétiens qui sont présents d'apporter le pain
et le vin en leur donnant le sens qui est dit dans la
Didachée : le fruit de la terre et du travail
des hommes.
Ils peuvent également proposer la
cérémonie des fleurs telle qu'elle a
été mise au point par le
révérend tchèque Norbert Capek en 1923,
ainsi que l'allumage de la flamme de notre calice (en
expliquant sa signification historique, à savoir un
signe de liberté et de résistance dans le
contexte du nazisme).
L'unitarisme dispose d'une théologie,
d'une histoire, d'une tradition à la fois spirituelle
et culturelle, de rituels qui lui sont propres (le calice
à la flamme, la cérémonie des fleurs).
Nous en sommes extrêmement fiers et nous n'avons
aucune raison d'abandonner le champs du christianisme qui a
vu naître notre mouvement. Au contraire, nous avons
à collaborer avec tous les autres chrétiens
qui le souhaitent pour construire un christianisme moderne,
d'esprit libéral, plus fidèle à ses
origines. En ce sens, nous lançons un appel pressant
pour que les chrétiens unitariens européens
participent activement, en tant que tels, au Réseau
européen des protestants libéraux (ELPN).
En réaffirmant un monothéisme
radical (Dieu Un), le christianisme unitarien permet
d'établir des relations de continuité
théologique avec le judaïsme et l'islam.
L'obstacle majeur au dialogue inter-religieux avec ces
religions réside en effet en la divinisation de
Jésus.
Au XX° siècle, des
congrégations unitariennes ont décidé
de ne plus faire de la foi chrétienne (Dieu Un et
référence à l'enseignement de
Jésus) un préalable à la cooptation de
nouveaux membres. Des assemblées sont ainsi devenues,
progressivement, hétérogènes
(multi-faith). C'est pourquoi, les unitariens qui entendent
restés fidèles à leur tradition
d'origine se disent " chrétiens
unitariens ". Auparavant, cette appellation
était un pléonasme puisque tous les unitariens
étaient chrétiens. Afin de lever toute
ambiguïté sur notre foi, c'est cette
appellation, que nous recommandons expressément pour
sa clarté.
L'unitarisme-universalisme se présente
comme une nouvelle religion qui a tout son
intérêt par son approche d'emblée
universelle du fait religieux. Nous partageons avec elles
beaucoup de choses, notamment la première partie de
notre histoire (jusqu'au penseur américain William
Ellery Channing), notre référence à
Michel Servet (son Ïuvre et son martyre), notre
solidarité avec l'Eglise unitarienne de Transylvanie,
les rituels unitariens que sont la cérémonie
des fleurs et le calice à la flamme, notre conception
libérale de la religion chrétienne et des
autres corpus religieux, etc. Nous avons à
établir des relations de partenariat, de
solidarité et d'amitié, ce qui est
déjà le cas au sein de l'International Council
of Unitarians and Universalists (ICUU). La même
attitude est à conseiller au niveau de chaque pays
où existe une communauté UUiste.
L'ICUU a été fondé en
1995 à partir de trois familles spirituelles :
l'unitarisme (englobant nos Eglises historiques et les
associations de chrétiens unitariens),
l'universalisme (à savoir la mouvance qui
était celle de l'Eglise universaliste, laquelle fut
une Eglise chrétienne aux Etats-Unis de 1779 à
1961), enfin l'unitarisme-universalisme (né en 1961
de la fusion entre les congrégations unitariennes
américaines et cette Eglise universaliste). Les
chrétiens unitariens, avec les Eglises historiques
restées fidèles à l'origine de
l'unitarisme au XVI°, forment une composante importante
de cet ensemble et entendent garder leur propre
identité. C'est la condition d'un dialogue
respectueux des autres et d'échanges fructueux, loin
de toute fusion ou dilution, loin de toute confusion et
ambiguïté, loin aussi de tout
impérialisme culturel et religieux. En ce sens, nous
précisons que l'ICUU s'écrit avec un
" and " (Unitarians and Universalists), et non pas
avec un trait d'union (en français), ni avec une
astérisque.
L'ICUU est un espace de rencontre tout
à fait approprié et les chrétiens
unitariens entendent y participer en toute loyauté.
Ce serait une erreur d'envisager une instance internationale
séparée qui serait réservée aux
seuls chrétiens unitariens. De même, toutes nos
activités sont ouvertes à tous les unitariens
de toutes les sensibilités.
Puisque l'ELPN existe depuis 1998, les
chrétiens unitariens européens entendent
mettre à profit ce réseau pour mieux se
concerter et se rencontrer, ceci en relation étroite
avec leurs amis protestants libéraux.
Nous souhaitons que tous les croyants et
humanistes du monde entier participent à
l'avènement de sociétés
inter-convictionnelles où règnent la
liberté de conscience et non la pensée unique,
la complémentarité des engagements de chacun
et non les rapports de force, la laïcité et la
démocratie qui sont nécessaires au dialogue
loin de tout fanatisme, le respect de la vie et de notre
environnement afin de transmettre un monde meilleur aux
générations futures. Pour nous,
chrétiens unitariens, nous avons la joie de
contribuer à une Création, faite par Dieu
à l'origine des temps, toujours en expansion, allant
vers plus de progrès, plus de solidarité, et
porteuse d'intelligence et d'amour.
