ROMANS INTERACTIFS 2005 - 06.......FRANCE / LIBAN en classe de Seconde
Illustrations fournies
par les élèves de la Seconde Mejdlaya / avril 2006
Incipit
1 / Au
Louvre...
Dans les couloirs du Louvre, la visite
touchait à sa fin. Le conservateur sortit de son
bureau pour faire le tour du Musée, comme d'habitude.
Il venait de passer une journée épuisante et
était donc un peu étourdi. Contre toute
attente, M. F... omit de vérifier la galerie
égyptienne et condamna ainsi, involontairement, cinq
adolescents à passer une nuit inoubliable en ce lieu
mythique.
"Nous devrions peut-être y aller,
proposa Eric.
- Certes, tu as raison", lui
répondit Zoé.
Ils se mirent donc en quête de la
sortie.
Alors qu'ils se dirigeaient vers le bout de
l'aile, toutes les lumières s'éteignirent une
à une.
Alice s'agrippa à Gilles et lui murmura
:
"Que se passe-t-il donc ?
- Ne t'en fais pas, nous allons trouver un
moyen de nous en sortir, mon ange !"
Gilles avait prononcé ces mots sans se
rendre compte de leur portée... Allaient-ils vraiment
s'en sortir ? Et dans quelles conditions ? Seul Dieu
connaissait le dénouement de leur histoire... En
raison du système haute technologie dont était
doté le musée, leur "évasion"
s'avérait difficile... Ils décidèrent
de s'aventurer dans les galeries souterraines du
bâtiment, en quête d'une issue
inespérée... Mais, au bout d'une heure
d'errance, leurs espoirs étaient réduits
à néant.
Soudain, un éboulement de pierres
attira leur attention... Dans l'ombre, une silhouette froide
se mouvait... Une voix sourde leur murmura : " je vous
indiquerai la direction de la lumière..." Le
Sphinx avait parlé...
Groupe "Victor Hugo" : Thibault,
Jean-Marie, Ségolène, Emilie, Olivier R.
Illustrations fournies
par les élèves de la Seconde Mejdlaya / avril 2006
Au Louvre I (
suite libanaise )
Paniqués, ils crièrent en
piaffant d'horreur, puis ils se dirigèrent
inconsciemment vers une sortie, mais c'était une
impasse. Alors, ils se mouvaient en toutes directions.
Gilles, plus habile que les autres, essayait de trafiquer la
serrure mais toujours en vain. Afin de les apaiser, le
sphinx ajouta : "Mes amis, le conservateur a
vérifié les fermetures du dehors et la porte
ne peut s'ouvrir que de l'extérieur.
Tranquillisez-vous et écoutez : pour sortir, vous
avez un mystère à éclaircir ".
Après une courte concertation, les prisonniers
acceptèrent la proposition du sphinx qui leur
paraissait logique. Il jura, au nom de sa civilisation
égyptienne, qu'il les aiderait. "Je vous
indiquerai la direction de la lumière... la
lumière..." Zoé murmura en fronçant
les sourcils : "oui, oui, de grâce, fais-le !
".
Il leur fournit quelques renseignements puis,
brusquement, ils allèrent à droite, à
gauche et sombrèrent dans un couloir. Alice se
demanda : "Mais où est Zoé ?"É Gilles
répondit : " elle va nous rejoindre, certainement
".
Apparemment, Zoé était la seule
personne à avoir saisi le message ; sa destination
était différente, elle devait être
beaucoup plus intéressée par les histoires de
mystères... Elle se retrouva dans une vaste salle,
éclairée par une lumière
céleste, et elle s'écria avec enthousiasme et
d'un ton appréciateur : " Quelle belle
pièce ! "É Ce n'était pas un effet de son
imagination : elle prit entre ses mains une pièce
originale et à peine eut-elle le temps de se
retourner qu'une main forte se plaqua sur sa bouche. Presque
en même temps, une étoffe s'abattait sur elle
et s'entortillait autour de sa tête. Sans perdre son
sang-froid, Zoé tenta de se libérer en se
débattant. Hélas ! elle sentit qu'on la
soulevait, qu'on l'emportait...
Samar, Imane, Hanane, Ali, Mohammad
Au Louvre I / Suite française, de
Thibaud, Jean-Marie, Candice, Emilie et
Ségolène.
