T U N N E L

ou le Voyage intérieur

"On fit comme toujours

un voyage au loin de ce qui n'était

qu'un voyage au fond de soi."

Victor Segalen

...........Strasbourg,

............sous le

............Pont du Corbeau

 

 

SERPENT

 

Tu t'acharnes sur la beauté

Et quelles femmes ont été

Victimes de ta cruauté !

Eve, Eurydice, Cléopatre :

J'en connais encor trois ou quatre.

 

Guillaume APOLLINAIRE

 

 

......

VOYAGE à travers SOI

 

La venimeuse question, tu te l'es posée...

Et durant ta vie entière, tu t'aideras d'autrui

Pour chercher à y répondre.

Puis, un jour, en te retournant,

Tu remarqueras que le début du tunnel est déjà loin.

Mais la solution, elle, pointera.

Enfin tu te découvriras.

 

Anne-Sophie, lycéenne, en Seconde (1990)

Dans moi-même

Je me suis promené dans moi-même

Et je suis remonté plein d'effroi

J'ai rencontré quelqu'un que j'aime

Mais son regard est resté froid

J'ai croisé des souvenirs découvert

Des pensées

Dans un cerveau frêle

Qui avait le visage de l'enfance

Au milieu des monstres blessés

Dont le sang se mêle à chaque

Instant

Au mien

Bernard Schroedel,

poète alsacien

.

 

 

Désir

Sensations fortes,

Pouvoir de fuir

Je désire ...

Partir, revenir,

Imaginer, provoquer ce désir puis s'évader...

De gare en gare

De train en train

Ce désir me pénètre et ne me lâche plus...

Désir de vivre.

Je la vois, on se parle,

On s'aime, sans doute, puis

Elle me quitte...

Désir de rencontres,

Désir de voyages,

Désir d'espaces.

 

Alexandre H.,lycéen, en Seconde ( 1990 )

 

 

 

 

R A T

Perfide

Rongeur des bas-fonds

Tu traînes ton ignominie

De poubelle en décharge

De tunnel en château

Et les égoûts douteux

Sont un doux paradis

Les éboueurs debout

Tôt matin tes bourreaux

 

Deux yeux brillants dedans

La pleine obscurité

Un seul bond en avant

Et tu fuis aussitôt

Vers ta fange sacrée

 

Tu examines enfin

Les déchets des humains

Comme un lapidaire

Ses diamants

Puis d'un seul coup

D'un seul tu disparais

Sans bruit

Dans la pénombre humide

Emportant

Avec toi

Ton énigme sordide.

 

Alexandre B. , lycéen, en Seconde (1990)

 

 

 

 

 

Ce n'est qu'en passant

A travers les jours

C'est à travers toi

Que tu partiras

Eugène GUILLEVIC

Sphère

 

La mort

Au fil des jours,

La mort te semble plus proche.

Elle te prend d'abord les pieds puis la tête,

Et sans même te laisser le temps de lui crier :

"Arrête !" ,

Elle t'entraîne dans le fond du tunnel.

Ta silhouette devient floue puis s'efface.

 

Anne-Sophie , lycéenne, en Seconde (1990)

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Photos. Yves Clady ©Copyright février 2003
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