Si vous souhaitez signer ce document veuillez
envoyer vos coordonnées à :
correspondance.unitarienne@wanadoo.fr
Correspondance unitarienne
réseau francophone animé par
la Fraternité unitarienne de Bordeaux
Jean-Claude Barbier, résidence Les
Saules, bât. C1, av. du Ma Juin, 33170 Gradignan, 05
40 32 56 12
correspondance.unitarienne@wanadoo.fr,
http://prolib.net/unit/correspondance.unitarienne.htm
La FUB est membre de l'Assemblée
fraternelle des chrétiens unitariens, (association
fondée en 1996, dont Théodore Monod fut le premier
président d'honneur)
n° 70, août 2007
Quaker et
unitarien
par Piotr Uhlig, le 13 juillet 07
P. Uhlig est éditeur du site
" Quakers, communauté virtuelle francophone "
Celui qui se déclare quaker,
adhère fondamentalement à un type de
pensée qui relève d'une Réforme non pas
superficielle mais toute en profondeur et en
intériorité. Le quaker, qu'il soit de tendance
fondamentaliste &endash; quaker historique &endash; ou d'une
tendance post foxienne, atteste de la présence de
l'Esprit divin au plus intime de l'être humain. La
majorité des Amis estime que le travail des
exégètes est d'un grand intérêt
pour la compréhension du message christique, mais
pour eux, il ne faut pas accorder une trop grande importance
à la Bible car la Révélation est
donnée en permanence. Le rayonnement de chacun est le
signe extérieur d'une vie sacramentelle
intérieure. Voici les versets fondateurs des
quakers.
Le chrétien est
lumière car il possède l'esprit divin.
" Et l'on ne dira pas :
" Voici : il est ici ! ou bien : il est
là ! " Car voici que le Royaume de Dieu
est au milieu de vous. " (Luc 17 :21)
" C'est l' esprit qui vivifie, la chair
ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont
esprit et elles sont vie " (Jean 6 :63)
" Ne savez-vous pas que vous êtes
un temple de Dieu, et que l' Esprit de Dieu habite en
vous ? " (1 Corinthiens 3 :16)
" Ce qui fut en lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes "
(Jean 1 :4)
" et la lumière luit dans les
ténèbres et les ténèbres ne
l'ont pas saisie " (Jean 1 :5)
" Il vint pour témoigner, pour
rendre témoignage à la lumière , afin
que tous crussent par lui " (Jean 1 :7)
" Celui-là n'était pas la
lumière , mais il avait à rendre
témoignage à la lumière " (Jean
1 :8).
" Le Verbe était la lumière
véritable, qui éclaire tout homme ; il
venait dans le monde " (Jean 1 :9)
" Et tel est le jugement : la
lumière est venue dans le monde et les hommes ont
mieux aimé les ténèbres que la
lumière , car leurs Ïuvres étaient
mauvaises " (Jean 3 :19)
" Quiconque, en effet, commet le mal hait
la lumière et ne vient pas à la lumière
, de peur que ses Ïuvres ne soient démontrées
coupables ", (Jean 3 :20)
" mais celui qui fait la
vérité vient à la lumière , afin
que soit manifesté que ses Ïuvres sont faites en
Dieu " (Jean 3 :21)
" Celui-là était la lampe
qui brûle et qui luit, et vous avez voulu vous
réjouir une heure à sa lumière "
(Jean 5 :35)
" De nouveau Jésus leur adressa la
parole et dit : " Je suis la lumière du
monde. Qui me suit ne marchera pas dans les
ténèbres, mais aura la lumière de la
vie " (Jean 8 :12)
" Tant que je suis dans le monde, je suis
la lumière du monde " (Jean 9 :5)
" Jésus répondit :
" N'y a-t-il pas douze heures de jour ? Si
quelqu'un marche le jour, il ne bute pas, parce qu'il voit
la lumière de ce monde " Jean 11 :9
" mais s'il marche la nuit, il bute,
parce que la lumière n'est pas en lui " Jean
11 :10
" Jésus leur dit : "
Pour peu de temps encore la lumière est parmi vous.
Marchez tant que vous avez la lumière , de peur que
les ténèbres ne vous saisissent : celui
qui marche dans les ténèbres ne sait pas
où il va " Jean 12 :35
" Tant que vous avez la lumière ,
croyez en la lumière , afin de devenir des fils de
lumière . " Ainsi parla Jésus, et s'en
allant il se déroba à leur vue " Jean
12 :36
" Moi, lumière , je suis venu dans
le monde, pour que quiconque croit en moi ne demeure pas
dans les ténèbres " Jean 12 :46
Comment se conduire entre frères ?
" A ceci tous reconnaîtront que vous êtes
mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour
les autres "
Jean 13 :35
" C'est la gloire de mon Père que
vous portiez beaucoup de fruit et deveniez mes
disciples " Jean 15 :8
" La religion pure et sans tache devant
Dieu notre Père consiste en ceci : visiter les
orphelins et les veuves dans leurs épreuves, se
garder de toute souillure du monde " (Jacques
1 :27).
La Trinité, un
dogme ?
Ceci dit, tout quaker se pose des questions
quant à la nature de Jésus que nous proclamons
Christ. Certaines Eglises proclament le concept de la
Trinité, comme un dogme. Les quakers n'ont pas de
théologie officielle ni de dogmes. Chacun est libre
de croire ou pas en ces soit disant
révélations. Beaucoup de frères se
contentent de vivre une vie faite de témoignages et
laissent aux beaux esprits le soin de disserter sur la
nature ontologique de Dieu ou Christ.