Lorsque Zoé retrouva ses esprits,
allongée dans une salle sombre, froide et
inhospitalière, elle ne savait plus ce qui
s'était passé. Au fond de la salle, un rayon
de lumière éclairait un autel sur lequel
était posé un bracelet. Elle saisit l'objet
surmonté d'une émeraude et le passa à
son poignet. Soudain, une fumée noire envahit la
salle et la pierre se mit à briller.
Une curieuse sensation lui parcourut le corps.
Elle détenait maintenant une science infinie ! Elle
arrivait à lire les hiéroglyphes gravés
sur l'autel... où elle déchiffra cette
prophétie : " Exprime-moi ton voeu le plus
cher et il sera exaucé !"... Une force
mystérieuse qui avait pris possession d'elle
répondit : " Je veux être immortelle
!"...
Sur ces paroles, des bandelettes
l'enveloppèrent jusqu'au cou : elle était
devenue une momie. Son corps était enveloppé
dans un grand manteau dont la capuche cachait son visage
recouvert d'un masque sur lequel étaient inscrits des
incantations égyptiennes. Capable d'invoquer une
armée d'ombres surgies de l'Egypte antique, elle
détenait désormais un pouvoir surnaturel ...
Pendant ce temps, dans le musée, le
petit groupe d'adolescents cherchait en vain leur
compagne... Ils demandèrent alors l'aide du sphinx
qui leur montra dans un brouillard la métamorphose de
Zoé.
Elle était devenue la grande
prêtresse de Setkéfa, un dieu
banni des récits de la mythologie égyptienne.
Il était le gardien de la Lumière
éternelle. Le seul moyen, pour ce groupe
d'adolescents, de retrouver leur amie et de sortir du
musée était donc d'affronter cette
étrange "divinité"...
Illustrations fournies
par les élèves de la Seconde Mejdlaya / avril 2006
Au Louvre I /
Suite libanaise... et FIN
Le seul moyen, pour ce groupe d'adolescents,
de retrouver leur amie et de sortir du musée
était donc d'affronter cette étrange
"divinité". Mais cette mission
était dangereuse!
Eric déclara: "Pourquoi
devons-nous sacrifier notre vie pour sauver la sienne ?
Qu'il est égoiste, il pense seulement à sa vie
!
A ce moment, Zoé était toute
triste et sentit pointer un regret, mais il était
déjà trop tard et elle ne pouvait plus
échapper à son sort. Comment sortir de ce
cycle infernal ?
Ses amis trouvèrent une autre
étrange émeraude scintillante. Alice
était charmée par cette merveille et ses yeux
brillaient de joie et de surprise ; elle se souvint du
conseil du sphinx: "Evitez la
cupidité!". Eric: "c'est
l'émeraude que nous cherchons". Il fallait que
l'un d'eux touche l'émeraude mais ils avaient tous
peur. Qui était assez courageux pour le faire? Tout
en se le demandant, ils décidèrent tous et
d'un seul coup de toucher la pierre précieuse ; ...et
subitement retentit une voix : "Quel est votre
souhait ?" Avant de répondre, ils
étaient réticents et tiraillés... A qui
souhaiter la vie, à leur amie ou à eux
seuls?
Encore une fois la réponse fut unanime:
"Sauvons notre amie". Alors Zoé fut
sauvée ; par contre Setkefa était
intéressée par leur esprit d'amitié ;
pour cela, elle les récompensa en leur
disant:"Allez ! la vie vous attend ! ...mais
souvenez-vous de garder toujours cette amitié car
c'est la clé pour résoudre tous les
problèmes".
Et la porte du musée s'ouvrit...
Illustrations fournies
par les élèves de la Seconde Mejdlaya / avril 2006
Incipit 2 / Variante française, LOUVRE II ( début
)...
sur le même thème que le premier
incipit... fournie par Candice, qui
fait partie d'un autre groupe... ( Séquence 1
: le travail de l'écrivain : brouillons,
réécritures... )
Il était six heures de
l'après-midi, mais l'obscurité de la nuit
était visible à travers les vitres du
Musée : l'automne avait laissé place au morne
hiver... Un groupe d'adolescents rêvassait devant une
oeuvre d'art, certains admiratifs, d'autres perplexes ou
indifférents aux charmes de la sculpture. Une voix
retentit dans le Musée, annonçant la fermeture
de l'exposition. Arrachés à leur
rêverie, les jeunes gens commencèrent à
partir, certains plus vite que d'autres, et bientôt le
lieu fut presque vide, mais il restait, devant l'oeuvre
d'art, le petit groupe de visiteurs qui appréciait la
statue...
