Lampes de Ramadan au Caire

Noël a son sapin, le Ramadan a ses lampes. Pas un coin de rue cairote qui ne soit orné de guirlandes lumineuses et de lampes extravagantes aux couleurs chamarrées, les "fawanis" ou "fanus".  Cette spécialité régionale est devenue l'emblème du Ramadan, en dépit de sa nature non-religieuse.  Il semble que la coutume date de l'ère des Fatimides, lorsqu'un calife aurait demandé que toutes les rues de la capitale soient illuminées pendant les  nuits du Ramadan, ordonnant aux mosquées de suspendre en sus des lanternes éclairées de bougies.

Rien de plus charmant que d'apercevoir devant les échoppes des alignements de ces lanternes dont les parois de verre translucide resplendissent de mille et un reflets colorés.  Le corps de la lampe est taillé dans de la fragile ferraille, rappelant la vocation éphémère de l'objet.  Pourtant certaines lampes font de la résistance, puisque des mois après la fin du Ramadan, on en croise encore quelques-unes au détour des ruelles du Caire islamique.

Pour les enfants, point de lourde ferraille lestée de verre coupant. Un peu comme on remplace un sapin aux aiguilles par un arbre de Noël en plastique, les parents offrent plus volontiers un petit lampion importé de Chine et taillé dans de la matière plastique. Avantage : ça ne coûte pas bien cher et la loupiote fait parfois de la musique, diffusant les refrains des chansons populaires pour le Ramadan.

Catherine Weibel, in blog "Le Don du Nil"

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Lumières du Ramadan... Photo Pléiade, Le Caire, 1997