Barclay affirme que c'est la Lumière,
ou don de Dieu, qui communique et révèle toute
vraie connaissance en matière spirituelle. C'est elle
qui ordonne tout vrai ministère de l'Evangile. Le
ministère n'est pas réservé à
une élite mais à tout le peuple. La vraie
vocation d'un ministre est un appel intérieur.
L'édification du Royaume
Traditionnellement, les Amis distinguent le
ministère d' " attente silencieuse du bon
vouloir du Seigneur ", le ministère d'aide aux
autres dans leur parcours spirituel, et le ministère
de la parole écrite pour édifier les autres
dans leur foi religieuse.
L'aide aux autres commence par un engagement
à lutter pour l'égalité, contre la
pauvreté dans le monde, pour la promotion de la paix
et la conservation de la nature. Cela explique la part
importante prise par les quakers dans différents
mouvements et Ong. Le ministère de la parole
écrite implique que celles et ceux qui savent
écrire doivent promouvoir la foi en Dieu. De nombreux
quakers regrettent l'absence de théologie officielle
mais cela est incompatible avec notre façon de
penser.
Pourquoi suis-je
arrivé à devenir
unitarien ?
Venant du catholicisme romain, j'ai eu la
mauvaise idée de m'interroger sur la nature
réelle de la Bible et des évangiles. Parmi les
nombreux dogmes, celui de la Trinité m'a toujours
semblé assez bizarroïde. C'est en
approfondissant, les évangiles et en particulier le
baptême de Jésus par Jean le Baptiste que j'ai
éprouvé les premiers doutes sur la
réalité de la divinité de
Jésus.
" Dès que Jésus eut
été baptisé, il sortit de l'eau. Et
voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu
descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une
voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est
mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon
affection. " (Matthieu 3 :16-17)
Si je lis bien, c'est Jésus qui
" vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et
venir sur lui. ". Une voix se fit entendre. Mais qui a
entendu cette voix, hormis Jésus ?
Marc relate : " Une nuée vint
les couvrir, et de la nuée sortit une voix :
Celui-ci est mon Fils bien-aimé :
écoutez-le ! Aussitôt les disciples
regardèrent tout autour, et ils ne virent que
Jésus seul avec eux. " (9 :7-8)
Ici, nous avons quelques témoins. A
chaque fois, la voix parle de Fils bien aimé. Nulle
trace dans les évangiles où Jésus se
proclame Dieu ou l'égal de Dieu. Il reste donc a
éclaircir cette notion de Fils de Dieu, notion bien
connue dans l'Ancien testament puisque le titre de
" Fils de Dieu ", fréquent à
l'époque, était utilisé pour bien
d'autres que Jésus. L'évangéliste Luc,
par exemple, dans la généalogie qu'il donne de
Jésus, appelle Adam " Fils de Dieu ".
Luc 3.38. Les anges étaient " Fils de
Dieu ", le peuple d'Israël l'était
aussi ; même un juif pieux pouvait être
nommé ainsi. Les anciens rois d'Israël
étaient couronnés comme " Fils de
Dieu " : " Tu es mon Fils, c'est moi qui t'ai
engendré aujourd'hui ". Psaume 2.7
Ces mots ont évidemment un sens
métaphorique et ne veulent pas dire que le roi avait
été littéralement engendré par
Dieu. " Fils de... " signifiait un
" véritable serviteur de... ", " celui
qui vivait dans l'esprit de... ". La notion de
divinité n'est pas remise en question.
Lorsque les quakers parlent de l'Esprit saint,
ils utilisent aussi des synonymes comme " l'esprit de
Christ " ou " l'esprit de Dieu ".
Pour moi, les choses sont donc simples. Dieu
est Un et non trine. Exit le concept de
Trinité !
Informations
Assemblée fraternelle des
chrétiens unitariens (AFCU) : rendez-vous
à Paris
L'AFCU tiendra son AG le samedi 6 octobre
à partir de 9 h. à Paris. L'après-midi
(à partir de 15 heures), les autres associations
unitariennes, groupes en formation et animateurs de forum ou
de site Internet, ont été invités pour
discuter d'un projet de Conseil des unitariens et
universalistes français (CUUF) dont vous trouverez le
texte sur le site de l'AFCU (, rubrique
" CUUF ").
Les unitariens sont en deuil de Roger
Sauter
Roger Sauter, théologien laïc,
membre de l'Union protestante libérale (ULP) de
Genève et de l'Association unitarienne francophone
(AUF) dont il fut le président d'honneur à
partir de 1998, est décédé le jeudi 19
juillet, à l'âge de 88 ans. Voici l'allocution
de Jean-Claude Barbier, secrétaire
général de l'Assemblée fraternelle des
chrétiens unitariens (AFCU) aux obsèques de
Roger Sauter, au crématorium du cimetière
Saint-Georges, au Petit Lancy, en banlieue genevoise, le
lundi 23 juillet 07. (mise en ligne dans les
Actualités unitariennes du samedi 28 juillet
2007).