Ils étaient six... L'un des deux
garçons dit à ses camarades : " il faudrait
s'en aller... Cela fait cinq minutes que le haut-parleur a
annoncé la fermeture...
- Ne t'inquiète pas, Mani,
répondit l'un des jeunes gens, ils ne vont
tout de même pas nous enfermer dans ce musée
!
- C'est vrai, Harry, mais si nous ne nous
dépêchons pas, le professeur risque
d'être inquiet et cela pourrait poser quelques
problèmes..."
A ces mots, les filles du groupe, qui
préféraient se tenir à l'écart
des querelles de garçons, se
détournèrent pour se diriger vers la sortie,
poussées par la peur d'une sanction...
Le groupe traversa rapidement les hautes
salles du Musée, pleines d'oeuvres d'art toutes aussi
abstraites les unes que les autres : l'exposition
était consacrée à la collection de
peintures et de sculptures d'un nouvel artiste en vogue, qui
avait un bon nombre de travaux à son actif, toutes
applaudies par les critiques d'art contemporain : cela
allait de la peinture à la sculpture, mais de toutes
ces oeuvres émanait une aura spéciale,
indescriptible, irrésistible...
Ils arrivèrent devant la sortie du
Musée, mais, à leur grande surprise, les
grilles étaient baissées, les empêchant
de sortir...
" Que se passe-t-il ?... Ce n'est pas
normal, gémit l'une des filles.
- Calme-toi, Maria, dit Alice, il
doit bien rester quelqu'un... D'ailleurs, la preuve, c'est
que les lampes sont encore allumées..."
Sur ces mots, la lumière
s'éteignit soudainement. Les deux autres filles,
Julie et Catherine, se mirent à crier,
apeurées...
Les jeunes gens, affolés, se mirent
à courir dans tous les sens, appelant au secours,
cherchant un gardien des lieux... mais personne ne leur
répondit...
Essoufflée, Alice se reposa dans la
galerie de peinture, face au portrait d'un jeune homme au
visage inexpressif ... Mais, quand elle se tourna vers le
tableau - illusion d' optique ou effet de la fatigue ? -
elle crut voir le jeune homme lui adresser un sourire...
Candice
Au Louvre II
/ Suite
libanaise au texte
de Candice
Au
musée
Durant quelques secondes , elle se tut et un
silence se fit. Elle voulut crier mais les mots restaient
coincés dans sa gorge ; effrayée, elle ouvrit
de grands yeux noirs ! Oui, cela semblait...vraisemblable
!... Le jeune homme lui sourit davantage ; alors, elle
s'écria, affolée ; "Maria, Manu, Harry
, au secours"! Personne ne lui répondit
à l'exception de l'echo de sa voix ; sa peur augmenta
quand elle entendit un grelot sonner horriblement et un
bruit de pas à l'étage au-dessus ; à ce
moment, elle perdit espoir, ses pieds
s'entrechoquèrent et elle hurla fort : " c'est
sûrement une illusion d'optique, à cause de
l'obscurité !". Elle s'encouragea et affirma :
" Je ne me laisserai pas impressionner par de
pareilles illusions." A ces mots, le jeune homme lui
tendit la main en tâtonnant, cherchant à la
saluer, et, d'une voix ferme, il se présenta: "
Je suis Napoléon Bonaparte, ne me connais-tu
pas ? Mon âme voltige et surveille tout le
musée ! " Ensuite, il lui donna une grande
enveloppe qu'elle prit d'une main tremblante.
