Naguib
MAHFOUZ
et
compagnie...
Inspirés par quelques
"tranches de
vie" réalistes et
naturalistes découpées dans les Récits de mon
quartier de Naguib Mahfouz
ou puisées dans sa célèbre trilogie romanesque,
les textes ici rassemblés, rédigés en quelques
minutes par des élèves de Seconde 6
C et 1ère ES2, reflètent l'ambiance des quartiers populaires
cairotes des années 20... Mais, sous bien des aspects, ces
anecdotes de la vie quotidienne, simples dans leur
sobriété, tantôt banales, tantôt
dramatiques, traduisent le vécu d'un Caire intemporel, d'hier
à aujourd'hui...
Impressions... après lecture de quelques
pages de Naguib MAHFOUZ
( Philippe Dierstein, Léonard Meyer, Amandine
Seigneur et Frédérique Destieux
1ère ES2 )
On peut apprendre, dans l'ouvrage de
Naguib Mahfouz, Le palais du
désir, que les Egyptiens
semblent très influencés par notre culture
européenne. En effet, Balzac, Sand, de Staël et Loti
apparaissent comme des modèles pour tous les écrivains
en herbe du Caire. On remarque aussi qu'ils se querellent à
propos de la théorie de l'évolution de Darwin, qui
avait également provoqué de nombreux remous sur notre
continent lors de sa publication. Enfin, les Egyptiens semblent
atteints de la même folie du "foot" que nous autres
Européens, ce qui peut paraître surprenant pour un pays
à l'histoire millénaire comme l'Egypte. Ce roman rompt
donc avec les idées reçues que l'on peut avoir à
propos du pays des Pyramides.
La violence à
l'école
Analyse
critique...Amandine
Busser, Claire Hohwald, Sophie Gorkiewicz 1ère ES2
Cet extrait de
L'Impasse des deux
palais, de Naguib Mahfouz,
traite de la violence à l'école à travers un
exemple précis.
L'inconvénient est
que l'auteur limite les causes de cette crise à trop peu
d'antécédents...D'après lui, c'est surtout
l'école qui provoque la montée de l'agressivité
en empêchant les jeunes de s'exprimer librement.
Toutefois, l'auteur donne
ici un bon exemple de pardon et d'humilité, tout en
s'efforçant de rester concret et proche des
réalités.
Maîtriser ses
émotions, assumer ses responsabilités, contrôler
ses actes, telles sont, d'après cet ouvrage, les
différentes façons de faire face à la violence
juvénile, que ce soit du côté du jeune Kamal ou
de celui des adultes.
Analyse
critique Le Vieux Cheikh, extrait
du roman de Naguib Mahfouz, Le Jardin du passé,
par Emilie Bollart, Julie Bouchareu, Coralie Barraux,
Laure Burrus
Cet extrait du
Jardin du
Passé illustre avec
conviction et de façon imagée la place de la
vieillesse, de l'âge avancé dans la
société égyptienne.
Pour commencer, l'auteur
nous brosse le portrait d'un homme dont on nous précise qu'il
est "depuis près de
dix ans centenaire". Tous
les termes utilisés sont caractéristiques de
l'âge : un bâton servant de canne, "courbé", "pas
chancelant",
"aveugle", "ses membres tremblaient", mais aussi une sorte d'aliénation : "
se tournant en tous
sens", "où est le chemin du
paradis?"
A partir de ce portrait du
vieux cheikh Matwalli Abd
el-Sawad, on remarquera que
les sentiments qu'il inspire divergent. Bien qu'il soit
respecté pour son grand âge, synonyme de sagesse et
surtout de "mémoire" du quartier ( comme le précisent les
passages suivants : "il
voyait en lui l'un des traits du quartier", "l'entourer de pitié et de
tendresse"... ), le vieil
homme est aussi victime des regards moqueurs : " ce n'est plus un homme", face à "l'espièglerie d'une bande de
gamins" que suscite sa
physionomie changée par le temps...