Chers parents, Chers
voisins, Chers amis de Roger
La famille de Roger m'a demandé de dire
quelque mots au nom des unitariens puisque Roger
était des nôtres depuis 1990 et qu'il fut
président d'honneur, à partir de 1998, de
l'Association unitarienne francophone
- c'est d'ailleurs à la suite de son
adhésion à cette association, avec ses amis
Heinz Buschbeck (qui habite dans la même avenue du
Lignon), Louis van Gool (au Grand Lancy) et Bernard Wald
(à Genève) que celle ci - qui était "
française " - devint " francophone ", ouverte aux
Suisses romands et aux Belges wallons.
J'ai moi-même connu Roger et ses amis
lorsque je suis venu à l'assemblée
générale de cette association qui se tint les
samedi et dimanche 20-21 octobre 2001 à
Ferney-Voltaire, juste de l'autre côté de la
frontière avec la France. Je fus d'emblée
impressionné par son calme et sa
sérénité. Il avait prononcé,
pour le culte de clôture, une homélie d'une
grande qualité, portant sur l'essentiel, avec
pertinence et sobriété, d'une voix combien
douce et limpide. Et puis, attentif à mon souhait, il
m'avait accompagné, avec Heinz, sur les lieux du
martyre de Michel Servet à la colline de Champel.
Homme de sobriété, Roger
désira des obsèques en toute simplicité
: pas d'office religieux et crémation. Ses enfants,
Monique, Nicole, Delphine et Marcel, respectèrent
cette option. En ne demandant pas un office religieux, Roger
nous met finalement tous à l'aise. En effet, nos
sociétés sont devenues composites, au sein
d'une même famille, dans un même quartier, lors
de nos assemblées paroissiales où les opinons
et les croyances se diversifient de plus en plus.
Désormais croyants et non croyants se mêlent et
s'acceptent mutuellement dans leurs choix personnels. Dans
ces conditions, il est bien difficile de faire un culte
confessionnel qui puisse être partagé par tous.
D'ailleurs, que savons nous réellement
de Dieu en dehors du sentiment d'une présence ? Avec
le tétragramme IHVH, La tradition biblique nous
lègue un nom de Dieu qu'on ne prononce pas...
Pourquoi vouloir en dire plus ? Et puis, que savons nous sur
l'existence d'une âme qui survivrait après
notre mort ? Qu'est-ce l'au-delà ?
L'éternité à laquelle nous aspirons ?
Sur ce point, Roger, lors de cette homélie dont je
viens de parler et qui s'intitulait " La vie future ", nous
avait confié que l'attente du Ciel ne le
préoccupait nullement. Pour lui, la religion le
conduisait à faire le bien sans espérer la
récompense que promettait le zoroastrisme, qui le
premier instaura le jugement moral des morts, le bouddhisme
avec sa balance karmique et le christianisme avec
l'instauration messianique du Royaume de Dieu.
Lecture est faite par Louis van Gool, de la
fin de cette homélie dont l'épilogue est
aujourd'hui :
" La diversité de nos croyances portant
sur la vie après la mort est donc grande ; elle va de
pair avec un autre fait : nous ne savons rien de
l'au-delà ! La tolérance religieuse invite
à un choix libre, selon nos convictions
individuelles. En ce qui me concerne, je
préfère ne pas choisir et j'accepte que ma vie
future soit ce que Dieu voudra. On me l'a demandé en
privé et le je dis en public : ma vie future ne
m'intéresse pas ; je ne m'en occupe pas. Bien des
gens pratiquent le sport par amour du sport, d'autre l'art
pour l'art, sans rechercher d'autre récompense que la
satisfaction intérieure et présente. De
même, faisons le bien par amour du bien, pour
satisfaire notre conscience morale. Que notre amour pour
Dieu et pour le prochain soit
désintéressé. "
La Bible nous dit que Moïse mourut dans
la bouche de IHVH.
Roger fit des études de
théologie mais il resta laïc et ne s'engagea pas
dans un ministère. Non lié à une
fonction où l'on doit enseigner,
évangéliser, convaincre - et donc être
directif - , il se contentait d'exposer l'histoire humaine
dans sa diversité, dans son cheminement, en laissant
libre l'auditeur ou le lecteur. Il pouvait ainsi donner son
point de vue personnel et prendre des engagements selon ses
propres convictions. Quelle différence d'avec les
religieux, les clercs de toutes les religions, qui savent
tout, ont réponse à tout, sont sûrs de
leurs promesses et présentent leurs rituels comme
autant d'actes infaillibles !
Alors que nombre de protestants
libéraux qui ont des convictions ou des sympathies
unitariennes préfèrent rester au sein de leur
communauté et composer avec les autres fidèles
qui sont attachés aux dogmes (le Péché
originel, le sacrifice rédempteur de Jésus, le
Jugement dernier, la Trinité, l'Incarnation de Dieu
en Jésus, la double nature de Jésus &endash;
à la fois humaine et divine -, etc.), Roger
n'hésita pas à adhérer à
l'unitarisme, à se dispenser d'un culte paroissial
qu'il jugeait trop empêtré dans des
rhétoriques religieuses sous la houlette d'un pasteur
qu'il estimait par trop conservateur.
Un homme libre, sans fard et sans convenances,
mais sans nulle violence ou arrogance, au contraire toujours
attentif et disponible aux autres.