Paniquée, elle gronda: "ce musée est
ensorcelé ! Que Dieu m'assiste ! " Il continua
: " rassure-toi et prends des forces ; je ne suis ni
fantôme ni démon ". Trois minutes plus
tard, le jeune homme disparut, laissant son drôle de
trésor entre les mains d' Alice . Cette
dernière, revenue de sa grande surprise, tâta
l'enveloppe avec méfiance, l'ouvrit et, furtivement ,
apparut dans sa main un petit livre desséché
et couvert d'une poussière qui lui causa une grande
gêne : elle commença à tousser et
à éternuer... Tout à coup, une
lumière blanchâtre illumina la place ; elle
contempla le trésor, mais elle avait du mal à
déchiffrer sur la couverture les inscriptions,
différentes de l'écriture courante. Dès
qu'elle ouvrit le livre, elle fut transportée par une
force magnétique et surnaturelle à
l'intérieur du tableau, dans le monde de Bonaparte.
Elle avait une mission difficile, une quête
singulière... Seul son foulard renseigna ses amis et
témoigna de sa disparition...
Joêlle, Hani, Zeina, Sibylle, Ahmad,
Rima, Nancy.
Au Louvre II
( Candice
) / Suite française
d'Aurélie, de
Julia, de Sonia, d'Hélène, de Laura et de
Margaux.
Alice ouvrit les yeux.
Autour d'elle s'étendaient des champs à perte
de vue. Elle était vêtue de misérables
haillons boueux... Que se passait-il donc ? Avait-elle
véritablement pénétré dans le
tableau ou s'était-elle seulement laissé
emporter par le sommeil, voyageant maintenant dans l'un de
ces songes qui ne sont que pure utopie ? ...Mais tout cela
paraissait bien réel... Le vent lui fouettait le
visage et d'énormes gouttes de pluie
s'écrasaient sur le sol, formant ainsi des torrents
de boue... Soudain, avant même qu'elle ait pu analyser
convenablement la situation, un sinistre roulement de
tambours retentit dans le lointain, lui arrachant un cri
étouffé... A l'horizon, une nuée de
poussière empourprait le ciel. Une forme mouvante
fonçait droit sur la jeune fille. C'est alors qu'elle
comprit : une horde de chevaux montés par des soldats
s'élançait à sa poursuite. Sans prendre
le temps de réfléchir, elle se mit à
courir le plus vite possible dans la direction
opposée. Tout à coup, elle sentit ses jambes
se dérober et heurta violemment le sol...
Alice fut
réveillée par une main posée sur son
épaule... Elle releva lentement la tête et
aperçut le visage étincelant de
Napoléon Bonaparte. Non, c'était impossible,
ce ne pouvait être lui ! Pourtant, elle reconnut
parfaitement ses traits et son costume, tant admirés
dans les livres d'Histoire qu'elle se plaisait à
lire... Impatiente d'obtenir une réponse à ses
nombreuses interrogations, elle lui demanda : "
Où sommes-nous
?"... L'homme à
la stature imposante lui répondit, avec un sourire au
coin des lèvres, qu'ils se trouvaient au beau milieu
du champ de bataille de Waterloo. A ces mots, son visage se
crispa et perdit tout son éclat : Waterloo... Une
abominable défaite les attendait ici, à en
croire les historiens, et même pire : la mort ! La
mort les attendait ! Comment lui échapper, que faire
? Alice voulut tout expliquer à son interlocuteur
pour tenter de le convaincre de s'en aller sur le champ,
sans plus attendre... Elle ouvrit la bouche pour lui
révéler son funeste destin, mais elle ravala
aussitôt ses mots. Devait-elle vraiment le lui dire ?
Soit il ne l'écouterait pas et la prendrait pour une
folle, soit elle parviendrait à le persuader et...
les conséquences seraient terribles... Alice
changerait le cours de l'Histoire !
Suite
libanaise ... et FIN de
LOUVRE II ( 2 juin 2006 )... Pour les épisodes
précédents, remonter la page...
Au Louvre II
- Ce n'est pas vrai, bien sûr que ce
n'est pas vrai,
s'écria Alice les larmes aux yeux. Nous sommes à Waterloo, en Belgique,
au sud de Bruxelles ?"...
Elle fut dominée
par une peur vague et s'interrogea avec une
naïveté surprenante sur les changements qu'elle
avait subis pendant le temps qui s'était
écoulé depuis son arrivée au
musée... Elle crut voyager dans un train qui roulait
à toute vitesse, qui franchissait à toute
allure des aiguillages inconnus menant à des
destinations mystérieuses... Que fit-elle devant
Napoléon ?... Et d'un seul coup, elle décida
de se lancer dans l'aventure. Elle révéla
à Napoléon Premier les secrets de la bataille
qui se terminerait par une écrasante défaite
devant les Britanniques de Wellington et les Prussiens de
Blücher.
