La Mosquée Verte

Mosquée Qidjmas el-Ishaqi

( entre la Citadelle et Bab Zweila, au Caire )

...la préférée du Réseau Pléiade...

Page dédiée à FAWZI, un "accro" de la prière


Dieu étant pur, on ne peut s'approcher de Lui qu'en état de pureté. La prière musulmane est donc précédée d'ablutions physiques, qui symbolisent la pureté intérieure, requise de l'orant quand il s'approche de Dieu.

On distingue les ablutions mineures (se laver les mains et les bras jusqu'aux coudes inclusivement, se laver les pieds jusqu'aux chevilles inclusivement, se laver la tête) des ablutions majeures (se laver le corps tout entier).


Fontaine à ablutions

  LA LITURGIE DE LA PRIERE

En plus des ablutions physiques, la prière requiert la pureté de l'intention (niyya).

La prière musulmane est très simple. Elle se fait intérieurement dans un silence total et avec une concentration psychique maximale.

C'est une prière d'adoration, où l'orant est serviteur de Dieu. Cette servitude se marque par la prosternation complète à laquelle on aboutit.

Seuls les textes coraniques sont récités à haute voix, et seulement aux deux premiers cycles des prières du matin, de midi et de la nuit, et à la prière du vendredi, et seulement par l'imam.

Le cri liturgique Allâhu akbar ("Dieu est plus grand !") marque les changements de position.

La prière se fait toujours en arabe, quelle que soit la langue du pays. Seule la prédication se fait dans la langue du pays.

 

 

 

 

Voici la liturgie d'une prière de deux cycles.

Premier cycle

Allâhu akbar.

Position debout, mains à la hauteur des oreilles, puis on laisse tomber les mains.

Hymne: Subhâna-ka Llâhumma wa bi hamdi-ka wa tabâraka smi-ka wa lâ ilâha ghayru-ka

("Ô Dieu, à Toi la gloire et la louange; béni soit Ton nom ; il n' y a point d'autre divinité que Toi")

Récitation de la Fâtiha (1ère sourate du Coran), terminée par Amîn (= Amen).

Puis récitation d'un autre verset du Coran, en fonction du calendrier liturgique, par ex.: Coran 2.255, 2.286, 25.35, 59.22-24É.

 Allâhu akbar

On s'incline et on prononce trois fois:

subhâna Rabbî l-'azîm

("Gloire à mon Seigneur, le Très-grand !")

Allâhu akbar

On se redresse pour dire:

sami'a Llâhu li man hamida-hu, Rabba-nâ la-ka l-hamd

("Que Dieu exauce celui qui L'a loué. Notre Seigneur, à Toi la louange")

Allâhu akbar

On se prosterne complètement et on prononce trois fois:

Subhâna Rabbî al-a'là

("Gloire à mon Seigneur le Très-Haut !")

Allâhu akbar

Assis à genoux, on prononce la demande de pardon:

Rabbi ghfir lî wa rham-nî

(" Ô mon Seigneur, pardonne-moi et aie miséricorde de moi !")

Allâhu akbar

On se prosterne à nouveau complètement et on prononce trois fois :

subhâna Rabbî al-a'là

(" Gloire à mon Seigneur le Très-Haut !")

 

Allâhu akbar

On se met debout.

Ceci constitue le premier cycle.

 

 Commence maintenant le deuxième cycle.

Les changements de position du corps sont aussi marqués par Allâhu akbar. Donc:

Récitation de la Fâtiha

Récitation d'un autre verset coranique, par ex. sourate 108.

On s'incline, on prononce trois fois:

subhâna Rabbî l-'azîm

On se redresse:

sami'a Llâhu li man hamida-hu, Rabba-nâ la-ka l-hamd

On se prosterne complètement et on prononce trois fois:

Subhâna Rabbî al-a'là

On se met assis droit.

On se prosterne une seconde fois:

Subhâna Rabbî l-'azîm

On se remet assis sur les genoux et on prononce:

at-tahiyyâtu l-mubârakâtu s-salawâtu t-tayyibâtu li Llâhi !

ayyuhâ n-nabiyyu, wa rahmatu Llâhi, wa barakâtu-hu

as-salâmu 'alay-nâ wa 'alà 'ibâdu Llâhi s-sâlihîna

ashhadu an lâ ilâha illâ Llâhu wa anna Muhammadan 'abdu-hu wa rasûlu-hu

Allâhumma, salli 'alà Muhammadin kamâ salayta 'alà Ibrâhîma,

inna-ka hamîdun madjîd

( " A Dieu soient les salutations bénies, ainsi que les prières les plus pures.