Merci à Roger de nous avoir
réunis ainsi autour de lui par la qualité de
sa vie, par la sincérité de sa pensée,
par sa gentillesse et sa disponibilité. Grâce
à lui, voici que les fleurs apportées par les
uns et les autres * deviennent un bouquet riche des couleurs
les plus variées. De même que, tout à
l'heure, nous allons repartir avec la fleur d'un autre,
signifiant par là que nous avons
échangé entre nous, qu'il prenne aussi une
fleur avant son départ.
*voir la rubrique concernant la
cérémonie des fleurs sur le site de l'AFCU
(http://afcu.over-blog.org)
[Son fils, Marcel, déposa une fleur sur
son cercueil].
Vous trouverez sur notre site documentaire de
La Besace des unitariens, dans la rubrique au nom de Roger
Sauter, sa bibliographie désormais exhaustive et sa
biographie, et - dans les jours à venir - d'autres
documents que sa famille nous a confiés.
Libres
propos
Régis Pluchet (Le Mans) : quitter
une Eglise qu'on ne peut plus réformer
Le philosophe Paul Thibaud, président
des Amitiés judéo-chrétiennes, a
publié dans Le Monde du 21 juillet un article
intitulé " Benoît XVI organise le repli
sur la doctrine ", lequel présente une analyse
très fine des conséquences du Motu proprio qui
réhabilite la messe de Pie V (tout en excluant le
pluralisme liturgique !) et de la Déclaration de la
Congrégation de la foi sur les relations avec les
autres Eglises chrétiennes, deux textes qui "
confondent fidélité et rigidité
dogmatique " et ainsi "séparent le christianisme du
monde et l'empêchent de s'adresser à lui".
Personnellement, je m'inquiète de la
pusillanimité pour ne pas dire la
lâcheté des évêques après
la publication de ces textes. Claude Dagens,
l'évêque d'Angoulême, a su prendre
quelques distances (dans La Croix du 17 juillet), mais cela
reste un cas isolé et sa réaction est trop
diplomatique, là où on aimerait une parole
claire, forte et ferme, même s'il sait rappeler que "
l'essentiel n'est pas seulement de l'ordre de la foi, mais
aussi de l'ordre de la charité ".
Quel sens, cela a-t-il de rester dans une
Eglise aussi sectaire et fermée à toute
évolution, aussi repliée sur des dogmes et des
rites devenus insensés, au détriment d'une
attitude évangélique qui appelle à se
relever quand nous sommes tombés, à la
solidarité avec ceux qui sont blessés ou
démunis et à un bonheur fait de
simplicité fraternelle avec nos frères et
soeurs humains et avec la nature qui nous environne.
Je pense qu'il est désormais illusoire
de croire qu'il est possible de révolutionner une
Eglise où tout est verrouillé. Je regrette que
les mouvements catholiques réformateurs n'aient pas
pris la dimension de l'impasse à laquelle sont
désormais voués leurs efforts. Ces mouvements
ont fait un travail considérable par le passé
sur le plan intellectuel, social, théologique, mais
ils sont aujourd'hui vieillissants, une partie trop grande
de leur activité sert à rendre hommage
à leurs leaders et aux théologiens
progressistes qui meurent les uns après les autres.
Faute d'avoir franchement rompu avec les
dogmes, d'avoir pris le risque de ruptures avec la
hiérarchie ecclésiastique, d'avoir trop
souvent renoncé à remettre en question la
sacralité des prêtres, ils n'ont pas pu ou su
entraîner des communautés importantes vers des
liturgies chaleureuses et proches de la vie des gens (comme
le font si bien les Eglises évangéliques, sur
la base d'une théologie malheureusement trop
fondamentaliste) et n'ont pas un langage adapté aux
générations d'aujourd'hui.
Je crois qu'il faut créer des
communautés dissidentes, ne pas hésiter
à rentrer dans les Eglises protestantes, du moins les
plus libérales, se rattacher à des courants
comme les unitariens ou même créer de nouvelles
Eglises.
Lien : Les
QUACKERS, communauté francophone
Correspondance
unitarienne
réseau francophone
animé par la Fraternité unitarienne de
Bordeaux
Jean-Claude Barbier, résidence Les
Saules, bât. C1, av. du Ma Juin, 33170 Gradignan, 05
40 32 56 12
correspondance.unitarienne@wanadoo.fr,
http://prolib.net/unit/correspondance.unitarienne.htm
La FUB est membre de l'Assemblée
fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU),
association fondée en 1996, dont Théodore
Monod fut le premier président d'honneur...
n° 65, mars
2007
Christianisme d'ouverture
et post-christianisme
Faut-il inviter les autres
à faire partie de nos communautés
chrétiennes ?
Jean-Claude Barbier
Le christianisme est porteur d'un altruisme
radical. Aller toujours vers les plus loin - le prochain
(qui n'est pas le voisin comme le mot le suggérerait,
mais le semblable qu'on ne connaît pas encore,
l'inconnu et pourtant mon frère),
l'étranger, celui qui est à l'autre bout de la
planète - mais aussi les plus démunis, les
plus pauvres, les plus malades, les sans papier, les sans
logement, les sans travail, etc.