« Je dois me battre, protesta le roi, j'ai appelé 700 000 hommes et...
"
Alice l'interrompit :
"Mais, tous ne rejoignent
pas et vous ne pouvez compter pour l'armée du Nord
que sur 124 000 et sur 370 canons" .
- Je reviendrai victorieux, insista le roi ; face à moi, deux armées
alliées sont cantonnées ici, en Belgique,
celle de Wellington qui compte 96000 hommes et celle de
Blücher composée de 124000 Prussiens : je
l'avoue, leur supériorité numérique est
évidente, mais je les disperserai et je ne peux
espérer vaincre qu'en les battant
séparément ». Alice continua : " Cependant, le commandement laisse à
désirer, vous n'aurez autour de vous vos
maréchaux habituels et..." ... L'empereur trancha la question et
ajouta : " je dois me battre
coûte que coûte, la bataille est
décidée et celui qui n'avance pas recule..."
.
A ces propos, la jeune
amatrice d'art ne bougea pas, et , en son cÏur, elle dit :
« Il est beau de vivre
mais encore il est beau de mourir pour la
patrie ! » Ainsi dit,
ainsi fait, elle accompagna l'Empereur qui se sentit
fatigué, malade même et semblait avoir perdu
à ce moment - là une partie de sa vigilance,
de sa conception et de sa détermination.
Par conséquent,
les attaques des 15, 16 et 17 juin contre les ennemis furent
atroces, et le combat acharné se poursuivit jusqu'au
18 du même mois. Les dégâts humains
furent remarquables ; les français avaient perdu 40
000hommes, les anglais 15000 et les Prussiens
7000.
Malgré la
défaite écrasante, l'armée admirait le
courageux empereur ; alors Alice comprit comment des
milliers d'hommes parmi les meilleurs partent sans crainte
pour la guerre et affrontent la mort pour défendre la
Patrie.
Et sous l'impact de la
Statue, elle sentit la main d'un gardien peser lourdement
sur son épaule gauche ; Marie lui noua le foulard
autour du cou, la serra fort contre son cÏur... Alice
avança en balbutiant : "ce n'était qu'un songe
!"...
FIN
Joelle, Hani, Zeina,
Sibylle, Rima, Nancy
Incipit
3 / "Vendue !"
Assise dans la cale humide du bateau, Maya
sentait jour après jour ses forces la quitter, tandis
que le désespoir la gagnait...
Elle ressassait ses souvenirs, ne comprenant
pas ce qui l'avait menée jusque là. Pas un
moment ne passait sans qu'elle ne repense à cette
journée d'été où ses parents lui
avaient annoncé son départ ; depuis, elle
voyageait entourée d'hommes et de femmes si
différents et pourtant si semblables... La
saleté assombrissait davantage leur teint
d'ébène et les rendait presque invisibles dans
l'obscurité oppressante du lieu.
Perdue dans ses pensées, Maya fut
aveuglée par le flot de lumière qui
envahissait à présent la cale... Les fouets
claquèrent, réveillant les survivants de cette
terrible épopée... Vacillante, Maya
contemplait enfin le paysage dont on lui avait tant
parlé : l'Amérique...
Elle n'eut pas le temps de reprendre ses
esprits que déjà un homme, en écho au
cri de "Vendue !", la tirait par le bras...
Après un long voyage, Maya,
épuisée, arriva devant une imposante grille,
derrière laquelle s'élevait une magnifique
demeure d'une blancheur immaculée... Au loin se
dessinait l'élégante silhouette d'un cavalier
; elle sentit alors son cÏur battre dans sa poitrine... Sa
vie d'esclave débutait...
Camille B., Léa,
Marie-Joséphine, Camille M., Marie S. et Marie H.
" Vendue !"
/ Suite
libanaise
Cet esprit qui ressassait sans arrêt
pendant tout le trajet s'insurgeait devant les
mystères de la réalité crue et
amère. Quand l'homme la tira par le bras, Maya sentit
son corps accablé d'anxiété et de peur
à la fois. Elle fut prise d'une nausée si
soudaine qu'elle eut à peine le temps de saisir son
mouchoir de sa poche...