Que la paix soit sur toi, ô Prophète, ainsi que la miséricorde de Dieu et Ses bénédictions,

Que la paix soit sur nous et sur les pieux serviteurs de Dieu ;

J'atteste qu'il n'y a point d'autre divinité que Dieu, et j'atteste que Mohammed est Son serviteur et Son Envoyé.

Que Dieu bénisse Mohammed comme Tu as béni Abraham !

Tu es le glorieux, le majestueux ! ").

Allâhumma, innî a'ûdhu bi-ka mina l-ma'thami wa l-maghrami.

Allâhumma, innî zalamtu nafsî zulman kathîran

wa lâ yaghfiru dh-dhunûba illâ Anta , fa ghfir lî wa rham-nî

inna-ka Anta l-ghafûru r-rahîm

(" Ô Dieu, je cherche refuge auprès de Toi contre le péché et la dette *.

Ô Dieu, j'ai été injuste envers moi-même d'une grande iniquité **.

Toi seul, Tu pardonnes les péchés.

Pardonne-moi et aie miséricorde de moi !

Certes Tu es le pardonneur et le miséricordieux.

* Il s'agit de la dette que suscite auprès de Dieu la négligence de l'accomplissement d'une quelconque obligation religieuse.

** C-à-d: j'ai gravement péché.

 

Puis on tourne sa tête vers la droite (vers son voisin de droite) :

as-salâmu 'alay-ka wa rahmatu Llâhi

(" La paix soit sur toi ainsi que la miséricorde de Dieu !")

Puis vers son voisin de gauche:

as-salâmu 'alay-ka wa rahmatu Llâhi

(" La paix soit sur toi ainsi que la miséricorde de Dieu !")

Fin de la prière.


La prière musulmane se fait en direction de La Mecque. Elle suppose la tenue liturgique: le corps doit être couvert. Elle doit se faire dans un endroit pur.

La prière est précédée de l'appel à la prière prononcée par le muezzin.

Chaque prière comprend plusieurs cycles ou rak'a:

la prière de l'aube: 2 cycles,

la prière de midi: 4 cycles

la prière de l'après-midi: 4 cycles

la prière du soir: 3 cycles

la prière de la nuit: 4 cycles.

Il y a donc cinq prières par jour.


Peu connue des touristes mais appréciée des flâneurs qui, l'ayant découverte par hasard, y reviennent souvent par la suite, pour y jouir d'un calme propice au repos et à la rêverie, la Mosquée Qidjmas el-Ishaqi offre donc ses arcades de pierre et ses ombrages verdoyants aux amateurs de siestes méditatives, ponctuées d'agréables conversations où les habitués du lieu échangent les derniers potins du quartier ou de la scène internationale, le tout entre deux prières intenses, bien entendu...

Les voûtes sur leurs piliers comme les feuillages sur leurs troncs abritent avec bienveillance le pèlerin fatigué en quête de fraîcheur ou l'épicier du coin délaissant son commerce pour une "activité" moins profane... Si la présence de Dieu est permanente au Caire, dans la rue, au café ou en taxi, allant jusqu'à se nicher dans les moindres formules de politesse, il est un lieu où l'on vit cette présence à l'état "pur", seul ou noyé dans la masse : la mosquée ( en italien moschea, de l'arabe masdjid, "endroit où l'on adore"... ) ... Et quand on adore les lieux où l'on adore Dieu, même quand on y dort, alors...

Le mariage du minéral et du végétal est, en soi, un phénomène banal, du moins dans nos grandes cités occidentales... Mais au Caire, la végétation se fait plutôt rare, tout comme le calme, d'ailleurs, si propice au recueillement... Aussi est-ce un plaisir également rare - et chèrement conquis, après des heures d'errance dans les rues populeuses, chaudes et poussiéreuses de la métropole orientale, que celui éprouvé par le voyageur, lorsqu'il découvre, en pleine ville - comme en plein désert - une oasis...

L'alliance précieuse du calme et de la fraîcheur, pour le repos du corps et le réveil de l'âme : telle serait donc la marque essentielle d'un lieu sacré... et consacré - à l'adoration ?

Et à quelles règles obéit donc le choix d'un lieu - dont on fait ensuite un "lieu d'élection"... de prédilection ? Peu à peu, on s'y habitue - on s'y apprivoise ?...on s'y retrouve - on s'y reconnaît ? ... En tout cas, on s'adapte et on adopte... Puis on revient...


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Photos Y. Clady Copyright Le Caire juillet 2001