Toutes les religions ne vont pas jusque
là, loin de là ! l'islam s'arrête
à l'aumône, le bouddhisme à la
compassion, etc. Il y a donc bel et bien, parmi les
religions existantes, une spécificité
chrétienne qui s'est manifestée très
tôt par les Ïuvres caritatives, sociales et
aujourd'hui humanitaires. Le modèle par excellence en
est Jésus dit le Christ qui, par sa Passion, porte le
poids des souffrances des autres sur lui, prend sur lui les
péchés de son peuple s'affirmant ainsi comme
bouc émissaire volontaire selon la grande et forte
figure messianique du Serviteur souffrant dont parle le
Livre d'Isaïe. Nous savons que la tradition paulinienne
en fera un acte de rédemption métaphysique
rachetant la faute originelle de la Chute. Ce
dévouement aux autres va jusqu'à
l'abnégation de soi, de sa propre famille (vive le
célibat !), le don de ses richesses et
propriétés. Jésus lave les pieds de ses
disciples pour bien dire que la responsabilité est un
service aux autres et non point la recherche des honneurs.
Et puis, il nous montre un Dieu père qui aime, qui
pardonne à son fils prodigue et nourrit jusqu'aux
plus petits des oiseaux.
Jésus n'a pas fixé de limite
à cet amour. Le message est de toute évidence
universel. Pierre le comprendra très tôt avec
sa vision d'une nappe remplie de bonnes et
délicieuses victuailles habituellement interdites aux
Juifs (les Actes des Apôtres qui relatent
l'événement parlent alors de prophétie
et non de gourmandise !). Paul également qui
dépossèdera les Juifs de leur monopole de
peuple soit disant élu, tout en les respectant en
leur qualité de premiers dépositaires de la
Parole.
Mais, par ailleurs, les premiers
chrétiens mettront en avant la conversion et le
baptême. La Bonne nouvelle est annoncée
à tous, mais l'entrée de la communauté
reste réservée aux convertis. Les païens
qui s'entêtent à rester païens sont
rejetés. Les pseudo convertis (ceux qui ne se sont
pas engagés de tout cÏur dans la bonne voie ou qui se
sont égarés chemin faisant) sont vite
taxés de syncrétistes, de faux
prophètes, d'antéchrists,
d'hérétiques, de Satan en personne, etc.
Il a fallu beaucoup de temps pour que les
chrétiens acceptent que leur Dieu soit aussi celui
des autres ; que, de toute évidence, si Dieu
existe, il est universel par définition. Ils peuvent
en remercier les théistes du Siècle des
lumières. De là tous les croyants sont unis
à Dieu. Et par cette référence à
Dieu, la fraternité entre chrétiens - l'Eglise
- est invitée à s'élargir à
l'ensemble des croyants, voir à toute
l'Humanité puisque les non-croyants sont
estimés être en recherche spirituelle. C'est
l'universalisme inconditionnelle. Déjà,
l'Eglise universaliste (1779-1961), qui s'est
développée à la fin du XVIII°
siècle en Nouvelle-Angleterre jusqu'à sa
fusion avec les congrégations unitariennes
américaines, considérait que, Dieu
étant amour et Jésus (1) ayant posé son
acte rédempteur, tous les hommes accédaient au
salut - de là le nom de la dénomination
puisque le salut était désormais universel.
(1) Cette Eglise était trinitaire, donc
Jésus, pour elle, était Dieu
incarné.
A la fin du XIX° siècle,
après un siècle de lutte contre les credo
hérités de l'anglicanisme et du calvinisme,
nombre de congrégations unitariennes
américaines et d'autres chrétiens
libéraux en étaient venues à
prôner les seules vertus morales comme
référence obligée :
l'honnêteté, l'amour, etc. De longue liste de
"principes" éthiques à valeur universel
remplacèrent les credo des Eglises. Et certes, les
chrétiens n'ont nullement le monopole des vertus
humaines et du dévouement aux autres. Ils ouvrirent
en conséquence les portes de leurs églises aux
autres croyants et aux non-croyants.
Sur ces bases généreuses, les
chrétiens unitariens américains furent
rapidement mis en minorité. Comment en effet imposer
les rites chrétiens (le baptême, la communion)
à des non-chrétiens ? Comment s'adresser
à Dieu si une partie de la communauté est
athée ? On tomba rapidement dans la culture
religieuse - fort sympathique mais devenue exotique :
le solstice d'hiver pour les néo-païens, le
"Christmas Tree" pour les chrétiens avec un zest de
lecture de l'Evangile le dimanche de Noël, les enfants
habillés en rois mages (bien que l'Evangile ne parle
pas de rois en cette occasion, mais de mages, mais on s'en
fout et de la théologie et de
l'exégèse !), les bougies allumées
pour chanter la paix entre les hommes, les
euphémismes pour s'adresser à Celui ou
à ce qui serait à l'origine de la Vie ...
etc...
Certes, tant que les chrétiens restent
très majoritaires (ils seraient encore 64% dans les
congrégations unitariennes britanniques), ils peuvent
continuer à lire la Bible et à faire des
prédications dessus, ou encore à discuter du
destin du christianisme en notre temps. Mais lorsqu'ils ne
sont plus que 9% comme aux Etats-Unis, la communauté
bascule dans un autre système religieux : c'est
l'unitarisme-universalisme où les héritages
religieux des uns et des autres sont mis au second plan pour
une approche d'emblée universelle. Certes, on peut
conserver son christianisme, mais on ne peut plus l'exprimer
au sein de l'assemblée que sur le seul plan moral et
culturel. Les unitariens-universalistes prônent
l'inclusivité, luttent contre toute forme de
discrimination et sont des militants de l'universel (2)
(2) pourtant curieusement absents contre les
excès de certains communautarismes manifestement en
porte à faux vis-à-vis des droits
élémentaires de l'Homme, sans doute parce
qu'ils vivent nombreux dans les pays anglophones.