Se tenant immobile de peur que la moindre
émotion ne la fit vomir, la jeune fille sentait un
froid glacial lui monter des pieds et envahir tout son
être. Sans s'en apercevoir, elle se vit
accompagnée d'un cavalier élégant !
Tout au long du chemin, la pensée de Maya butait au
leitmotiv: "Qu'est-ce qui m'attend ?"...
Au bout d'une heure, Maya se trouva enfin
blottie contre le mur d'une chambre, au
rez-de-chaussée, la seule du logis qui était
consacrée aux esclaves.
Il y avait au fond, contre la muraille, un
simple lit sans couverture ; et la vitre qui se trouvait
au-dessus du lit était "raccommodée" avec un
papier bleu. La pièce était pleine d'ombre,
c'était la nuit. La pauvre étrangère se
laissa emporter par un sommeil accablant dans le
crépuscule obscur...
"Vendue !" / Suite
française,
de Pierre, Myriam,
Marine, Claire, Victor, Nadejda, Olivier et
Melis...
Les premiers rayons du
soleil n'avaient pas encore effleuré le paysage quand
Maya fut brusquement tirée de son sommeil : une
cloche stridente résonnait, des fouets claquaient...
Une vingtaine de personnes se hâtèrent de se
débarbouiller le visage dans une seule et même
bassine : à la surface de l'eau, on pouvait voir
flotter des particules de boue en décomposition... La
jeune fille imita ses aînés... la fatigue
pesait... le silence régnait. Elle n'osa prononcer
mot... Elle suivit les autres jusqu'à ce qu'ils aient
atteint un champ de coton... Son regard fixa les outils que
le grand homme au regard sévère leur ordonna
d'empoigner. Au signal donné, tous se mirent au
travail. Le maître se mit à regarder Maya qui
restait immobile, effarée de voir ces gens
s'exécuter à la suite de quelques mots
"aboyés" que la petite esclave ne saisit pas. Le
maître vint à elle et l'observa... Il
prononça encore quelques mots en sa langue...
Constatant que la situation ne changeait en rien, il
empoigna son fouet et le fit claquer. Maya fut saisie d'un
tremblement... Le maître s'empara de son faible
poignet et la força à se baisser... Elle
comprit ce qu'elle devait faire. Observation.
Exécution. Acharnement. Peur. Questions. Rien
n'était clair dans son esprit. Elle ne faisait que
répéter ses mouvements.
Lorsque l'astre
maître du jour parvint à son zénith et
la chaleur à son apogée, la cloche
résonna à nouveau. Le "grand monsieur" avait
déjà disparu. Les esclaves
s'orientèrent vers la bâtisse. Maya, qui
n'était qu'une enfant, sentit son corps se vider de
toutes ses forces. Elle s'évanouit.
Lorsqu'elle reprit
conscience, elle se retrouva entourée de toute une
foule curieuse, dans les bras d'un vieux sage nommé
Nallé... L'homme versa quelques gouttes d'eau sur ses
lèvres desséchées. La jeune
désespérée laissa couler ses larmes...
Tous comprirent son désarroi... Après tout,
ils étaient tous passés par ces étapes
!... Une femme s'écria : " écartez-vous, elle n'a pas
mangé !"...
Le vieil homme
n'attendit pas : il plongea alors sa main dans son bol, qui
contenait le reste de son repas de midi. Il les offrit
à Maya.
"Ici, c'est comme ça. Bats-toi et tu
survivras...".
Suite
libanaise
La femme l'amena chez
elle ; elle habitait seule dans une chaumière
abandonné à la lisière du champ de
coton ; elle menait une vie misérable qui manquait
même du nécessaire.Malika déclinait vers
la vieillesse; elle était maigre et noueuse comme une
racine. Tout le monde la connaissait et la surnommait Mamie
Malika. Dans cet après-midi étouffant, Maya se
sentait en sécurité auprès de la
vieille femme qui lui racontait d'un ton triste l'histoire
de sa vie et de son endurance... Dans la demeure blanche, on
lui confiait les travaux les plus rudes. On l'aimait, on
l'estimait, on appréciait sa sincérité
et son dynamisme. Elle conseilla à la nouvelle
esclave la patience et l'obéissance.
La nuit était
paisible et dès que l'aube pointa, Mamie Malika
réveilla Maya qui l'accompagna au travail.