Dans cet extrait,
Mahfouz sait joindre l'exotisme et le réalisme pour
mieux nous faire comprendre certaines valeurs - ici le
symbolisme de la
vieillesse dans la
société égyptienne.
Le
"rendez-vous"
Texte
pastiche ..Antoine Fenech, Mélina Meidinger, Laura
Schwartz, Delphine Steyer, Sylvie Tran Seconde 6
C
Rachid travaille comme
cireur de chaussures sur une grande place du Caire. Il a de nombreux
clients, mais une jeune fille attire particulièrement son
attention. Tous les jours, accompagnée de son père,
elle vient se faire cirer ses jolis petits mocassins vernis. Rachid
est très intrigué par le manège de cette jeune
fille qu'il trouve très jolie. Il ne peut comprendre qu'une
fille de famille aisée puisse s'intéresser à un
pauvre petit cireur de chaussures comme lui.
Pendant de longs mois, ce
manège silencieux se répète, inlassablement.
Tous les jours, Rachid attend avec impatience cette rencontre, mais,
trop intimidé par la jeune fille et surtout par le regard
pesant de son père, il n'ose lui parler. Un jour, Rachid
aperçoit avec surprise la jeune fille, seule : elle s'approche
timidement et le salue gentiment. Ils commencent à discuter
comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Et, depuis ce
jour-là, malgré toutes leurs différences, une
grande complicité lie les deux enfants...
Le petit vendeur
d'épices
Texte pastiche
de Marie Weber, Alice Devot, Zacharie Esmili, Olivier
Fischer, Maxime Hildwein Seconde 6 C
Aujourd'hui, comme chaque
matin, le petit Ahmed
descend lentement les étroites ruelles qui le mènent au
marché. Il s'efforce de tirer la charrette de bois,
confectionnée par son père, où flamboient toutes
sortes d'épices colorés. Il tire son courage de leurs
odeurs subtiles qui lui chatouillent les narines.
A sept ans,
Ahmed a l'habitude de se lever avec le soleil.
Il pourrait se rendre au marché les yeux fermés. Au
coin, à gauche, c'est la boulangerie de Leïla. Comme chaque matin, son châle sur les
épaules, elle l'accueille avec un grand sourire. Ahmed lui
tend une livre et elle lui donne une kesrah, un
pain rond. Ils échangent quelques mots, puis Ahmed reprend son chemin. Il est quatre heures à
peine et déjà il devine que la journée sera
dure. Tout en marchant, il ferme les yeux et profite du dernier
instant de calme qui règne encore dans la ruelle, avant de se
lancer dans la jungle du marché. Il pense au soir : le soleil
sera au plus bas, il fera frais et surtout il retrouvera toute sa
famille autour d'un bon repas...
Sur la terrasse d'un
café...
Texte
pastiche... d'Elsa Comte,
Marine Saint-Réquier, Claire Schaming et Marine Yvorra.
Seconde 6 C
Ils sont trois amis, assis à la
terrasse d'un bistrot, discutant tranquillement de leur dure
journée de labeur en sirotant un thé à la menthe
ou fumant le narguilé. L'étouffante chaleur de l'astre
solaire, en cette fin d'après-midi, ne saurait troubler les
agréables habitudes de ce microcosme humain, et encore moins
la quotidienne halte à la terrasse...
"
La récolte a
été bonne ?
demanda Hassim.
-
Pas meilleure qu'hier ! La
saison n'est pas en faveur des oranges, cette année ! Encore
faudrait-il vendre le peu qu'on amasse... répondit
Mehmet.
- Encore un mois à attendre... D'ici là,
ce sera la saison des touristes. Ils viendront par groupes, comme
d'habitude et je te certifie qu'il ne te restera plus aucune orange
! ajouta Aziz, le troisième homme.
-
Si seulement ils pouvaient
acheter nos oranges sans nous observer comme des bêtes
curieuses..." soupira Mehmet.
Ses compagnons acquiescèrent et un
lourd silence environna leur table, silence lourd de
réflexions diverses à propos des
étrangers...