On peut imaginer que beaucoup de
chrétiens quittèrent subrepticement les
congrégations unitariennes qui empruntèrent
cette voie d'ouverture inconditionnelle. En effet, le
chrétien n'adhère pas tant à un
ensemble de croyances (qui, elles, sont en pleine
évolution / révolution, se sont
" modernisées " grâce aux acquis
scientifiques et se sont fortement individualisés)
qu'à Jésus lui-même (3). Dès
lors, peut-il abandonner la main de Jésus ?
Interrogation que se posait le mouvement " Jésus
simplement ", pris lui aussi par le vertige de
l'universel, dans son bulletin de mars 2005, en reprenant
celle de Bernard Feillet dans son livre " L'arbre dans
la mer ".
(3) un homme (pour les unitariens) ou à
un homme divinisé (pour les adoptionnistes) ou
à une divinité seconde créé par
Dieu (pour les ariens) ou encore à Dieu
incarné (pour les trinitaires).
Michel Benoît, avec son style de
prophète contemporain, nous rappelle
très fortement cette adhérence à la
personne même de Jésus (4): " Car
Jésus - nous dit-il - ce n'est pas seulement un
maître à penser : celui d'une époque
révolue, marqué par elle et catalogué
dans les rayonnages de l'Histoire, comme tant d'autres
pédagogues et philosophes du passé.
Jésus, c'est un mouvement, une façon
d'être, une façon de voir, une attitude face
à la vie et aux questions qu'elle suscite. Il ne
demande qu'une chose, dialoguer avec nous : encore faut-il
que nous nous adressions à lui, et non pas à
une icône, recouverte par la fumée des cierges
d'une Église ".
(4)" Le radeau de la Méduse :
un avenir au christianisme ? ", conférence
donnée à Paris le 20 janvier 2007 dans le
cadre de la Journée organisée par la
Fraternelle unitarienne sur " L'agonie du
christianisme : bilan et perspective ",
publié sur le blog de l'auteur, )
En déclarant ses membres " pour la
plupart chrétiens ", l'Association unitarienne
française (AUF), fondée en juillet 1986 sous
la houlette de Théodore Monod, s'est exposée
au débat interne et perpétuel et sombra dans
des crises successives : en 1992, faut-il accepter, au
sein de l'association, les unitariens non-croyants (puisque
qu'effectivement il y en a) ? en 1996, faut-il
n'accepter que les unitariens qui croient en Dieu et
qui se réfèrent explicitement à
l'enseignement de Iéshoua ? après 1996, un
unitarien qui s'entête à se dire encore
chrétien est-il encore un unitarien " comme
il faut " ? (5). Puis elle termina son existence
(juillet 1986-janvier 2006) avec un président et
trois vice-présidents, mais sans plus guère de
militants.
(5) voir notre bulletin n° 43 de mai 2005
" Se dire É au-delà des étiquettes des
orthodoxies ".
Ceci dit, si nos assemblées ne doivent
pas se transformer en auberges espagnoles, certes
sympathiques et joyeuses, nous avons aussi à inventer
les gestes d'amitié qui relient, les
cérémonies et les fêtes qui
réunissent, les rites modernes qui peuvent porter un
sens universel chaque fois que nous sommes avec d'autres
croyants et des non-croyants. En cela, la
cérémonie des fleurs mise au point en 1923, en
Tchécoslovaquie, par le révérend
unitarien Norbert Capek (6) à l'usage de la Religious
Society of Czech Unitarians, est tout à fait
opportune. Nous l'avons pratiquée (pour la
première fois en France) à l'occasion du
mariage d'un couple canadien de sensibilité
unitarienne-universaliste, le 21 septembre 2006 (7). Elle a
été adoptée avec bonheur par la
Fraternelle unitarienne pour ses célébrations
(8) conformément à son orientation
post-chrétienne et de sortie des religions.
(6) voir sa biographie sur le site de Didier
Le Roux (http://www.unitariens.new.fr)
(7) voir nos bulletins n° 60 (octobre
2006) et 63 (janvier 2007).
(8)
http://www.theolib.com
Pour nous, dans n'importe quelle situation, le
christianisme d'ouverture ne saurait se diluer que ce soit
par Ïcuménisme ou par universalisme, mais par contre
se dire sans complexe avec son identité et son
histoire afin de mieux établir le dialogue avec les
autres, accueillir le langage et les rites des autres mais
sans syncrétisme ni confusionnisme, pratiquer la
démocratie et la laïcité et se montrer
capable d'être avec tous sur l'agora afin d'y
construire la cité. C'est cette voie claire et nette
qu'à choisi, entre autres, l'Assemblée
fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) au sein
d'un unitarisme contemporain accusé à tort,
mais parfois avec quelque raison, d'être tout
azimut dans ses croyances et dans ses pratiques !
Informations
Les blogs de
l'AFCU
L'Assemblée fraternelle des
chrétiens unitariens (AFCU) anime désormais
trois blogs qui sont comme des modules
complémentaires les uns par rapport aux autres.
D'abord un blog " officiel " () où ne sont
déposés que les documents de base pour faire
comprendre l'identité de notre mouvement et ses
principales activités. Démarré le 6
décembre 2006, il reçoit plus de 450 visiteurs
par mois qui lisent quelques 1 500 pages.