Et voilà que la
Providence arrangea tout ; la vieille lui déclara
qu'on avait besoin d'une bonne dans la demeure ! Elle lui
chuchota :" il y a un
commencement à tout, accepte ta nouvelle vie et
tâche de t'y habituer !"...
Le visage de Maya se
dérida puis elle ajouta :"Je dois apprendre à accepter ma part
de la souffrance, je ne cèderai plus à la
paresse; je me remettrai activement au travail".
Le jour s'était
levé derrière la montagne en un
éventail jaunâtre. Puis une nappe de
lumière blafarde descendit sur le village. Maya
était déjà à côté
de la demeure ! Elle la contemplait longuement.
Là-bas, elle
raclait les dallages, lavait à grande eau terrasses
et vérandas, lissait les draps, frottait les
vitres... Encouragée et soutenue par Mamie Malika,
elle travaillait avec joie et ne se plaignait point. Quant
aux habitants de la demeure, ils étaient en voyage ;
ils rentreraient quelques jours plus tard...
A
suivre...
Incipit 4 /
Perte
d'altitude... par Camille M., du
groupe ci-dessus...
Assise dans la salle d'embarquement, Sophie
soupira. Ses traits étaient marqués par une
fatigue accumulée pendant la journée de
voyage. Enfin, elle allait rentrer chez elle, retrouver sa
maison cossue de Long Island. Elle ferma les yeux et
s'assoupit. Réveillée par l'annonce d'une
hôtesse, la jeune fille s'aperçut que
l'embarquement touchait à sa fin. Avec une note de
panique dans la voix, elle se présenta au guichet.
Quelques minutes plus tard, elle empruntait l'escalier qui
menait à l'avion. En se frayant un passage entre les
sièges, elle atteignit enfin sa place.
Soulagée mais lasse, elle attacha sa ceinture et se
détendit. Négligeant l'écoute des
habituelles instructions de sécurité, Sophie
observa son voisin... Crispé, celui-ci fixait un
point précis et ses mains étaient
agitées de tics nerveux. L'avion n'avait pas encore
atteint sa vitesse de croisière et le silence
était pesant.
L'arrivée des rafraîchissements
troubla ce calme. Sophie suivait sur l'écran de son
siège la route qui la menait vers New York. Le trajet
serait long...
Quelques heures plus tard, la jeune fille fut
interrompue dans la résolution de ses mots
fléchés par des exclamations enthousiastes :
l'attention des voyageurs était tournée vers
les îles que l'on apercevait à travers les
hublots... La rumeur les disait inhabitées, mais
d'étranges histoires démentaient ce propos.
Le sourire artificiel des hôtesses
accompagnait le récit fait aux voyageurs.
Mais, peu à peu, les lumières
déclinèrent et les dernières lueurs du
jour s'éteignirent. L'avion retomba dans sa
léthargie. Sophie, qui peaufinait la fin de son
dernier roman scolaire, était concentrée et ne
prêtait plus aucune attention à ce qui
l'entourait.
Soudain, l'avion trembla et la jeune
américaine comprit qu'il s'agissait de turbulences...
Les secousses se faisant plus violentes, les passagers
furent priés d'attacher leur ceinture. Les
lumières s'éteignirent et des cris de panique
s'élevèrent de part et d'autre...
Le contact de la paroi rugueuse de l'avion fut
la dernière sensation de Sophie avant qu'elle ne
s'évanouisse, tandis que l'appareil perdait peu
à peu de l'altitude...
Camille M.
Suite
libanaise......
Sophie gisait sans
connaissance. Après quelques heures d'inconscience,
elle fut réveillée précipitamment par
les caresses d'un écureuil ! Elle sentit qu'elle
avait affaire au diable. Sous le coup de la frayeur, elle
voulut crier mais n'y arriva pas . Elle se redressa, chercha
à voir ses compagnons mais l'obscurité avait
déjà englouti leurs corps blessés. Elle
entendait des gémissements sourds et lointains.
Etouffée par le vide immense, elle essaya encore une
fois de crier, mais cette fois elle appela "Au secours !" ; criant et appelant encore et encore,
l'écho de sa voix lui répondait
mystérieusement. Paniquée par les gestes de
l'écureuil, son sang se glaça.