Le blog de l'AFCU présente une longue
liste de liens renvoyant à d'autres sites unitariens
et de chrétiens libéraux (classés par
pays), si bien qu'il peut servir d'outil de travail pour
accéder à eux. Plusieurs de ces sites ont
établi la réciprocité des liens.
Le second, " Actualités
unitariennes " () donne des informations sur
l'actualité de notre mouvance, les livres et revues
qui viennent de sortir et qui nous interpellent, les
conférences et activités de nos associations
ou, plus largement, celles de nos mouvances
libérales, etc. Un " Agenda pour unitariens et
sympathisants " y est régulièrement mis
à jour. Après 15 jours seulement
d'activité, il a déjà un bon rythme de
croisière avec une moyenne de 150 visiteurs par
semaine (soit de 500 à 600 par mois et plus de 1 600
pages lues). 1 000 visiteurs sont attendus en ce mois de
mars !
Le troisième, " La Besace des
unitariens " () est un site documentaire où vous
trouverez les sommaires des bulletins de nos diverses
associations unitariennes françaises , la
référence de textes déjà
publiés et l'intégralité de ceux qui
n'ont pas encore été mis en ligne. Il est
encore largement en construction.
Il va sans dire que ces blogs sont
référencés et que les moteurs de
recherche (voir par exemple Google ) les trouvent tout de
suite. La Correspondance unitarienne transmettra bien
volontiers à ces blogs toutes les informations que
vous souhaitez y voir publiées et qui pourront y
être valorisées.
Les unitariens de Nantes se
mobilisent
Après la fondation d'une Fraternelle
unitarienne à Paris, le 28 novembre 2006,
voilà le manifeste d'un nouveau groupe unitarien,
celui des Nantais, qui se veut lui aussi ouvert à
toutes les sensibilités. Il le fait en toute
clarté. La Correspondance unitarienne et l'AFCU lui
souhaitent un plein succès. Voici le message de
Jean-Marc Van Hill daté du 2 mars.
" CRÉATION DU GROUPE UNITARIEN
NANTAIS (GUN) - Nous vous informons de la création du
Groupe unitarien nantais (GUN) dont les premiers membres, se
réclamant essentiellement du protestantisme
libéral ainsi que du catholicisme réformateur,
souhaitent rassembler les diverses mouvances unitariennes
existant dans la région nantaise : chrétienne,
humaniste ou universaliste.
Ce groupement n'a aucune structure associative
de façon à conserver son indépendance
et sa mobilité. Individuellement ses membres peuvent
se rattacher soit à l'Assemblée fraternelle
des chrétiens unitariens (AFCU), soit à la
Fraternelle unitarienne, mais conservent leur liberté
de pensée et d'action. Ils sont ouverts à tout
dialogue constructif pourvu qu'il soit adogmatique, fondant
leurs recherches sur les textes sacrés, tant
canoniques qu'apocryphes, dans un esprit de tolérance
et de fraternité ".
Contact :
jmvh44@wanadoo.fr "
Libres
propos
C'est curieux quand
même !
par Jean-Pierre Babin, intendant de l'AFCU et
membre du Groupe unitarien nantais, le 14 mars 2006
Dieu, au singulier, avec un D majuscule, c'est
le " Tout autre ", celui que l'on ne peut nommer,
ni même concevoir. Il est une question bien plus
qu'une réponse !
Le croyant monothéiste entre en
relation avec Dieu librement et par amour.
Sa perception débarrasse l'univers des
dieux et démons ombrageux qui le peuplaient
Ce " Tout autre " s'est fait
particulièrement connaître à des hommes
peut-être choisis par lui, des " amis de
Dieu ". Mais aucun parmi ces hommes n'a affirmé
être Dieu lui-même.
Ainsi, chez les croyants :
Aucun parsi ne prétend que Zoroastre
était Dieu,
Aucun juif ne prétend qu'Abraham ou
Moïse était Dieu,
Aucun musulman ne prétend que Mahomet
était Dieu,
Aucun babi ne prétend que Le Bab
était Dieu,
Aucun bahaï, ne prétend que
Baha'U'Allah était Dieu,
Aucun sikh ne prétend que Gourou Nanak
était Dieu,
Aucun chrétien pré-nicéen
ne prétend que Jésus était Dieu,
Aucun unitarien ne prétend que
Jésus était Dieu,
Et on pourrait continuer avec tous les futurs
prophètes à venir !
Alors ! Pourquoi certains
prétendent-ils que Jésus était
Dieu ?
Ne serait-ce pas tout simplement pour pouvoir
affirmer que leur secte très particulière est
ainsi la religion supérieure, dans le but de
l'imposer, avec la complicité des autres pouvoirs,
aux masses de fidèles bien soumis, bien craintifs,
qui ne chercheront plus à se poser des questions
dérangeantes ?
Qui sait ? Va savoir ?
ndlr : Jésus lui-même ne
s'est jamais déclaré Dieu. Voir le livre de
Michel Benoît " Dieu malgré lui "
chez Robert Laffont, 2002
N'oubliez pas de consulter
régulièrement notre " Agenda à
l'usage des unitariens et sympathisants " sur notre
blog " Actualités unitariennes "
SUITE
Pour prendre connaissance de
l'ensemble des Bulletins de Correspondance unitarienne parus depuis octobre
2002, cliquer
ici.
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