Immobilisée et désespérée, elle
se résigna enfin et se mit à contempler l'aube
qui commençait à poindre. Elle admira les
couleurs qui se succédaient sur les nuages gris,
violet, orange or et blanc.
Aux premières
lueurs du jour, elle balaya d'un regard le lieu ; à
sa vue s'ouvrit un nouveau monde, incroyablement vaste,
plein de cailloux, de cocotiers, de palmiers et
d'arbustes... Quelques minutes plus tard, elle entendit des
cris bizarres et vit voltiger au-dessus de sa tête une
troupe d'oiseaux étranges jamais vus auparavant. Et
d'un seul coup, elle fut horrifiée par un oiseau qui
heurta violemment sa poitrine gravement blessée. Elle
cria de douleur et se retira en rampant...
Suite française ( 11 février 2006
)
...Une série de
"flashes" lui traversa l'esprit...: l'aéroport... le
décollage de l'avion... les cris... le "crash"...
l'obscurité et puis le trou noir... A bout de forces,
elle s'étendit à l'ombre, sous les arbres et
ferma les yeux... Elle releva délicatement ses
paupières, qui lui semblaient peser des tonnes, et
scruta avec méfiance ce ciel qu'elle n'avait jamais
vu... Il était si bleu qu'il se confondait avec la
mer qui bordait son refuge. Une étrange
atmosphère se dégageait de cet environnement
éthéré, où le soleil venait de
poindre, à l'horizon de l'océan
écumeux... Tout paraissait si différent de ce
qu'elle connaissait... Elle tenta de se redresser, mais une
douleur sourde dans la poitrine l'en empêcha. Elle se
retourna, ce qui raviva la souffrance occasionnée par
ses plaies... C'est alors qu'elle remarqua la plage de sable
fin et l'eau transparente qui la prolongeait avec un doux
clapotis... L'endroit qu'elle avait d'abord cru diabolique
se révélait en fait paradisiaque... : un
paradis terrestre ! Même les débris de
tôle et les sièges abîmés,
disséminés çà et là, ne
parvenaient à gâcher le charme de ce
paysage...
Absorbée par son
observation des lieux, elle ne se rendit pas compte
immédiatement qu'elle n'était pas la seule
survivante. En effet, son voisin si anxieux à bord de
l'appareil se dégageait avec peine des
décombres fumants de l'avion. Plus loin, elle
aperçut quatre autres passagers qui
émergeaient de la carlingue sinistrée de ce
qui fut un engin à la pointe de la technologie
moderne...
Six. Des trois cents
passagers à bord de l'avion, seuls cinq semblaient
avoir survécu. Pourtant la présence de ces
compagnons inconnus, loin de la soulager, ne fit
qu'accroître sa crainte grandissante...
Suite et FIN
libanaises ( 2
juin 2006 )
Horrifiés et
désespérés, Sophie et Antonios eurent
une idée géniale. Ils proposèrent aux
autres passagers survivants d'aller à la
découverte de l'île. S'étant mis
d'accord, ils empruntèrent le premier chemin qui
s'offrait à eux. Crevant de faim, ils
cherchèrent quelque chose à manger.Ils
avancèrent dans l'espoir de se sauver. La situation
était lamentable : l'un tomba, l'autre se bouscula,
un troisième haleta... Après deux heures de
marche continue, ils aperçurent, au loin, un arbre
géant. Ce dernier, aux fruits scintillants sous
l'effet du soleil, était chargé de grosses
boules rouges bien appétissantes. Alors, ils
coururent en coup de vent et s'en approchèrent.
Dirigeant son regard vers la plus grande pomme de l'arbre,
Sophie s'efforça de la cueillir ravie de happer la
pomme entre ses mains... et de la croquer à belles
dents...
Par un coup de magie, la
couleur rouge disparut et la pomme se transforma en une
lampe dorée. Bouleversée, Sophie hurla fort,
appelant ses compagnons qui regardaient la pomme
métamorphosée et n'en croyaient pas leurs
yeux. En effet, c'était une lampe magique où
vivait un bon lutin qui avait une solution à tout
problème. Le lutin sortit soudainement de son refuge
et prononça des mots magiques et bizarres qui les
emportèrent, en une fraction de seconde, à New
York, leur ville de destination...
Fin
Mireille,
Sarah, Rouba , Carla, Tony
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